Être un automobiliste en France est déjà un véritable enfer, entre les limitations de vitesses de plus en plus strictes, le coût de l’essence et des péages, et les places de stationnement obtenues à prix d’or en ville. Pourtant, ça pourrait être encore pire.
La crise sanitaire a fait découvrir à beaucoup de Français les joies du télétravail, et certains ne sont aujourd’hui pas prêts à refaire leurs 40 minutes de métro quotidiennes pour aller au bureau. La RATP prévoit donc une baisse du trafic de l’ordre de 10% en 2023-2024. Pour pallier le manque à gagner, elle regarde dans quelles poches elle pourrait piocher. Les siennes sont pourtant déjà bien remplies : près de cinq milliards d’euros en 2018 en comptant les recettes tarifaires, les concours publics et les taxes affectées à Ile-de-France Mobilités pour les transports collectifs (par comparaison, l’Etat consacre quatre milliards d’euros cette année à l’entretien de tout le patrimoine français et à la vie culturelle en général). Mais la gestion d’argent public appelant toujours plus de moyens, il faut absolument en trouver davantage.
La Cour des comptes est venue à son aide et a proposé trois poches. La première est celle des voyageurs ; il s’agirait alors d’augmenter les tarifs des titres de transports, une mesure estimée politiquement trop dangereuse par Valérie Pécresse, présidente d’Ile-de-France Mobilités, ce qui pourrait conduire à augmenter les tarifs uniquement pour les touristes. La deuxième poche est celle des automobilistes en instaurant un péage urbain ou une éco-contribution, dont on doute alors fort de la motivation écologique. Voyez plutôt : vous passez un temps indécent dans les bouchons matin et soir, vous assumez l’entretien et le stationnement de votre véhicule, mais en plus vous paierez les titres de transports de ceux qui prennent le métro (cela dit, vous les payez déjà puisqu’ils sont subventionnés). C’est surtout affreusement ironique : vous quittez Paris intra-muros pour trouver un logement moins cher en banlieue, mais vous devez malgré tout financer les déplacements de ceux qui ont les moyens de rester dans les arrondissements parisiens ! La troisième poche est celle des Franciliens, puisque la Cour propose d’augmenter les contributions financières des collectivités territoriales qui bénéficient de nouvelles lignes de métro ou de RER. La réorganisation de la RATP n’a même pas été envisagée. L’arrivée de la concurrence, prévue pour 2024, devrait s’en charger !
2 commentaires
Royal Au Travail Privilégié. Dans les documents officiels rapport 2020 : – rôle sociétal – ville durable – s’engager pour une meilleure qualité de vie – . .. …., – C.A.H.T. 2020 5523 millions € en baisse de 181 millions, masse salariale de 3172 millions € soit de l’ordre de 84.40 % de sa valeur ajoutée ce qui est énorme vs une moyenne autour de 65 % dans sa famille, sa V.A. ne représente que 68 % du C.A.H.T. ce qui est vers le bas de sa » famille » , en baisse de 6.85 % vs 2019 et une perte de 134 millions €. Tout va très bien
il faut dire salaire moyen chargé 2020 = 50050 € an ( 63 378 salariés ) pour 1235 h an pour les conducteurs métro et 1213 pour le RER ( loi = 1607 h ), dans la plaquette RATP il est en outre indiqué 25 à 32 jours de congés supplémentaires et de 2500 à 3200 € de primes tous les ans, n’oublions pas l’âge du départ à la retraite, . .. …., et tous les restes.
en fait si la RATP était dans la norme – valeur ajoutée – de sa famille économique, nous aurions de l’ordre de 666 millions € de V.A. en plus.
Aussi, comme ce n’est pas le cas : le consommateur, le contribuable, les générations futures doivent payer pour maintenir ces scandales.
encore un grand merci.
J’ai un manque à gagner sur ma petite retraite écornée de plus de 20% en 10 ans. Peut-on, s’il vous plait, demander aux contribuables de faire un geste ! Si la RATP ne boucle pas ses exercices, elle n’a qu’a déposé le bilan. En son temps on n’a pas hésité à déposer le « FRANCE », vendu à l’étranger qui a, lui, su en tirer bénéfices pendant plusieurs décennies. Ben, la RATP (Reste Assis T’es Payé) c’est pareil. Et qu’on foute la paix. J’engage même les pouvoirs publics à vendre la SNCF. On ne pourra être que gagnants.