La France est entrée depuis le 11 mai dans une période étrange. Officiellement déconfinés, les Français subissent toujours de nombreuses restrictions, dans une situation que l’on peut qualifier de semi-confinement.…
Pauvreté et inégalités
La plupart des pays développés ont mis en place des confinements au motif de réduire la saturation des hôpitaux. La dureté de ces mesures varie selon les pays : elles sont plus strictes en Italie, en France et en Espagne qu’en Allemagne. L’Inde quant à elle, a institué des mesures draconiennes suspendant la quasi-totalité de l’économie ainsi que les transports. L’idée qui prédomine pour justifier de telles mesures dans la plupart des pays est que la santé doit passer avant l’économie. Cette approche se révèle néfaste. Elle néglige cette évidence : l’économie ne se résume pas à de l’argent ou à des cours d’actions dans les bourses ; ce sont avant tout les interactions entre des individus qui en font ce qu’elle est. Les confinements, et leurs conséquences, vont très concrètement impacter la vie des gens. Déjà, ils touchent plus brutalement les populations les plus vulnérables et creusent les inégalités.
Emploi, pauvreté, progrès humains : ceux qui veulent «changer de modèle» devraient se rappeler les bons scores d’avant le coronavirus
Le nombre de cas et de morts à cause du coronavirus est comptabilisé inlassablement dans les médias et sur les réseaux sociaux. Même si les perspectives, surtout économiques, ne sont pas optimistes, il faut se rappeler que notre monde, à quelques exceptions près, n’était pas vraiment à plaindre avant le déclenchement de l’épidémie. Une épidémie qui, ne l’oublions jamais, a pris ces proportions à cause de l’incurie, des mensonges et des tromperies d’une dictature marxiste.
Le pape François a appelé à de « nouvelles formes de fraternité solidaire » le 5 février dernier, à l’occasion d’une rencontre avec des responsables économiques et financiers[[http://w2.vatican.va/content/francesco/fr/speeches/2020/february/documents/papa-francesco_20200205_nuoveforme-disolidarieta.html]].
Thomas Piketty, Emmanuel Saez, Emmanuel Todd… voilà quelques noms de gauche, qu’on associe tout de suite à la « lutte contre les inégalités » et à la « taxation de riches ». Leur grand cheval de bataille, que les médias enfourchent pratiquement tous aussi, est le besoin d’une plus forte imposition des plus riches lesquels, toujours selon eux, ne paieraient pas suffisamment d’impôts. Ces arguments ont été repris par les candidats démocrates – en particulier Bernie Sanders et Elisabeth Warren – à l’investiture pour la présidentielle américaine. Les membres démocrates du Congrès avancent, eux aussi, des propositions en ce sens avec une surtaxe de 10% sur les revenus supérieurs à 2 millions de dollars.
Le débat fiscal interroge périodiquement la légitimité de l’héritage, partant celle des droits de succession. La complainte est connue : l’héritage est nuisible puisqu’il favorise les inégalités de fortune. Après quoi on réclame une augmentation de l’impôt sur les successions, quand ce n’est pas la confiscation pure et dure de l’héritage. Début 2019, le think tank Terra Nova plaidait ainsi pour une augmentation de 25 % du rendement de la fiscalité des successions. Rappelons pourtant que le poids des droits de mutation à titre gratuit (successions et donations) dans la richesse nationale a déjà triplé depuis 1965, pour atteindre en France désormais 0,6 % du PIB, contre 0,14 % en moyenne dans les pays de l’OCDE. Rappelons surtout que, d’un strict point de vue éthique, rien ne justifie le coup porté aux droits de propriété du défunt, puni post mortem pour avoir accumulé patiemment un capital en vue de le transmettre aux générations futures.
Une société sans riches serait morne et triste. L’inégalité des situations individuelles donne l’envie à chacun de se dépasser, pour s’enrichir à son tour; c’est cela qui crée le dynamisme de la société tout entière. Les plus fortunés contribuent au dynamisme de l’économie tout entière.
Mais de quoi se plaint-on ? Ne devrait-on pas être contents et rassurés ? L’Etat et les élus politiques s’occupent de nous. Ils nous prennent en charge. C’est la belle vie ! Peut-être, pour certains. Il s’agit, pourtant, d’un terrible scénario. C’est ce que nous décrit parfaitement Alain Laurent dans son dernier essai. Kant l’avait déjà prévu, décrivant « un gouvernement qui serait fondé sur le principe de la bienveillance envers le peuple, comme celui d’un père envers ses enfants, c’est-à-dire un gouvernement paternaliste, où les sujets, comme des enfants mineurs qui ne peuvent distinguer ce qui leur est véritablement utile ou nuisible, sont réduits au rôle simplement passif d’attendre du seul jugement du chef de l’Etat qu’il décide comment ils doivent être heureux et de sa seule bonté qu’il veuille bien s’occuper de leur bonheur… ». Et Tocqueville d’écrire : « Au-dessus des individus s’élève un pouvoir immense et tutélaire, qui se charge seul d’éveiller sur leur sort… Il ressemblerait à la puissance paternelle… »
Contrairement à ce que soutient Oxfam, les inégalités baissent ! Jean-Philippe Delsol et Laurent Pahpy dans Le Figaro Magazine
Année record pour les dons privés en Amérique. Les 10 dons les plus importants en 2019 se sont élevés à 6,2 milliards de dollars, en hausse de 8% par rapport à 2018. Ils ont été versés à un large éventail de causes et provenaient d’hommes et de femmes de droite (Jim Walton, Karen Huntsman) comme de gauche (George Soros, Eric Schmidt).