Après le MEDEF la semaine dernière, c’est au tour de l’UIMM (Union des industries et des métiers de la métallurgie) de présenter 15 propositions à l’intention des candidats à la présidentielle. Le lobby dirigé par le très sérieux Eric Trappier livre un regard lucide sur la réalité industrielle de notre pays. En introduction du document, le dirigeant de Dassault Aviation dénonce les décennies d’errement de nos politiques, qui ont conduit la France à subir la plus forte désindustrialisation des pays du G7. Il en distingue plusieurs causes : les impôts de production, le poids faramineux de la solidarité nationale supportée par les entreprises et enfin un manque de formation des jeunes.
Avec une certaine acidité, le rapport critique la politique sociale de notre pays qui a conduit à s’affranchir de la logique assurantielle et fait peser une grande partie de ses recettes sur les entreprises. Il rappelle que l’industrie française emploie de nombreuses personnes très qualifiées, qui ne bénéficient pas des allègements de charges patronales réservées aux salaires les plus bas. Il dénonce un système coûteux et très peu efficient. L’une des propositions avancées est d’engager une politique de contrôle des dépenses sociales afin de renforcer la compétitivité des industriels, couplée à un profilage plus large des allègements de charges patronales de 17 milliards. Il plaide aussi pour une baisse des impôts de production à hauteur de 35 milliards et le recul de l’âge de départ à la retraite à 65 ans.
En outre, l’UIMM fait de l’éducation un volet central de son rapport. Le constat est sans appel : la France manque de compétences dans l’industrie et ne parvient pas suffisamment à rendre attractives les filières professionnelles. Un des griefs relevés par le syndicat est le faible niveau des Français en mathématiques et en sciences ainsi que la faible professionnalisation des étudiants en faculté. Il plaide pour une meilleure autonomie des universités et un renforcement des filières professionnelles mieux connectées aux besoins des entreprises. En somme, des propositions très pratico-pratiques qui apparaissent comme un premier pas vers la relance industrielle et qui s’adressent aux candidats à la présidence de la République. Sauront-ils s’en saisir ?
3 commentaires
L’ingénieur télécom Eric Trappier doit vivre sur une autre planète. Car en France
– on remplace les créateurs de valeur ajoutée, disparition de deux millions d’emplois industriels en 40 ans, par des consommateurs de valeur ajoutée augmentation de deux millions du nombre des fonctionnaires dont certains Absolument dé-bor-dée ! Z.S.
– l’Etat décide, les contribuables subissent encore et « toujours plus ». .. ….,
– pourquoi faire des efforts pour progresser en mathématiques ou physique puisque cela ne sert à rien.
– il faut se souvenir « La république n’a pas besoin de savants » le père de la chimie moderne Lavoisier est guillotiné le 08 mai 1794.
Oui, tout va très bien, nous avons un stock incommensurable de démagogues mais pas les penseurs Athéniens.
Tout à fait d’accord avec « EN FAIT ». Il y a plus de 40 ans qu’on s’évertue à donner les remèdes à appliquer. Cela fait 40 ans que les idéologues (ou idiologues) ne veulent rien entendre. Il n’y a pas de solutions miracles.
Pourquoi voulez-vous que les Français se décarcassent ? Les fonctions publique qu’elles soient d’Etat ou territoriale sont peuplées de planqués qui n’ont pas trop à se faire repérer en attendant la retraite à 35 heures hebdomadaires(parfois moins). Tous ces gens qui ne vivent que de réglementations et autres codes et conventions sont défendus par de puissants syndicats très revendicatifs capables de bloquer une nation toute entière. Il en va de même dans les entreprises plus ou moins nationalisées telles que SNCF, EDF, RATP dont on voit les agents dans la rue à chaque mouvement d’ampleur. Celui ou celle capable de remettre de l’ordre dans ce vaste bazar n’est pas né.
J’ai lu ce matin même la déclaration d’une ministre disant que le nombre de fonctionnaires est identique aujourd’hui à celui qu’il était en 2017 !! Macron n’avait il pas promis d’en réduire le nombre d’au moins 120.000 ? Certes pour les promesses il s’était beaucoup avancé: voir le gouvernement exemplaire et resserré. Où en sommes-nous là ???