Avertissement: le champ de cet article se limite exclusivement aux cotisations du monde salarial, les cotisations vieillesse des indépendants posant d’autres problèmes que nous traiterons en leur temps.
réforme
A l’occasion de la journée de l’Europe on a pu entendre de nombreux politiques critiquer l’Europe pour la plupart des maux qui accablent la France. Certains (situés à droite ou à gauche de l’échiquier politique) n’hésitent même pas à demander un « Frexit » selon le modèle du Brexit qui a vu la sortie du Royaume-Uni de l’Europe.
En 2007, l’ancien président Nicolas Sarkozy avait lancé, dans une France à l’économie terriblement malade, une série de réformes qui s’apparentaient à la fameuse « perestroïka » choisie par Mikhaïl Gorbatchev en URSS entre 1985 et 1991. Selon cette approche, on reconnaît qu’il faut réformer l’économie mais en essayant de sauver le système. Le problème c’est que le communisme ne peut pas être réformé. Il faut s’en débarrasser. C’est pareil pour l’étatisme français. Le pays ne sortira du marasme économique que grâce aux vrais changements économiques libéraux qui ont d’ailleurs été opérés dans d’autres pays. Sarkozy ne l’a donc pas fait, François Hollande encore moins et Emmanuel Macron, fidèle à l’ « énarchisme », pense que c’est grâce à l’Etat que les réformes peuvent être accomplies.
Pour la nième fois depuis 1971, la formation professionnelle va donc être réformée. Muriel Pénicaud, ministre du travail, annonce un « big bang ». Est-ce vraiment le cas ? Derrière les grands mots ne se cache-t-il pas plutôt, une fois de plus, une politique des petits pas ?
Entre 1913 et 1923, l’économiste Gustave Schelle, qui a consacré sa vie d’écriture aux physiocrates, publia les Œuvres de Turgot et documents le concernant, avec biographie et notes. Anne Robert Jacques Turgot a marqué son temps comme intendant du Limousin pendant treize années avant d’occuper la fonction de Contrôleur général des finances de Louis XVI pendant deux ans. La célèbre lettre qu’il adresse, le 24 août 1774, jour de sa nomination, au roi Louis XVI tout juste âgé de 20 ans livre un programme qui devrait être repris mot pour mot aujourd’hui :
La réforme de la Constitution semble déjà semer la confusion alors qu’elle ne paraît guère urgente. Il y aurait déjà bien des reformes à opérer dans nos institutions sans avoir besoin de bouleverser une constitution et nos lois organiques qui avec leurs défauts et leurs qualités ont fait leurs preuves de stabilité.
Annoncée en grande pompe, la prétendue « réforme » de la SNCF était déjà très loin de ce qu’avaient fait d’autres pays dans le secteur ferroviaire afin de préparer l’ouverture à la concurrence. Aujourd’hui, cette réformette risque même de faire un très gros pschitt.
Le 4 avril dernier, le gouvernement a présenté au Conseil des ministres son projet de loi logement, dite loi ELAN (projet de loi portant évolution du logement, de l’aménagement et du numérique). Le ministre Jacques Mézard propose quelques mesures qui vont dans le bon sens, mais on est encore loin de la nécessaire libération du marché.
L’indice de production industrielle se tasse par rapport à la fin de l’année 2017. Comparativement au taux de progression observé en Allemagne, le taux français est faible.
Selon plusieurs médias, ça devait être un « bing bang », comme la plupart des réformes annoncées par Emmanuel Macron et le gouvernement d’Edouard Philippe. Mais le « bing bang » n’est, pour le moment, qu’un assez décevant « pschitt ».