Jean-Michel Blanquer peut se féliciter des excellents résultats de l’Éducation nationale : 90,5% de réussite au bac avant les épreuves de rattrapage ! C’est le bac général qui remporte la palme, avec 95,2% de réussite. On en vient à se demander à quoi sert le rattrapage. On pourrait aussi se demander s’il est bien prudent de donner le fameux diplôme à tant de lycéens qui, ensuite, iront se casser les dents sur les bancs de l’université. En 2019, lors de la dernière édition “normale”, sans Covid, du bac, seuls 77,8% des candidats avaient obtenu le précieux diplôme avant le rattrapage.
Cette année, plus de 80% de la note du bac venait du contrôle continu. Comme si le ministère n’avait pas compris que tous les lycées ne se valent pas, que certains notent durement leurs élèves pour les pousser à donner le meilleur d’eux-mêmes quand d’autres leur donnent des notes imméritées pour éviter les conflits avec les parents, ou pour améliorer artificiellement le classement du lycée.
Le bac n’est plus aujourd’hui qu’un diplôme de papier, dont la valeur tient à la présence de la mention. Face à cette mort programmée, l’État doit accepter que les universités choisissent librement leurs étudiants, avec un concours d’entrée ou un dossier. Cela permettrait à l’enseignement français de renaître de ses cendres et de retrouver sa valeur.