Rentabilité, efficacité et pragmatisme sont des adjectifs que l’administration française a depuis longtemps rayés de son vocabulaire. La volonté de réduire les gaz à effet de serre est louable, sauf lorsqu’elle se bute aux réalités économiques, qui sont souvent à contre-courant des objectifs abracadabrantesques de nos gouvernements en matière d’environnement. Ce n’est pas en subventionnant des filières non rentables, en incitant à manger local et/ou biologique et en triant ses déchets que l’on sauvera la planète.
Par exemple, les subventions dans les secteurs éolien et solaire sont des aberrations permettant à de nombreuses entreprises non pas de prospérer mais de survivre. De ce point de vue, notre politique énergétique n’a aujourd’hui aucun sens, et, une fois n’est pas coutume, c’est l’Allemagne qui nous en apporte la preuve. Il nous faut maintenant arrêter de céder aux lobbys et réfléchir à des solutions de long terme et financièrement viables pour faire face aux différents défis environnementaux et énergétiques.
Ce qu’il ne faut pas faire : l’exemple de l’Allemagne
L’Allemagne ambitionne de porter la part des énergies renouvelables consommées à 50 % d’ici à 2030, contre 23 % en 2012. Mais la Chancelière Angela Merkel souhaite réduire cette part et présenter une réforme des financements ; selon elle, « Nous « l’Allemagne » devons surtout freiner l’explosion des coûts ». Dans les secteurs éolien et solaire, les déconvenues se succèdent et la République fédérale peine de plus en plus à justifier le coût des subventions qui se répercutent sur la facture des consommateurs, un bond de 33 % en 5 ans.
Après le groupe Bosh, le géant Siemens jette l’éponge et perd ainsi 1 milliard d’euros dans la bataille du photovoltaïque. Les promesses d’emplois, de croissance et d’énergie entièrement propre ne sont pas au rendez-vous. Pire, les experts s’accordent que cette politique explique en grande partie le retour du charbon en Allemagne, autrement plus nocif et polluant que le gaz, le pétrole ou encore le nucléaire.
Sur la période 2009 – 2012, la consommation de charbon a presque retrouvé son niveau des années 2000 alors que dans la même période la production primaire d’énergie photovoltaïque a été multipliée par trois et augmenté de plus de 11 % pour l’éolien. Pour une fois, nous ferions bien de ne pas nous inspirer du « modèle allemand ».
L’heure des comptes
À l’heure où l’Allemagne remet en question sa politique énergétique, la France a toujours l’intention de soutenir l’éolien – un mécanisme inventé par les Perses il y a 2700 ans – et le photovoltaïque, dont la filière dépend principalement des importations chinoises. Ces choix politiques ne sont pas sans conséquences. Les subventions ont fait accroitre les coûts de l’énergie en Europe de 17 % pour les consommateurs et de 21 % pour l’industrie. Encore un bon moyen de réduire la compétitivité prix de nos usines. Pour autant, faut-il soutenir le pouvoir d’achat au détriment de toute une filière déjà à la peine ? En France, le secteur photovoltaïque perd 14 500 emplois entre 2010 et 2012 selon l’Ademe. S’il faut réfléchir à des mécanismes de transition permettant de limiter l’impact sur l’emploi, il est clair que ces deux secteurs ne sont pour l’instant pas viables. Dans un contexte de disette budgétaire, difficile de maintenir de telles dépenses. Et nous ne parlons pas de la pollution sonore que pose l’éolien ou de l’exploitation du silicium, peu satisfaisante en termes de normes environnementales.
Filières | Coûts de production en €/MWh (actualisation 8%) |
Solaire thermique | 195-689 |
Solaire photovoltaïque | 114-547 |
Solaire thermodynamique | 94-194 |
Eolien en mer | 87-116 |
Eolien terrestre | 62-102 |
Méthanisation | 61-241 |
Biomasse | 56-223 |
Géothermie | 50-127 |
Hydroélectricité | 43-188 |
Source : Cour des comptes – Données ADEME |
Le tableau ci-dessus nous indique la disparité des coûts actualisés des énergies renouvelables en France. L’énergie solaire sort carrément du lot où la non rentabilité apparaît être inversement proportionnel au montant des subventions. Comme d’habitude en France, la politique répond à une approche clientéliste où les études d’impact sont négligées. C’est ce que pointe la Cour des comptes dans son dernier rapport sur les énergies renouvelables en juillet dernier. Pourtant, les alternatives existent. Par exemple, la géothermie, moins chère en termes de coûts et d’investissement n’a jamais vraiment eu la place qu’elle mérite dans la réflexion politique. Nous n’aborderons même pas le sujet des gaz de schiste tellement ce dernier déchaine les passions. Mais soyons réalistes, nous ne pouvons continuer à faire n’importe quoi.
