La Banque d’Espagne a publié, récemment, un rapport très critique sur la hausse du salaire minimum de 22 % effectuée en 2019 par le gouvernement de Pedro Sanchez. A l’époque, le premier ministre socialiste, soutenu par le parti de gauche radical Podemos, avait surpris en augmentant aussi fortement le salaire minimum. Le Parti populaire et les milieux économiques s’étaient inquiétés des répercussions sur le niveau de l’emploi, dans un pays où le taux de chômage était déjà l’un des plus élevés d’Europe.
Ils ne se sont pas trompés. Dans son rapport, la Banque d’Espagne explique que, à cause de cette hausse du salaire minimum, l’emploi n’a progressé que de 0,6% en 2019, alors qu’il aurait dû croître de 1,1%. Ce qui correspond à un manque de 100 000 emplois.
Par ailleurs, le rapport précise qu’une hausse de 1% du salaire minimum détruit entre 0,03% et 0,06% des emplois existants. La hausse de 22% de 2019 a donc détruit au moins 0,66% des emplois existants alors. Le secteur le plus impacté par la hausse a été l’agriculture. Les jeunes et les seniors ont eux aussi subi négativement les effets de cette mesure.
L’exemple de l’Espagne rappelle qu’une hausse brutale du salaire minimum est dangereuse pour l’économie. Tous les hommes politiques de gauche en France en ont fait un axe de campagne en niant les répercussions sur l’emploi, la compétitivité et le pouvoir d’achat des Français. A l’IREF nous défendons non pas un salaire minimum fixé par l’État, mais négocié au niveau de la branche professionnelle, comme c’est le cas en Suisse ou en Suède.