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Pour une nouvelle défense de l’économie de marché

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Faut-il soutenir le marché parce qu’il serait plus efficace et plus conforme à une sorte de nouveau contrat social destiné à maximiser le bien-être général ? Non : le marché doit être défendu parce qu’il est juste, fondé sur la liberté et la propriété privée. Toute approche conséquentialiste est un piège pour les partisans du libre marché et face à la crise elle a semblé légitimer un surcroît d’interventionnisme et une nouvelle vague de réglementations. Ces thèmes font l’objet d’un colloque tenu à Turin le 30 janvier et donnent le contenu de la présentation du Professeur Enrico Colombatto, Directeur de la recherche de l’IREF.

Lorsque la crise dite des subprimes a atteint son apogée au début de 2009, les économistes ont admis – quoique certains d’entre eux à contrecœur – que les réglementations conçues pour agir de manière optimale, n’étaient pas si optimales que cela.

Ils ont alors rapidement avancé des propositions de réformes institutionnelles : ils ont imaginé de nouvelles restrictions au comportement individuel et voulu donner de plus grands pouvoirs discrétionnaires aux dirigeants, tant au niveau national qu’international. Les détails varient suivant les différentes écoles de pensée.

En fait, pour toutes les écoles, les principales « leçons » tirées de la crise nous enseigneraient que l’on devrait faire désormais confiance à une sorte de « nouveau contrat social » ayant pour objet de légitimer la coercition, au nom du bien commun. Un tel contrat n’aurait pas besoin d’être validé, parce qu’il ne serait qu’une extension et une adaptation du contrat antérieur, pour le rendre plus crédible.

Que peuvent répondre les partisans de l’économie de marché libre ?
Le marché ne repose sur aucun contrat social de nature à instaurer une solidarité obligatoire au nom d’une quelconque rationalité sociale. Le libre échange puise ses racines dans la philosophie morale plutôt que dans le calcul politique.

En d’autres termes, les partisans du libre-échange croient que l’intervention de l’Etat et de toutes autres formes de bien commun centralisé est inadmissible non pas parce qu’elle nous écarterait de la maximisation d’un bien-être social, mais parce qu’elle viole un principe de justice. Inversement, les idées du libre échange ne doivent pas s’imposer au nom des résultats obtenus, mais parce qu’elles se réfèrent à des valeurs morales : la liberté préférée à la coercition, la propriété privée et la liberté de contracter – ce qui n’empêche évidemment pas le libre échange d’être efficace et d’apporter la prospérité.

Il faut donc que les partisans du marché libre insistent sur le fait que le vrai critère d’appréciation de l’économie de liberté n’est pas l’efficacité et la performance économique. Une approche conséquentialiste, centrée sur les résultats, volera en éclat à chaque crise, et conduira à faire des concessions, jusqu’à accepter quelque version de la troisième voie.

Lire l’intervention :

http://dipeco.economia.unimib.it/ciseps/CISEPS_Seminar_300114.pdf

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