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Macron ou l’incertitude solitaire

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Après l’élection présidentielle, il nous semble plus que jamais urgent de veiller à élire des députés susceptibles de supporter les projets porteurs de liberté et de responsabilité et de modifier ceux qui le sont moins. De quelque parti qu’ils soient, il faudrait qu’ils soient capables d’orienter la nouvelle politique vers les meilleurs choix.

Bien sûr, il y aura lieu de soutenir les propositions du Président en faveur de l’élargissement du régime des autoentrepreneurs ou de l’allègement des contraintes en matière de droit du travail. Mais il conviendra plus encore de faire évoluer les fausses bonnes idées qui ressortent en pagaille d’un programme encore trop flou du candidat élu. Il sera souhaitable :

• de réduire les charges sociales en ouvrant les assurances maladie et chômage à la concurrence plutôt qu’en les étatisant un peu plus,
• de s’opposer à la réforme injuste, parce que discriminatoires et déresponsabilisante, de l’exonération de la taxe d’habitation pour 80% des assujettis,
• d’accomplir la suppression totale de l’ISF plutôt que de n’en faire que la moitié en accablant l’immobilier de charges,
• de permettre aux parents de choisir l’école de leurs enfants en même temps que, comme il veut le faire à juste titre, d’encourager l’école publique à mieux s’occuper des plus déshérités et à renforcer l’apprentissage des langues ancienne et modernes,
• d’accélérer la baisse des déficits budgétaires,
• de limiter les mesures inefficaces et couteuses dans le domaine des énergies renouvelables,
• de recentrer l’Europe sur ses missions premières en matière de liberté de circulation des hommes, des marchandises, des capitaux et des idées plutôt que de vouloir la faire grossir à marche forcée et technocratique…

Il peut être juste d’assurer une plus grande uniformisation des systèmes publics de retraite, mais il faut surtout les ouvrir progressivement à la capitalisation en laissant aux individus le libre choix de leur assureur. Il faudra peut-être moraliser la vie politique, mais il faut espérer que ce ne sera pas en confondant morale et justice, en interdisant bêtement aux parlementaires d’employer leurs épouses tandis qu’ils pourront embaucher leurs concubines ou leurs compagnons !

Nous ne sommes pas favorables à la retenue à la source de l’impôt sur le revenu qui compliquera les déclarations des particuliers plutôt qu’elle ne les simplifiera, qui fera peser de nouvelles obligations à la charge des employeurs, et qui supprimera le lien « physique » de citoyenneté entre le contribuable et l’Etat que représente le douloureux paiement de l’impôt direct. Mais la façon autoritaire du nouveau président d’annoncer, sans se soucier du gouvernement et du parlement pourtant compétents en la matière, qu’il en reporte la décision sans l’annuler constitue une double peine en ajoutant l’incertitude à la malédiction de cette mesure.

En l’état, les premiers pas de M. Macron ne rassurent pas. Il semble vouloir gouverner seul et tout en tactique et en injonctions. Sa façon de se conduire à l’égard de ses soi-disant alliés et le choix de ses candidats à la députation en témoigne. La nomination du premier ministre apparait comme un piège tendu à la droite, en bon élève de Hollande, se reposant d’abord sur l’art de la manœuvre et peu soucieux d’un programme qui reste empreint de socialisme.

Pour toutes ces raisons, il paraît souhaitable que les prochaines élections législatives équilibrent les pouvoirs et évitent de donner un blanc seing à une politique sans repères et sans racines.

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1 commenter

Laurent 46 16 mai 2017 - 4:07 pm

Une situation bien dangereuse pour la Démocratie !
Une situation bien plus grave qu'il n'y paraît. A bien y regarder toute la politique et les hauts fonctionnaires sont maintenant entre les seuls mains des ENARQUES. Cela veut dire que la politique et les hauts fonctionnaires sont une histoire de métier. Ils sortent des écoles, un petit tour dans le privé, mais très vite et toujours dans des entreprises par-publiques soumises aux règles publiques ou des banques et puis très vite on prends place dans les fonctions publiques au plus haut niveau pour les meilleurs (escrocs) et plus bas, dans les collectivités territoriales, les grandes villes pour les moyens et les départementales et locales pour ce qui restent.
Toutes ces places leur sont maintenant réservées sans que personne ne puisse dire quoi que ce soit. Il y avait encore les partis politiques, leur démantèlement est sur les rails. C'est la mort lente mais programmée de la démocratie pour autant qu'une République peut être démocratique ce serait une exception. Reste à contrôler tout ce qui n'est pas encore à la botte de cette nouvelle mafia. Nouvelle peut-être pas mais en cours d'organisation.

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