Institut de Recherches Economiques et Fiscales

Faire un don

Nos ressources proviennent uniquement des dons privés !

Journal des Libertes
anglais
Accueil » Impôts : on les augmente en France, ailleurs on les baisse

Impôts : on les augmente en France, ailleurs on les baisse

par
104 vues

Les candidats mettent à mal les contribuables français, surtout s’ils sont riches et entreprenants. Pourtant, la hausse des impôts est toujours une catastrophe, non seulement pour l’économie, mais aussi pour le budget. C’est ce qu’ont compris les hommes politiques ailleurs.

Les hommes politiques n’ont pas tous les mêmes connaissances économiques, ils vont de l’expertise d’un Ludwig Ehrard à l’ignorance d’un François Mitterrand.

En France, la campagne électorale démontre le faible niveau du savoir des candidats. Tous sont d’accord pour augmenter les impôts : ils pensent que c’est le moyen d’accroître les recettes du budget et de réduire les déficits. Evidemment, pour être populaire voire populiste, les impôts vont frapper par priorité les riches, les grandes entreprises, les financiers, ou bien les fournisseurs d’internet…

Dans d’autres pays, les hommes politiques et les partis font des propositions différentes, parce qu’ils se sont rendus compte que la hausse des impôts, loin d’augmenter les recettes, ne manque pas de les diminuer.

C’est bien le cas en Grande-Bretagne où le Premier ministre David Cameron a annoncé la baisse du taux marginal sur la plus haute tranche de revenus (plus de 150 000 £/an) de 50 à 45 % et la baisse du taux maximal (bouclier fiscal) de l’imposition de 45 à 40 %. En même temps, George Osborne, le chancelier de l’Echiquier, confirme une diminution de l’impôt sur les sociétés de 26 à 22 % d’ici à 2014. Ces réductions d’impôts seront compensées par la baisse des prestations sociales.

La décision de baisser les impôts sur les plus riches a été prise à la suite de rapports qui montrent que la précédente hausse du taux d’impôt maximal de 40 à 50 % pour les revenus annuels supérieurs à 150 000 livres a rapporté 5 % de moins que le taux à 40 %. Les pertes pour l’Etat ont été estimées à environ 500 millions de livres sterling.

Plus d’impôts c’est donc moins de rentrées fiscales. Tous les hommes politiques devraient connaître ce que l’on appelle « l’effet Laffer », du nom du conseiller fiscal qui a inspiré les réformes Reagan dans les années 1980.

Mais nous devons rappeler aussi que le gouvernement Cameron a lancé un programme de réduction drastique des dépenses publiques et la suppression de plus de 700 000 postes de fonctionnaires entre 2011 et 2017.

La Grande-Bretagne n’est pas le seul pays à avoir compris que pour stimuler l’économie il était nécessaire de baisser les impôts. Le Canada l’avait compris dès la fin des années 1980. Le taux d’impôt sur les sociétés était de 38 % en 1985. Aujourd’hui, il est à…15 %. Pourtant, depuis lors, les rentrées fiscales liées à cet impôt n’ont cessé d’augmenter : de 0.9 % du PIB à 2.5 % du PIB en 2007. En 2011, le produit de l’impôt sur les sociétés a représenté 1.9 % du PIB au Canada et seulement 1.6 % aux Etats-Unis où le taux de l’impôt sur les sociétés est à 35 %. Mais, là aussi, l’administration Obama commence à s’inquiéter et donne son accord pour faire baisser ce taux à 28 %.

C’est également aux Etats-Unis que les débats sur les baisses d’impôts sont au premier rang de la campagne électorale lancée avec les primaires républicaines. Les candidats républicains s’affrontent sur le taux maximum et presque tous proposent une flat tax à 25 ou 28 %. Le Président de la Commission des finances de la Chambre des représentants, le Républicain Paul Ryan, vient de présenter les propositions de son parti pour le Budget 2012. Y figurent une baisse des dépenses publiques de 5 trillions de dollars sur 10 ans et une très ambitieuse réforme fiscale qui ne garderait que deux taux d’imposition (au lieu de six actuellement) : 10 et 25 % et un taux à 25 % pour les sociétés.

Certains politiques ont donc effectivement compris l’intérêt d’une fiscalité moins progressive et plus stable. Il ne reste qu’à espérer que ce credo gagne aussi les candidats français…un jour ou l’autre.

Abonnez-vous à la Lettre des libertés !

Vous pouvez aussi aimer

Laissez un commentaire

4 commentaires

Anonyme 30 mars 2012 - 4:30 pm

L’incurie et l’incompétence
Excellent article. Merci Monsieur N. LECAUSSIN.

Comment nos dirigeants peuvent-ils être « bouchés » à ce point…!

A quand la proposition, exposée dans votre article, du Républicain Paul RYAN, pour application immédiate en FRANCE ?.

Comme vous le précisez : « Un jour ou l’autre »…!

J’ajouterai: « avant qu’il ne soit trop tard »..?

Répondre
Anonyme 31 mars 2012 - 11:27 am

Spécificité Française
Soyez certains qu’il ne sera pas possible de réformer la FRANCE tant que nous aurons, à la barre, des dirigeants qui sont, en réalité, des « socialos-bobos ».

Il serait bénéfique que certains de nos compatriotes qui n’ont pas encore compris recherchent la définition du mot « gauche » dans le dictionnaire….!

Répondre
Anonyme 31 mars 2012 - 11:55 am

Connaissances en économie
En France, c’est pourtant connu, nous sommes incompétents en économie. Cela va des adolescents (qui devraient l’étudier au lycée) aux responsables politiques, ce que vous dénoncez justement.

Au bas de l’échelle, que valent les professeurs d’économie ? Ne seraient-ils pas plus idéologues que professeurs ? En haut de l’échelle, la formation de nos élites a probablement été très médiocre. Je ne peux cependant m’empêcher de penser que nos élites jouent des piètres connaissances de leurs concitoyens en ce domaine ; c’est tellement plus facile ainsi de faire passer des décisions démagogiques et économiquement contre-productives.

Répondre
Anonyme 2 avril 2012 - 2:13 pm

Comment sortir du marasme actuel
Je reproduis ci-après un texte de Frédéric Bastiat, « Harmonies économiques ».

Bastiat a une vision minarchiste de l’État, qui doit assurer la justice et la sécurité et laisser les individus interagir librement. Il écrit ainsi :

« N’attendre de l’État que deux choses : liberté, sécurité. Et bien voir que l’on ne saurait, au risque de les perdre toutes deux, en demander une troisième. »

Répondre