Incapable de vaincre le chômage, le gouvernement promet régulièrement de s’attaquer aux inégalités. Face à un système scolaire qui fabrique des illettrés, le gouvernement invoque les inégalités sociales au sein de l’école. Notre ministre profite d’ailleurs d’une Note d’information de la DEPP (Direction de l’Evaluation de la prospective et de la Performance) intitulée « Acquis des élèves : les écarts se renforcent entre la sixième et la troisième en fonction de l’origine sociale et culturelle » pour annoncer de nouvelles mesures : hausse des crédits dédiés aux fonds sociaux consacrés aux écoles publiques, nouveaux « moyens » (comprendre création de postes d’enseignants) accordés aux Académies concernées par les inégalités scolaires, etc.. Toujours les mêmes mauvaises solutions alors que le problème de l’Ecole française est beaucoup plus grave.
Education nationale
En juin 2013, pour les filières économiques et sociales, plusieurs sujets proposés aux élèves étaient orientés idéologiquement : le document soumis aux candidats était un Tableau des Français divisés en déciles montrant les inégalités de patrimoine et les poussant à invoquer l’intervention de l’Etat afin de corriger ces inégalités. Un autre sujet demandait aux candidats de « montrer que les conflits sociaux pouvaient être un facteur de cohésion sociale ». Cette année, l’Education nationale récidive avec un sujet intitulé « Dans quelle mesure l’action des pouvoirs publics est-elle efficace pour lutter contre les inégalités ? » et comportant quatre documents.
L’un des derniers Avis du CESE (Conseil économique, social et environnemental) s’intitule : « Une école de la réussite pour tous ». Le rapporteur de l’Avis est Marie-Aleth Grard, photographe et Vice-présidente de ATD Quart Monde, et membre du Conseil supérieur des programmes. Que nous dit cet Avis : que « l’Ecole n’arrive pas à atténuer les inégalités », qu’il est «essentiel de se préoccuper de la réussite de tous » et qu’il faut « permettre à tous les enfants, à tous les jeunes de devenir un jour des citoyens dans une démocratie, pleinement insérés dans la société ». Avec ce piètre constat et ce maigre programme de réforme, l’Avis rassemble des exemples « d’expériences pédagogiques » de plusieurs écoles françaises, surtout celles où l’on travaille le moins, et où l’on réserve davantage la parole aux élèves qu’aux enseignants !
L’article de Jean-Philippe Delsol intitulé « Le salut de l’école ? La concurrence ! » est publié par le quotidien l’Opinion dans son édition du 27 mai.
Avec les discours creux et souvent soporifiques de nos politiques, on savait depuis longtemps que l’éloquence avait déserté les bancs du Gouvernement, tout comme ceux du Parlement d’ailleurs. Le dépouillement des lois, décrets, règlements et circulaires, avait achevé de nous convaincre que notre personnel administratif n’était pas en reste et que ce qui se conçoit mal en haut s’écrit le plus souvent confusément en bas, avec notamment une sorte de peur panique d’être compris à première lecture, un travers administratif très français qui ne distingue pas d’ordinaire les intelligences les plus vives. On croyait ainsi avoir touché le fond, quand sans crier gare et à l’occasion de la dernière réforme des programmes des collèges, l’Education Nationale s’est brusquement mise en tête de nous révéler la richesse cachée de tous ses trésors et le génie puissamment créatif de ses penseurs d’élite.
Il existe, au sein de l’école française, une forme de schizophrénie. Au lieu de faire les vraies réformes dont l’école a besoin, les ministres – de gauche mais aussi de droite – continuent à faire adopter des mesures qui l’enfoncent encore plus. La dernière en date, nommée « réforme du collège », est tout sauf une réforme. Il s’agit bel et bien d’une action de destruction de ce qui apportait encore quelques connaissances aux élèves du collège : les classes bilingues, l’enseignement du latin et de l’histoire, etc… Les auteurs de ces propositions, ceux qui tuent l’école, ne sont pas à leur premier coup d’essai. Ils sévissent depuis des années dans les milieux des chercheurs « pédagogistes » ou au sein de l’Education nationale. Ce sont des fonctionnaires qui vivent aux crochets des contribuables et des syndicats qui se battent pour sauvegarder leurs privilèges.
La Gauche n’aime pas davantage les fourmis, que les vraies réformes économiques
On vient donc de l’apprendre: parmi les 14 mesures destinées à permettre au budget de l’Etat de réaliser quelque 14,5 milliards d’euros d’économies en 2016, les établissements d’enseignement supérieur vont à nouveau monter en première ligne. Déjà pour cette année 2015, 97 millions d’euros (96,6 exactement) seront ponctionnés sur 11 universités, une bonne vingtaine d’écoles d’ingénieurs et une dizaine d’autres grandes unités touchant à l’enseignement supérieur, qui représentent ensemble un peu plus d’un tiers des établissements œuvrant dans le secteur. Le tort de ces « bourgeois de Calais »? Oser présenter dans leurs comptes un fonds de roulement supérieur à 65 jours de fonctionnement, ce qui en bonne gestion socialiste, formatée au déficit permanent et aux flux tendus, est une faute lourde et inexcusable.
L’économie numérique est favorable à l’économie toute entière. Son potentiel de croissance serait de 5,5% du PIB et 450 000 emplois annoncés pour 2015 (Mckinsey). En investissant tous les domaines, de la santé à l’éducation, les services autant que l’industrie, l’économie numérique bouleverse l’ordre existant et remet en cause les acquis. Il s’accomplit sans doute une vraie révolution numérique plus importante que fût la révolution industrielle de la vapeur puis de l’électricité. Car cette nouvelle révolution change les rapports sociaux autant que les processus de production et de distribution. Elle remet en question le rôle traditionnel des Etats, et c’est ce qui le trouble le plus.
L’Etude de l’IREF consacrée à la réforme des écoles britanniques est présentée par Yann Le Galès dans sa Chronique du Figaro Economie (7 avril).
L’autonomie et la concurrence ont « boosté » l’école britannique
Présenté en Conseil des ministres le 11 mars dernier, le projet de réforme du collège unique risque de devenir un nouvel échec de transformation de notre système éducatif. Pourtant, l’exemple britannique de réforme du secondaire commencée sous Tony Blair, avec une vraie autonomie accordée aux écoles, pourrait inspirer notre gouvernement. D’autant plus que ce sont les enfants des familles défavorisées qui en ont profité.
• Les « académies » britanniques ou des écoles autonomes et mises en concurrence
• Les résultats des élèves dans ces écoles sont meilleurs que ceux des élèves du public
• Un exemple de réforme que le système éducatif français devrait suivre