La lecture pendant les vacances est… obligatoire. Du moins, pour ceux qui veulent comprendre comment va le monde. L’IREF vous propose déjà deux ouvrages qui paraissent, à première vue, complètement différents mais qui, en réalité, sont liés.
Libéralisme
La République divisée entre la liberté des Anciens et des Modernes
L’article de Jean-Philippe Delsol et Pascal Salin est publié par le quotidien l’Opinion dans son édition du 10 juillet. Lire.
Chers Lecteurs, Chers Amis de l’IREF,
Vous recevez notre lettre hebdomadaire et les nombreuses études que nous publions pour commenter l’actualité et analyser la situation politique, économique ou sociale. Nous exerçons un regard critique, mais nous nous efforçons aussi de formuler des propositions concrètes de réforme pour rendre à chacun, autant que faire se peut, sa liberté et sa responsabilité.
Un nouveau texte vient d’être publié, ce 17 mai 2018, par le Vatican avec la pleine approbation du pape François : Oeconomicae et pecuniariae quaestiones, Considérations pour un discernement éthique sur certains aspects du système économique et financier actuel. Ce document, ci-après le Document, conçu par le dicastère pour le développement humain intégral et la Congrégation pour la doctrine de la foi, tranche avec celui de l’encyclique Evangelii Glaudium de 2013 qu’un penchant idéologique conduisait à dire de l’économie de marché qu’ « Une telle économie tue »[[Evangelii Glaudium, 53]]. Là, les propos paraissent plus mesurés et pondérés.
Jean-François Revel a publié ses Mémoires en janvier 1997 sous le titre Le voleur dans la maison vide (Plon). Grâce à son ancien éditeur et ami, Laurent Theis, ce volume est à nouveau publié (collection Bouquins chez Robert Laffont) dans une édition intégrale comprenant plusieurs textes inédits ainsi qu’une série d’entretiens avec Revel. Résistant, normalien, d’abord marxiste, ensuite libéral, candidat socialiste à Neuilly avec la bénédiction de Mitterrand, défenseur de la révolution conservatrice américaine (qu’il a d’ailleurs anticipée), romancier sans le moindre succès, critique et historien d’art, spécialiste en gastronomie, philosophe et pamphlétaire surtout, Revel a été une véritable encyclopédie.
31ème pour les libertés personnelles, 52ème pour les libertés économiques, la France ne brille toujours pas dans le classement mondial des libertés humaines. Établi chaque année depuis 2008 par un consortium de think-tanks dont le CATO Institute, le Fraser Institute et la Friedrich Naumann Foundation for Freedom, le classement est toujours aussi accablant pour le pays des droits de l’homme.
Entre 1913 et 1923, l’économiste Gustave Schelle, qui a consacré sa vie d’écriture aux physiocrates, publia les Œuvres de Turgot et documents le concernant, avec biographie et notes. Anne Robert Jacques Turgot a marqué son temps comme intendant du Limousin pendant treize années avant d’occuper la fonction de Contrôleur général des finances de Louis XVI pendant deux ans. La célèbre lettre qu’il adresse, le 24 août 1774, jour de sa nomination, au roi Louis XVI tout juste âgé de 20 ans livre un programme qui devrait être repris mot pour mot aujourd’hui :
Dans deux essais célèbres, l’Absolutisme inefficace et La tentation totalitaire, Jean-François Revel s’étonne du penchant des hommes en général, des intellectuels et des politiques en particulier, à préférer l’autoritarisme aux libertés, la dictature « douce » à démocratie libérale. En effet, en France, à gauche ou à droite, on n’hésite pas à faire des clins d’œil à d’autres formes d’organisation politique et économique en prétextant l’échec du système libéral malgré l’échec et la faillite des économies dirigées et des régimes dictatoriaux au XXe siècle.
En utilisant des critères comme le PIB/habitant, l’indice de santé, l’espérance de vie, la générosité, le niveau de corruption, etc…, le classement du « bonheur » par pays donne des résultats très intéressants.
Jean-Baptiste Noé est chercheur associé en histoire économique à la Sorbonne et chroniqueur à l’Opinion. Il publie en ce début 2018 chez Calmann Lévy, sous le titre La parenthèse libérale, un petit ouvrage pétillant consacré au règne de Louis-Philippe. Celui-ci fut plus avisé et pertinent que les caricatures de Daumier pourraient le laisser croire. « Louis-Philippe était plus attaché à des idées qu’à une réforme de régime » écrit Jean-Baptiste Noé. Il a réussi à rétablir une grande entente avec l’Angleterre et maintenir la paix avec tous. Il était globalement libéral et partisan d’une démocratie tempérée par le cens que Guizot voulait élargir par le haut en lançant sa formule si souvent décriée à tort : « Enrichissez-vous ».