Au moment où, à la veille de l’élection présidentielle, le débat agite à nouveau les passions en France, l’OCDE vient juste de publier son dernier rapport sur les “Perspectives des Pensions”. Elle observe que seulement 4 États-membres (la Belgique, l’Allemagne et la Corée et… la France!) conservent encore un régime distinct en faveur de leurs fonctionnaires, lesquels bénéficient à leur départ en retraite d’un taux de remplacement de leur salaire de 20 points supérieur à celui des salariés du privé.
modèle social français
Les socialistes français devraient profiter de ce moment pour faire leur « risorgimento ». C’est le moment de la naissance – enfin – d’une gauche française réformatrice, débarrassée des vieilles lunes marxistes. La France a besoin d’une gauche moderne qui reconnaisse la faillite du modèle social et qui propose des réformes « blairistes ».
On retombe encore une fois dans le marigot français de tous ces abus de pouvoir ou de ces conflits d’intérêts qui éclaboussent et qui disqualifient gravement l’ordinaire de la gestion publique dans notre pays. Abus de pouvoir d’abord en la personne même de l’Etat, puisque ce dernier réglemente unilatéralement (et sans concertation aucune: souvent modestes, les épargnants n’ont évidemment le droit à aucun dialogue social!) un domaine où il se trouve être le principal débiteur.
Lors du dernier débat entre les deux candidats à la primaire de droite, une question a été posée concernant le régime de retraite des parlementaires. Les deux candidats ont vite balayé le sujet en soutenant qu’une réforme avait été faite et que beaucoup de fantasmes circuleraient autour de la retraite des parlementaires. Les journalistes sur le plateau n’ont pas réagi et le sujet a vite été évacué. Pourtant, les deux candidats n’ont pas exactement dit la réalité. Il ya eu effectivement une « réformette » en 2010 qui a aligné le régime de retraite des parlementaires sur celui des…fonctionnaires. Tout en gardant leurs privilèges.
L’ancien député Nicolas Perruchot vient d’envoyer aux candidats de la primaire de droite et à 3 postulants à gauche, 8 propositions pour réformer le paritarisme. C’est une excellente initiative que l’IREF soutient tout en proposant d’aller beaucoup plus loin : il faut d’abord ne plus verser de l’argent public aux syndicats !
Hôpital : la rigueur budgétaire n’explique pas le délitement du système hospitalier
La grève des syndicats infirmiers contre la dégradation de leurs conditions de travail et la rigueur budgétaire est l’expression d’une véritable exaspération du personnel hospitalier, des infirmiers aux aides-soignants en passant par les agents administratifs et les autres catégories de personnels de la fonction publique hospitalière. Mais la rigueur budgétaire n’est pour rien dans la dégradation des conditions d’exercice de la profession. Le délitement de l’hôpital s’explique principalement par le retard accumulé en matière de chirurgie ambulatoire, l’impact des 35 heures sur l’organisation du temps de travail, et les problèmes de gestion financière et de management des ressources humaines. Réduire le coût de l’hôpital pour l’assurance maladie et pour les contribuables n’est qu’une question de volonté politique !
Dans une interview accordée au journal Les Echos le 2 novembre dernier, Marisol Touraine, ministre des Affaires Sociales et de la Santé, a soutenu que « les retraites étaient à l’équilibre et qu’il n’y avait donc pas besoin d’allonger les durées de cotisation ». Cette affirmation démontre que Mme Touraine ne connaît pas la situation du système de retraite français et veut faire croire qu’il n’y a nullement besoin d’une réforme. Elle se trompe. Voilà pourquoi :
La démocratie, le libéralisme et l’intérêt général sont trois concepts étroitement liés. Hayek définit la démocratie et le libéralisme en considérant leurs opposés, l’autoritarisme et le totalitarisme : « en conséquence, il est possible, au moins en principe, qu’un gouvernement démocratique soit totalitaire, et qu’un gouvernement autoritaire soit libéral. »[[Hayek F., 1967 (trad. C. Piton, 2007), Essais de philosophie, de science politique et d’économie, chap. XI, p. 248, Les Belles Lettres, Paris.]] Il récuse l’existence de l’intérêt général dont le concept est beaucoup plus vague et que le site officiel vie-publique définit par « l’émanation de la volonté de la collectivité des citoyens en tant que telle »[[http://www.vie-publique.fr/decouverte-institutions/citoyen/approfondissements/interet-general-interets-particuliers.html]].
L’Unédic vient de publier un rapport sur les prévisions financières de l’assurance chômage pour la période 2016-2019, et le moins que l’on puisse dire est qu’elles ne sont pas encourageantes. La croissance est revue à la baisse sous l’effet du Brexit, le chômage devrait atteindre les 9,4 % à la fin 2016 pour augmenter à nouveau puis se stabiliser, et la dette devrait atteindre les 30 Md€ fin 2016, et jusqu’à 41,4 Md€ en 2019 ! Il existe pourtant des pistes de réforme pour résorber la dette de l’assurance chômage.
La lutte contre le chômage est une priorité de tous les instants et de tous nos décideurs. Du moins dans les discours… Dans les faits, c’est rarement le cas. Ou alors la lutte prend la forme d’un maquillage des chiffres : des emplois jeunes par-ci, des formations par-là. Heureusement la CGT nous apporte sa contribution. Le syndicat de Montreuil ne fait pas que descendre dans la rue. Il réfléchit aussi, notamment au meilleur moyen de réduire le chômage. Et la solution est la réduction du temps de travail.