La réussite américaine « durable », c’est la victoire de l’initiative sur l’assistanat, de l’entreprise sur l’administration, de la société civile sur l’Etat. Le poids de l’économie américaine est impressionnant (un quart du produit mondial) alors qu’on a annoncé périodiquement son déclin. Aux Etats-Unis, les entreprises nouvellement créées génèrent tous les ans plus d’un cinquième du PIB marchand. En 2010, tous les nouveaux emplois ont été créés par des entreprises de moins de cinq ans d’âge.
entrepreneur, entrepreunariat
Dans une interview accordée au quotidien Les Echos (10/02), notre Ministre du Redressement productif nous donne ses remèdes miracles pour sauver l’économie française.
En dépit des évidences, et malgré le reflux des idées keynésiennes, certains ne désarment pas : le profit, l’appât du gain et l’ultralibéralisme expliqueraient la crise, et l’Etat affaibli ne pourrait contrôler le pouvoir des riches. Mais qui croit encore à cette fable ? L’opinion publique ouvre enfin les yeux.
Il n’y a rien de pire en France que d’être riche et libéral. C’est la conclusion de plusieurs ouvrages qui viennent de sortir, et donnent une lecture décalée de la crise et de ses origines. L’originalité de la chose, c’est que les auteurs ne passaient pas jusqu’à présent pour des doctrinaires de gauche.
L’IREF a posé la question à deux d’entre eux : Axel Arnoux qui dirige la grande entreprise Chauvin & Arnoux, avec plus de 1 000 salariés, et à Julien Leclercq, patron d’une PME de 45 personnes et auteur d’un livre très remarqué (« Chronique d’un salaud de patron »).
Au lieu de se scandaliser sur les énormes fortunes possédées par les plus riches du monde, on ferait mieux d’observer que les trois quarts d’entre eux sont des entrepreneurs, et non des spéculateurs. Ils ont créé des emplois, augmenté le pouvoir d’achat, et diminué le nombre de pauvres !
Le gouvernement achève les entrepreneurs, déjà mal en point : donc les cerveaux et les brevets filent à l’étranger et les emplois ne se créent pas en France. L’étude de Lucas Léger, chercheur à l’IREF, décrit la « destruction destructrice » (pour paraphraser Schumpeter) à laquelle se livre la classe politique, qui n’a d’yeux que pour l’entreprise publique.
Dans le domaine de la fiscalité les bonnes nouvelles sont rares par les temps qui courent. Mais bien vite une bonne nouvelle en annonce une mauvaise. Deux exemples actuels : les hauts salaires et les auto-entrepreneurs. On n’en est pas à quelques contradictions près.
En France, manuels et programmes scolaires ignorent ou condamnent l’entreprise et l’enseignement économique est confié à des fonctionnaires. En Allemagne, ce sont les entreprises qui parlent aux élèves, les forment et les embauchent.
Comment les multinationales européennes réagissent à la fiscalité
Une fiscalité plus lourde dissuade les gestionnaires de recourir aux fonds propres apportés par les actionnaires. Le financement se fait par l’endettement, ce qui explique en partie les délocalisations. Telle est la conclusion d’une étude commandée par l’IREF au professeur Stefan Lutz, publiée sous le titre « Les effets de la taxation sur les financements et les profits des multinationales européennes » et dont voici la présentation.
Après l’Allemagne, la Grande Bretagne, la Suède et la Finlande, c’est au tour du Danemark d’abaisser le taux de l’impôt sur les sociétés, qui passe à 22 %, alors que la France est à 34,4 %. Mais, de plus, cette mesure s’intègre dans un « plan de croissance » fondé sur la libération des entrepreneurs et des entreprises.