Le taux de chômage ne cesse d’augmenter en France. Un peu partout, mais surtout dans des régions déjà frappées depuis des années par le marasme économique et le chômage massif. En regardant de plus près les statistiques concernant ces régions et en les comparant avec des zones équivalentes en Grande-Bretagne, on peut se demander ce que fait l’Etat providence ? Comment notre « modèle social » se porte-t-il dans ces régions ? Et puis, comment se fait-il que la situation est moins catastrophique de l’autre côté de la Manche ?
Les deux régions les plus touchées par le chômage en France sont le Nord-Pas-de-Calais et le Languedoc-Roussillon. Dans ces deux régions, le chômage atteint pratiquement 15 % de la population active contre 10.6 % au niveau national. Entre 2011 et 2013, le taux de chômage a énormément augmenté dans ces régions, jusqu’à + 17 % pour les chômeurs de longue durée.
Parmi les quinze zones d’emploi de la région Nord-Pas-Calais, sept figurent parmi les vingt zones d’emploi en France les plus touchées par le chômage. Les zones de Calais et de Lens occupent respectivement les première et troisième places de ce classement (18 % et 17,7 % au 4e trimestre 2012).
Parmi les neuf départements de France métropolitaine ayant un taux de chômage supérieur à 13 %, quatre se trouvent en Languedoc-Roussillon. Le département des Pyrénées-Orientales est le département métropolitain qui présente le taux de chômage le plus fort en France : 15,3 %, mais on y trouve des pics à 17 et 18 %.
Pourtant, ces régions font l’objet d’une attention particulière de la part de l’Etat-providence. En 2012, plus de 50 000 contrats aidés ont été signés dans le Nord-Pas-Calais. C’est la même situation dans le Languedoc-Roussillon, où l’Etat a multiplié les emplois aidés et subventionnés.
Il n’empêche, le chômage a toujours été élevé dans ces régions. Depuis la fin des années 1990, le taux s’est maintenu pratiquement toujours – au-dessus des 10 %. La crise économique n’a fait qu’aggraver la situation permanente du sous-emploi.
Une autre caractéristique de ces régions, c’est leur taux de fonctionnarisation, qui va de pair avec le taux de chômage : parmi les plus élevés de France. Dans le Languedoc-Roussillon, 36.7 % de la masse salariale est absorbé par les fonctionnaires ! C’est le troisième taux le plus important de France, après la Corse et le Limousin (38 %). Le Nord-Pas-Calais arrive juste après avec 33 %. Dans cette région, plus de 35 % de la population active est fonctionnaire ou assimilé fonctionnaire-. Dans le Languedoc, c’est 36 % de la population active (rappelons que la moyenne nationale est à 24 %). Malgré, ou plutôt à cause d’un taux de fonctionnarisation extrêmement élevé, ces régions connaissent aussi un chômage qui se situe largement au-dessus de la moyenne nationale.
Taux de chômage (le plus élevé et le plus bas) 2012 et avant la crise |
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France (Nord-Pas-Calais et Languedoc Roussillon) | 18 % et 10 % |
Royaume Uni (North-East et West) | 13 % et 6 % |
INSEE, ONS |
Regardons maintenant les régions gravement touchées par la crise au Royaume-Uni. Elles se situent au Nord-Est et à l’Ouest du pays. Dans ce- pays, le chômage y est plus élevé que la moyenne nationale (6.9 %) en atteignant dans les zones les plus sinistrées (Hartlepool, Wolverhampton et Hull) le taux de 13 %. C’est encore 5 points de moins que dans les zones françaises ! Et pourtant, ce n’est pas grâce à l’Etat-providence.
Au contraire ! Depuis 2010, le nombre de fonctionnaires a baissé de 10 % en moyenne dans ces régions. A Wolverhampton, 1 000 postes de fonctionnaires locaux ont été supprimés, ce qui représente environ 20 % du total. A Hartlepool et à Hull, les aides d’Etat ont été amputées d’environ 712 livres (environ 847 euros) par habitant. A noter aussi qu’avant la crise, et contrairement aux zones françaises, ces endroits ont connu un taux de chômage en dessous de 8 %, voir de 6 % pour le Nord-Est de l’Angleterre. Enfin, et encore une fois contrairement à ce qui se passe en France, dans ces régions, le chômage est à la baisse depuis 2011. La reprise est là !
La zone la plus sinistrée économiquement d’Angleterre se porte toujours mieux – crise économique ou non – que la zone française. Ni le « modèle social français », ni l’Etat providence n’ont contribué à l’amélioration de la situation économique de nos régions en France. Au contraire, c’est leur fonctionnarisation qui a été accélérée aux dépens des contribuables.
3 commentaires
Le millefeuille Français
Préfectures, communes, communautés de communes, départements, régions… Des millions de fonctionnaires qui ruinent la France et qui passent en plus leur temps à paralyser le Pays avec des réglementations imbéciles.
Vous ne pouvez plus construire en France. La réglementation vous en empêche.
L'administration met son nez dans tous les projet privés. Demandez au professionnels, ils vous diront qu'ils sont obligés de jeter l'éponge du fait de règlements impossibles à appliquer.
Plus bête que ce Pays c'est impossible.
Crevons tous à petit feu sans bouger…. en paix.
chômage
Ne pas oublier le principal: nos chers amis anglais ne sont pas dans l'euro et ont ainsi pu dévaluer la Livre de 20% par rapport au dollar et à l'euro depuis 2000! Ils sont assez malins pour ne prendre dans l'UE que ce qui les intéresse ,pas comme les pauvres Français!
Interrogation
Il serait intéressant de savoir parallèlement quelle sont les régions qui sont le plus confrontés aux problèmes de l'immigration.