Lors du second choc pétrolier, en 1979, les prix du pétrole sont multipliés par trois. Le gouvernement conduit par Raymond Barre décide alors de légiférer pour faire des économies : l’article R. 131-20 dispose que « les limites supérieures de température de chauffage sont, en dehors des périodes d’inoccupation, fixées en moyenne à 19 °C » dans les habitations, les écoles, les bureaux et établissements accueillant du public.
La crise en Ukraine amène l’Etat à renouveler la démarche en introduisant une double mesure : le bouclier tarifaire et la limitation du chauffage à 19°.
On ne peut dénier au bouclier tarifaire un intérêt certain puisqu’il permet d’instaurer une égalité entre les Français, leur permettant de se chauffer à un prix plus raisonnable qu’il ne l’aurait été sans intervention de l’Etat. Si le marché avait été libre, seuls les consommateurs les plus riches auraient pu absorber la hausse des prix et les plus pauvres auraient eu à se rationner, parfois dramatiquement. Mais la conséquence est que, si le marché ne s’autorégule plus, les prix n’ont plus d’effet dissuasif sur la consommation. La demande peut rester haute, voire augmenter, puisqu’elle ne dépend plus que de la météo et du goût des consommateurs pour leur confort. Le risque, c’est alors que la demande explose et dépasse une offre qui stagne, amenant donc la pénurie.
On tourne en rond : pour éviter d’en arriver là et d’avoir à rationner lui-même l’électricité, le gouvernement doit en appeler au civisme des Français ; les infantiliser, une fois de plus. Mais s’il n’avait pas bloqué toutes les mesures qui auraient permis au marché d’ajuster naturellement l’offre à la demande, le plus probable est que nos concitoyens auraient, d’eux-mêmes, trouvé un équilibre raisonnable entre leurs besoins et leur budget. Les consommateurs ne sont pas des idiots : ils apprécient certes les mesures de l’Etat protecteur, mais ils sont aussi capables de comprendre qu’il ne faut pas en abuser sous peine de rupture. Est-il vraiment besoin de leurs rappeler des gestes aussi évidents que porter un pull à col roulé et des pantoufles, s’enrouler dans un plaid et, mesure-phare, régler le thermostat sur 19° ? Nos dirigeants devant les caméras en cols montant : on dirait un livre d’apprentissage de la lecture par les images…
2 commentaires
Les Français infantilisés ? A coup sûr lorsqu’un enfant gouverne. De plus abusé pendant son adolescence …
Les français n’ont besoin que des fonctions régaliennes de l’état (police, armée) mais pas de 7 millions de fonctionnaires qui nous coutent la peau des fesses et ne sont là que pour nous emmerder, avec des règlementations toutes les plus stupides et inutiles !