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Michel Barnier tond les Français comme des moutons, mais donne 75 millions d’euros aux éleveurs

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Un article de La Tribune (5 octobre 2024) est consacré à la fièvre catarrhale ovine, mais que les lecteurs ne s’emballent pas à la lecture de son titre : « Michel Barnier va donner 75 millions d’euros aux éleveurs » !

Comme tout le monde l’aura compris, l’argent ne sortira pas pour sa quasi-intégralité de la poche du nouveau Premier ministre, mais de celle des Français. Or, on ne peut que rapprocher cette décision des propos de Michel Barnier depuis sa nomination : il faut faire des économies car la dette publique abyssale pèse sur nos têtes comme une épée de Damoclès. Tout cela semble quelque peu contradictoire…

L’État confirme son rôle d’assureur de fait des agriculteurs depuis que les républicains ont entendu acheter les voix du monde agricole pour l’arrimer à la République à partir des années 1880. Depuis lors, d’abord de manière interne, puis par le truchement de la Politique agricole commune (la fameuse PAC, dont la signification de l’acronyme a été détournée en « Petite agriculture communiste » ou encore « Piège à c… »…) imposée par les négociateurs français aux Allemands, les consommateurs payent en réalité deux fois, dans des proportions évidemment variables, leurs produits agricoles : une fois bien entendu par leur achat en magasin et une seconde fois par la voie des subventions et autres aides aux producteurs.

Il ne s’agit pas ici de stigmatiser le monde agricole (le signataire de ces lignes y appartient, entre autres activités), bien au contraire. En réalité, une grande partie des agriculteurs sont les premières victimes de la situation (mettons de côté quelques privilégiés et force syndicalistes).

Nos amis de l’Institut Molinari ont rappelé combien les impôts de production étaient élevés dans notre pays sur le monde agricole et combien les subventions étaient plutôt réduites par rapport à celles des autres pays de l’Union européenne (Cécile Philippe, « Pour une politique de l’offre agricole », Les Echos, 17 septembre 2024).

Contrairement aux apparences et aux lieux communs, le monde agricole n’est pas si différent en France du reste du monde économique : beaucoup d’impôts, des subventions, un interventionnisme tous azimuts, une bureaucratie envahissante et un normativisme insupportable.

L’Iref plaide depuis toujours pour une large libéralisation du monde agricole dans l’intérêt de tous : l’Etat impécunieux, les consommateurs ponctionnés, enfin et surtout les agriculteurs couverts d’impôts et abrutis de normes.

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