La contribution obligatoire est un mode de financement désuet et inadapté. C’est en fait un impôt, et la télévision publique est une administration qui se prive de recettes marchandes et souffre de tous les défauts de la bureaucratie. Au moment des JO, il vaudrait mieux se mettre à l’heure de la BBC.
En ces temps de « disette » budgétaire, les impôts vont augmenter. Quant à la nature des hausses, l’information nous sera très certainement relayée par la télévision. Mais depuis la décision en 2008 du gouvernement d’interdire la publicité sur les chaînes publiques après 20h, la facture moyenne par foyer pour savourer les excellents programmes de France Télévisions pourrait sensiblement augmenter.
D’abord, il faut s’acquitter de la contribution à l’audiovisuel public : 125 euros en 2012. À cela, ajoutons le coût moyen de remplacement d’un téléviseur. Depuis 2009, et selon les projections de vente du secteur, environ 8,5 millions de téléviseurs sont vendus chaque année, pour un chiffre d’affaire de 4 milliards d’euros. La durée de vie d’un écran plat est, elle, évaluée à 6 ans en moyenne selon le magazine 60 Millions de consommateurs. C’est donc un coût moyen de 78 euros par an. Votre téléviseur vous coûte déjà un peu plus de 200 euros par an. Et l’on ne prend pas en considération la souscription à la TV payante, qui concerne un tiers des foyers en 2008, ni l’abonnement Internet, qui inclut de plus en plus l’accès à la télévision à haute définition.
Plus récemment, un rapport du Sénat publié le 30 mai dernier établit à 628 millions d’euros le manque à gagner cumulé pour l’Etat sur la période 2009 – 2012. Soit une augmentation potentielle d’un peu plus de 6 euros par an repartie sur les 25,5 millions de foyers détenant un téléviseur en 2008. Une augmentation qui pourrait s’élever jusqu’à 15 euros si l’on prend en compte la décision de la Commission européenne de remettre en cause la légitimité de la taxe sur les télécommunications mise en place en 2009. Le constat des sénateurs est sans appel : « L’objectif fixé de mettre fin à la tyrannie de l’audimat n’est pas atteint et la suppression de la publicité a plutôt pesé sur les marges de manœuvre de France Télévisions, dont les nouveaux modes de financement et de gouvernance restent contestés. L’entreprise unique, dans sa mise en œuvre complexe, a laissé le groupe dans une situation instable et devra trouver une nouvelle impulsion pour développer son potentiel. »
Au delà de ces augmentations qui paraissent anecdotiques, c’est la gestion même de la télévision publique qui doit être remise en question. Les comptes de France Télévisions sont dans le rouge, sans qu’une rationalisation ne soit prévue. Cette situation doit être comparée à celle du Royaume Uni où le financement est similaire et repose sur une redevance. Légèrement plus élevée, elle permet néanmoins de couvrir les dépenses. La BBC dégage d’ailleurs des bénéfices et prévoit de diminuer ses coûts de fonctionnement de l’ordre de 2 milliards de livres entre 2008 et 2013. À France Télévisions, les charges augmentaient de 5,8% entre 2009 et 2010, alors que son chiffre d’affaire net ne progressait que de 4,1%. À l’image des autres comptes publics, la télévision publique est incapable de s’adapter et de dégager des bénéfices.
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Chaines publiques
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