L’Etude sur l’agriculture est présentée dans le quotidien Les Echos du 2 mars. Lire.
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Agriculture française : un fonctionnaire pour 20 exploitations
Troisième exportatrice mondiale il y a encore 15 ans, la France est passée en sixième position, derrière les Pays-Bas et l’Allemagne.
• Troisième exportateur mondial il y a encore 15 ans, la France est passée en sixième position, derrière les Pays-Bas et l’Allemagne. Cette chute de compétitivité s’accompagne d’une baisse drastique des revenus de très nombreux agriculteurs : un tiers d’entre eux a gagné moins de 350 € par mois en 2015.
• Une véritable technostructure administrative est pourtant au chevet de l’agriculture avec près de 1 fonctionnaire pour 20 exploitations. Le contribuable finance le secteur à hauteur de 33 milliards d’euros, soit environ 100 € par ménage et par mois. Il serait plus rentable pour de nombreux exploitants de toucher directement leur subvention sans travailler plutôt que de continuer leur activité.
• En plus d’une gestion particulièrement dispendieuse, les organismes publics et parapublics tels que les SAFER, les chambres d’agriculture ou les interprofessions constituent de véritables corporations au service d’intérêts politiques ou syndicaux et au détriment de la concurrence, de l’innovation et de la liberté d’entreprendre des producteurs minoritaires.
• Face aux dérives politiques et corporatistes de la technostructure administrative limitant la compétitivité des agriculteurs français, l’IREF propose de privatiser et mettre en concurrence la plupart des organismes la composant, d’abandonner progressivement les subventions et de limiter la réglementation pour permettre aux agriculteurs français de répondre aux enjeux de notre époque de manière durable et autonome.
A l’issue des Etats Généraux de l’Alimentation, Stéphane Travert propose de garantir une meilleure rémunération aux agriculteurs en indexant le prix de vente sur leurs coûts de production.
Alors que la société Lactalis est éclaboussée par une affaire sanitaire et que certains producteurs se restructurent difficilement avec la fin des quotas laitiers, Élise Lucet a offert aux téléspectateurs une véritable leçon de populisme journalistique. « Produits laitiers : où va l’argent du beurre ? », c’est le titre qu’a donné la journaliste de la télévision d’État à son reportage diffusé mardi dernier sur France 2. Tour d’horizon des raccourcis avec la réalité.
L’Etude de l’IREF sur la politique viticole est longuement présentée dans le numéro de décembre de la revue Vigne. Lire.
L’IREF faisait récemment un état des lieux du consensus scientifique et des recommandations des agences sanitaires concernant l’herbicide le plus utilisé au monde. Nous soulignions que le traitement politique et médiatique de la question du renouvellement de la licence du glyphosate dans l’Union européenne n’obéissait malheureusement pas à une démarche intellectuelle honnête et rigoureuse. La molécule incriminée serait plutôt un prétexte pour justifier une prétendue urgence d’obliger l’ensemble de l’agriculture à se tourner vers des cultures dites « biologiques ».
De toutes les implications économiques de l’UE avec le marché mondial, peu de politiques ont été aussi débattues et critiquées que la politique agricole commune, ou PAC. C’est via la PAC que les agriculteurs de l’UE reçoivent 45 milliards d’euros de subventions chaque année, le but étant de maintenir la stabilité de l’agriculture européenne, d’assurer aux agriculteurs un revenu et des prix corrects, et de faire avancer le développement agricole entre les Etats membres. Mais en réalité, cette politique ne fait quasi rien d’autre que pousser à la surproduction, accaparer 35% du budget global de l’UE et étouffer les économies innovantes. Loin d’apporter aucun profit économique, elle serait plutôt exemplaire de la manière dont l’Etat peut pervertir et dégrader un marché. Très franchement, cela fait belle lurette que le PAC aurait dû disparaître.
Comment rétablir la compétitivité de la viticulture française
Par son incroyable diversité, le vin fascine autant qu’il passionne. La boisson de Dionysos est devenue un, si ce n’est le symbole de l’art de vivre à la française. Plus qu’un jus de fruits fermenté, le vin véhicule depuis toujours un imaginaire de fête, de rêve et souvent de prestige. Et cela s’exporte. Les producteurs français ne sont toutefois plus les maîtres du monde vitivinicole. La concurrence est rude au point que l’on observe une chute des parts de marché des vins français à l’export. Comment expliquer une telle perte de compétitivité ? La viticulture se caractérise par un interventionnisme public particulièrement important. Celui-ci permet-il d’expliquer les difficultés des producteurs à conquérir de nouveaux marchés ? L’objectif de ce rapport est d’analyser en quoi les politiques publiques et réglementaires ont un impact non négligeable sur la filière tout en proposant des pistes de réformes pour rétablir la compétitivité des vins français.
EN RESUMÉ
• Les producteurs français sont les leaders historiques du marché mondial du vin. Toutefois, ils perdent de leur compétitivité : entre 2000 et 2015, ils ont perdu un quart de leurs parts de marché en valeur relatives à l’export et la part de leurs exportations mondiales en volume est passée de 25 % à 14 %, concurrencée par l’Espagne, l’Italie et les vins du Nouveau Monde.
• L’État et l’Union européenne sont toujours intervenus massivement sur le marché du vin sous la pression des lobbies de producteurs. Les politiques publiques se sont trop souvent soldées par de coûteux échecs et par la mise en place de rentes corporatistes.
• Face aux évolutions des modes de consommation et à la concurrence internationale, les pouvoirs publics ont créé un système d’autorisations de plantation qu’il est urgent d’abolir pour permettre aux entrepreneurs d’adapter leur production aux potentiels de croissance mondiale.
• Les pratiques viticulturales et œnologiques obligatoires ainsi que le système de certification officiel des AOC et des IGP instaurent des monopoles intellectuels qui favorisent la protection des acteurs déjà en place au mépris de l’innovation et de la compétitivité. Le système de certification doit être privatisé et mis en concurrence pour qu’émerge une industrie de la certification transparente et indépendante au service de la qualité, de la compétitivité et du consommateur.
• Distancée par les pays du Nouveau Monde, l’Union européenne devrait accélérer les politiques libre-échangistes pour multiplier les opportunités de croissance. Dans le cadre du Brexit, un accord sans barrière tarifaire ou non tarifaire devra être conclu pour ne pas accélérer la perte de compétitivité des producteurs français sur un des premiers marchés à l’export.
« Il y a un faisceau de présomptions qui justifie d’appliquer le principe de précaution »[[Glyphosate: Hulot pour « une agriculture intensive en emploi plutôt qu’en engrais« , OuestFrance, 22/09/17]] déclarait récemment Nicolas Hulot à propos du glyphosate. Cet herbicide est aujourd’hui devenu le monstre à éliminer à tout prix. Il a beau être utilisé dans le monde entier depuis quarante ans et avoir fait l’objet d’un nombre considérable d’études scientifiques, le consensus national a tranché : huit Français sur dix veulent l’interdire[[Huit Français sur dix estiment qu’il faut interdire le glyphosate, France Info, 27/10/17]]. Les politiques n’ont plus le choix, ils doivent supprimer de la circulation ce produit diabolique[[« Nous, députés de La République en marche, demandons une interdiction du glyphosate », le Monde, 22/10/17]]. Est-ce pour autant une sage décision ?