En septembre 2013, la chancelière Angela Merkel était réélue triomphalement pour un troisième mandat de suite. Les sondages et les commentateurs politiques (français surtout) avaient prédit un score très serré et l’obligation de composer un gouvernement de coalition. En cause, affirmaient-ils, l’austérité des réformes, les nombreux emplois précaires malgré la baisse du chômage et une certaine lassitude de l’électorat. Deux ans après, on nous a ressorti la même histoire lors des élections britanniques : les dures réformes lancées par David Cameron en 2010 n’ont pas été vraiment adoptées par les Britanniques et la baisse du chômage serait due surtout à une forte augmentation des contrats « zéro-heure » avec de terribles conséquences sur la précarité de l’emploi.
Allemagne
Il est entrepreneur et a consacré son énergie à l’éducation entrepreneuriale des jeunes. Après avoir créé plusieurs entreprises, il lance en 2007 l’association 100 000 entrepreneurs qui fait témoigner chaque année des entrepreneurs dans les classes, au collège, au lycée et dans l’enseignement supérieur. Son dernier livre est un éloge de l’entrepreneuriat. Sur seulement une cinquantaine de pages, Philippe Hayat répond aux interrogations d’un jeune sur son avenir et tente de le convaincre de se lancer dans la création d’entreprises.
A l’approche des élections (7 mai), les conservateurs britanniques peuvent au moins se targuer d’une très forte création d’emplois. Chaque semaine, plus de 11 000 personnes quittent les rangs des chômeurs et, en 2014, 368 000 personnes ont abandonné l’allocation chômage pour reprendre un emploi. C’est deux fois plus que la moyenne européenne (et même deux fois plus qu’en Allemagne). Environ 557 000 emplois nets ont été créés en 2014. Aujourd’hui, 31,08 millions de britanniques ont un emploi, un chiffre qui bat même les records d’avant la crise. Et le taux d’activité des 16-64 ans atteint 73.4 %, le taux le plus élevé depuis 1971 !
Le débat sur le contrat unique du travail ou bien sur la liberté de licencier s’éternise en France et il y a fort à parier qu’il ne débouchera sur rien de concret. Il suffirait plutôt de regarder de l’autre côté du Rhin afin de comprendre quelles sont les raisons de l’extraordinaire embellie de l’emploi en Allemagne. Rappelons qu’au milieu des années 1990, l’Allemagne était considérée, à cause de son Employment Protection Act (Loi sur la protection de l’emploi) comme l’un des pays qui réglementait le plus le marché du travail. Sur une échelle de 1 à 3, l’OCDE notait l’Allemagne comme le pays le plus réglementé avec la note 3, la France étant même mieux classée avec un 2.5.
Quand on veut « résoudre » un problème, on crée un organisme administratif et/ou on rédige une nouvelle loi. C’est une véritable maladie en France. Le rapport Lambert-Boulard de 2013 avait bien montré que les Codes français comptent plus de 21 000 pages alors qu’ils n’avaient que 800 pages au début du XXe siècle. La France est classée (2013) 126ème sur 144 pays en matière de complexité administrative par le World Economic Forum.
France vs Allemagne : 85.6 Mds d’euros de déficit contre 18 Mds de surplus
Les réformes ça paient. Une nouvelle preuve en est fournie par les chiffres du déficit public en Allemagne et en France. D’un côté, 18 Mds d’euros de surplus budgétaire, de…
Areva, le premier groupe nucléaire mondial, vient de publier ses résultats annuels, qui annoncent des pertes nettes record de 4,8 milliards d’euros sur l’exercice 2014. Pour expliquer cette situation gravissime, le groupe évoque notamment une baisse durable de l’activité économique dans le domaine du nucléaire, un manque de compétitivité et la problématique de la gestion des risques dans les projets de grande envergure.
C’est le ministre de l’Economie, Emmanuel Macron, qui l’a affirmé pour répondre à la Commission de Bruxelles, qui lui réclamait 80 Mds d’euros d’économies afin d’accélérer la baisse du déficit public. Pour notre Ministre, cet effort supplémentaire « détruirait 1.5 point de PIB en 2016-2017 et priverait la France du retour au plein-emploi ».
La nouvelle a été largement reprise dans la plupart des médias : le SMIC allemand aurait dépassé le SMIC français. En réalité, la situation est un peu différente. En valeur…
L’article de Jacques Garello, membre du CA de l’IREF, est publié par le quotidien Le Figaro dans son édition du samedi, 21 février.