7 commentaires
envahis par la décéption
Nos Gouvernants qui sont-ils que des rêveurs débiles?
Ils me semble être manipulé et dirigé par des DEBILS formés et instruits par des délinquants et des extras terrestres. .
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Le génie Français
Si il y a une connerie à faire, qui ne fonctionnera pas, qui ne sera pas rentable et qui nous ruinera, demandez aux socialistes Français qui nous gouvernent ils vous sortiront le prototype.
Pendant que la Chine l'Inde, la Russie etc… continuent à polluer au maximum, il y a un tout petit Pays sur le globe qui donne des leçons, qui, à lui seul, compte régler les problèmes de pollution du monde entier car il, lui, a LA solution. Devinez quel est le nom de ce Pays… La France.
L'éolienne qui fournira autant d'électricité que trois vélos et l'écotaxe sur les voitures..! Ainsi un Dacia Duster essence équipé du dernier moteur à la technologie avancée sera taxé 500 €, alors que les DUSTER équipés des moteurs diesel ne seront pas taxés…. !?
Il faudrait se lancer dans des conférences internationales pour aller démontrer aux autres notre génie…!
energies renouvelables
Surtout que la CESP va augmenter et en y ajoutant plus de 48% taxes diverses…!
article de Lucas Léger du 15/11/2013
Bon,jour,
Je ne comprend pas l'amalgame énergies renouvelables/ nourriture biologique/ production locale! Il y a des chiffres concernant le coût des énergies renouvelables, qui effectivement donnent à réfléchir.
Mais l'affirmation sur la filière biologique est péremptoire et semble être un à-priori idéologique!
Il faut prouver ce que l'on affirme!
P.Gauthiez
Des preuves ?
Bonjour.
"autrement plus nocif et polluant que le gaz, le pétrole ou encore le nucléaire"
Des preuves ?
Le gaz, c'est moins effectivement.
Le pétrole, c'est pareil.
Le nucléaire, c'est plus.
"Solaire thermique 195-689
Hydroélectricité 43-188"
Avec un nucléaire 5x plus cher que l"hydroelectricité, on serait au dessus du solaire thermique (en développement) et donc le plus cher de tous. En plus l'eau chaude solaire doit servire à l'ECS et à l'électroménager, pas à faire de l'électricité (qui finira par chauffer de l'eau).
Je commence à comprendre pourquoi l'Allemagne fait mieux que la France.
Jean-Pierre
Poitevin
PS : Vous qui être pour la concurence "absolue", pourquoi critiquer la Chine qui fait moins cher que l'allemagne sur le photovoltaïque ?
Réponse à P. Gauthiez
Bonjour P. Gauthiez,
Je vous remercie de votre commentaire, car il est vrai que la phrase peut manquer de clarté. Loin de moi l'idée de faire un amalgame entre le bio et les énergies renouvelables, les sujets sont bien évidemment très différents.
Ce que j'ai voulu mettre en lumière, c'est cette incohérence caractéristique de nos gouvernements successifs quand il s'agit de politique environnementale. Qu'il s'agisse de la promotion de la filière bio ou locale ou de la fameuse transition énergétique, c'est à croire qu'on ignore les études d'impact et que l'on s'adonne au clientélisme le plus primaire.
J'espère que mes explications rendent la lecture plus compréhensible et que vous me pardonnerez ce raccourci.
Cordialement,
Lucas Léger
Et quand il n'y aura plus de charbon ?
Se libérer des lobbies,dites-vous, vaste programme, et dans bien des domaines. Ce serait une excellente idée.