Dans une Tribune intitulée « Vers un accroissement des inégalités » publiée dans la revue « Challenges » (n°441), l’économiste Christian Saint-Etienne se réjouit du système redistributif français qui aurait réduit les inégalités dans notre pays. D’après l’INSEE, le rapport entre le niveau de vie des 10 % les plus riches et les 10 % les plus pauvres est passé de 4.6 en 1970 à 3.6 en 2012. Bien évidemment, à l’autre extrême, l’auteur donne le mauvais exemple des Etats-Unis où l’accroissement des inégalités aurait eu « un impact négatif sur la croissance ». Depuis 30 ans, la forte hausse des inégalités aux Etats-Unis aurait contribué à un « paupérisation d’une partie de la classe moyenne et des catégories populaires » tandis que le revenu médian « n’a pas augmenté depuis 1990 ».
croissance économique
Curieusement, Thomas Piketty a semblé inattaquable en France dans les mois suivant la publication de son ouvrage Le capital au XXIème siècle. Comme si tout ce qui touche à l’égalité n’avait pas le droit d’être discuté. Il a fallu que Piketty aille rencontrer la gloire aux Etats-Unis pour que le monde scientifique américain, plus ouvert et plus éclectique que le nôtre peut-être, s’émeuve de ce succès d’un ouvrage très trompeur. Et la presse d’outre atlantique, elle-même plus diversifiée et peut-être plus libre, s’en est rapidement fait l’écho. Piketty a ainsi trouvé le front de ses critiques là où il avait cru pouvoir triompher. Car la réalité est que son ouvrage, plus encore que les précédents, n’est qu’un parangon d’idéologie, une forme renouvelée du matérialisme scientifique de Marx et ses épigones, dont le caractère scientifique relève de la prétention assénée.
En juin 2013, pour les filières économiques et sociales, plusieurs sujets proposés aux élèves étaient orientés idéologiquement : le document soumis aux candidats était un Tableau des Français divisés en déciles montrant les inégalités de patrimoine et les poussant à invoquer l’intervention de l’Etat afin de corriger ces inégalités. Un autre sujet demandait aux candidats de « montrer que les conflits sociaux pouvaient être un facteur de cohésion sociale ». Cette année, l’Education nationale récidive avec un sujet intitulé « Dans quelle mesure l’action des pouvoirs publics est-elle efficace pour lutter contre les inégalités ? » et comportant quatre documents.
Les bonnes feuilles de l’ouvrage Anti-Piketty sont publiées par le quotidien l’Opinion dans son édition du 15 juin. Vive le capital du XXIe siècle ! Vive le capital du XXIe…
Nouvel ouvrage sous la direction de : Jean-Philippe Delsol, Nicolas Lecaussin et Emmanuel Martin.
Ce livre basé sur des arguments factuels et chiffrés, mais écrit dans un style tout public, est en quelque sorte le livre noir de la grande mystification économique du XXIe siècle.
Légère incompréhension sur le terrain statistique du chômage pour le premier trimestre 2015 : a-t-on plus ou moins de chômeurs ? En effet, les chiffres dévoilés par le ministère du Travail et par l’INSEE disent l’inverse les uns des autres. Le ministère du Travail annonçait une hausse du chômage de 0,7 % en avril : 26 200 personnes supplémentaires sans aucune activité (catégorie A) se sont enregistrées sur les registres de Pôle emploi, pour arriver à 3,53 millions de chômeurs en région métropolitaine. Alors que quelques jours plus tard, l’INSEE annonce que le chômage est passé de 10,1 % à 10 % de la population active, c’est-à-dire qu’on atteint les 2,9 millions de chômeurs. Où est donc la vérité ?
De la révolte des Canuts à Lyon en 1831 à celle des taxis depuis quelques mois, il n’est pas rare que les secteurs affectés par une vague d’innovation fassent la une de l’actualité. Hier les tisserands, aujourd’hui les chauffeurs de taxi. La colère de ces derniers contre Uber et son application UberPop, qui permet de mettre en relation des chauffeurs occasionnels avec des personnes qui souhaitent se déplacer, est une excellente représentation de l’affrontement entre le souci de préserver une rente (car elle permettrait de protéger l’emploi) et l’innovation (force motrice de la croissance économique).
Etats-Unis, le pays qui a le plus grand nombre d’entreprises employant + de 50 personnes
Taux de chômage aux Etats-Unis : 5.4 %. En France : 10.6 %. Deux fois plus élevé. Les causes sont multiples mais il en existe une dont on ne parle…
La chute des prix de l’immobilier s’est arrêtée au premier trimestre 2015, comme le montre l’indice Notaires-INSEE des prix des logements anciens, publié le jeudi 28 mai. Les prix des logements anciens ont augmenté de 0,3 % par rapport au trimestre précédent : cela est dû, notamment, à une légère hausse des prix de vente des maisons (+0,6 %), alors que les prix de vente des appartements ont, de leur côté, légèrement baissé de 0,2 %. Malgré ce faible rebond conjoncturel, les prix ont continué à baisser de 1,9 %, au cours de l’année, la baisse étant plus importante pour les appartements (-2,5 %) que pour les maisons (-1,5 %). Cependant, comme l’indique l’INSEE, la situation est différente en Île-de-France, où la baisse du prix de vente des logements anciens se poursuit (-0,4 % par rapport au dernier trimestre), alors que les prix augmentent légèrement en province (+0,6 %). Cet arrêt de la baisse des prix de l’immobilier est-il le signe d’une reprise économique à venir, l’effet de la conjoncture internationale, ou cela signifierait-il autre chose ?
Les échecs successifs des accords multilatéraux promus par l’Organisation mondiale du commerce (OMC) ont eu pour effet d’accélérer la volonté des Etats de nouer des accords préférentiels directement entre deux nations ou groupes de nations. A eux seuls, les Etats-Unis et l’Europe pèsent pour près de la moitié du PIB mondial, mais leur part dans les échanges internationaux s’est réduite à mesure que les pays à forte croissance se sont développés. Que ce soit les Etats-Unis ou l’Europe, tous deux réalisent l’importance de continuer de peser dans le commerce mondial et ont donc pris naturellement part à cette course. Depuis juillet 2013, de sérieuses négociations ont débuté entre ces deux blocs et devraient aboutir sur un accord de libre-échange à l’horizon 2016. Ou en est-on aujourd’hui ?