« On préfère être Français que Britannique », dit Monsieur Baroin. Les chiffres récoltés par Nicolas Lecaussin, directeur du développement de l’IREF, disent le contraire. Jugez sur pièces.
Les politiques français n’en démordent pas. Ils s’obstinent à soutenir que le modèle social français nous a protégés de la crise. L’IREF a montré plusieurs fois, chiffres à l’appui, que notre fameux modèle ne nous a pas protégés mais, plus grave encore, empêche notre économie de redémarrer.
Nos dirigeants ont toujours soutenu que nous faisions mieux que les autres pays européens. Aujourd’hui, ils sont un peu plus discrets sur l’Allemagne, mais ils proposent une comparaison flatteuse avec la Grande-Bretagne. De plus, la Grande-Bretagne est une cible rêvée puisque son gouvernement passe pour un tenant du libéralisme économique. François Baroin, ministre des Finances, vient de déclarer : « On préfère être français que britannique en ce moment sur le plan économique ». Or, une rapide comparaison économique (en nous appuyant sur les données OCDE et Eurostat) entre les deux pays montre que M. Baroin se trompe, même si c’est avec élégance et distinction.
Entre 1999 et 2007, la Grande-Bretagne a connu une croissance économique de 3.2 % par an en moyenne. Celle de la France a été de 2.2 % en moyenne. Le PIB britannique a augmenté de 0 % en 2009, de 1.4 % en 2010 et de 1.5 % en 2011. En France, la récession a été de – 2.7 % en 2009 et la croissance de 1.5 % en 2010 et de 1.5 % en 2011 (les données seront probablement révisées à la baisse). Pour 2012, on prévoit 0.7 % de hausse du PIB en GB et -0.1 % en France. On ne peut pas vraiment dire que l’économie française se soit beaucoup mieux comportée que l’économie britannique. On a vite oublié qu’en 2005 la Grande-Bretagne a dépassé la France en termes de PIB par habitant.
FRANCE GRANDE-BRETAGNE
PIB (1999-2007) + 2.2 % + 3.2 %
PIB (2009) -2.7 % 0 %
Taux de chômage (2011) 9.8 % 7.5 %
Source : OCDE, Eurostat
Côté finances publiques, la France et la Grande-Bretagne sont presque au coude à coude. Le déficit sera ramené à 5.8 % en GB en 2013 suite à un plan d’assainissement sur deux ans de 70 Milliards d’euros lancé par David Cameron. En France, on est à environ 10 Milliards d’euros, surtout grâce aux hausses d’impôts…
C’est au niveau de la dette publique que les différences commencent à être plus importantes. On prévoit en 2012 une dette à 90 % du PIB en France et à 85 % au Royaume-Uni. Et les perspectives pour la France sont bien plus pessimistes. D’où les menaces des agences de notation.
Pour ce qui est du taux de chômage, la France mène bien au score. Ce taux approche les 10 % alors qu’il dépasse à peine 7 % de l’autre côté de la Manche. Le taux d’emploi en France est de 63.8 % de la population alors qu’il est de 70 % au Royaume-Uni. La population active en France est de 28.3 millions et en Grande-Bretagne elle dépasse les 31 millions. Le Français moyen est-il mieux loti que son collègue anglais ? My tailor is rich…
3 commentaires
Vaut-il mieux être français que britannique ?
L’article se réfère au PIB – encore faudrait-il être sûr que ce soit le bon indicateur ! -, mais ne donne aucune valeur chiffrée par habitant ! il n’évoque que des variations…
Nous ne savons donc pas d’où nous partons dans ces comparaisons de « croissance », et il est donc bien difficile de se faire un opinion…
Pas sûr que notre tailleur soit pauvre !
Economie,mieux …..
Même si la comparaison avec le Royaume Uni rectifie ce que disent les hommes politiques pourquoi ne pas comparer aussi avec les 2 autres pays hors euro que sont la Suède et le Danemark?
avec 53 millions d'habitants, ils font un meilleur PIB que nous avec 66 millions
Avec 13 millions d'habitants en moins, ils ont le même PIB en 2014 que nous en France, mais comment font-ils ? le PIB par habitant est bien meilleur que chez nous, on peut les envier et peut-être qu'on devrait les copier.