Le quotidien économique de référence Les Échos se veut « non partisan » et prétend donner la parole à toutes les opinions. Force est pourtant de constater qu’il est très complaisant avec les économistes qui promeuvent le programme du Nouveau Front populaire (NFP).
J’ai cherché une tribune qui défendait le programme du Rassemblement national (RN). Je n’en ai pas trouvé. En revanche, ce jeudi 27 juin, Frédéric Cherbonnier, professeur à Sciences Po Toulouse et chercheur à Toulouse School of Economics, nous livre une chronique intitulée « Législatives 2024 : lever le tabou de l’impôt ! ».
L’économiste, s’il semble renvoyer dos à dos les mesures des deux camps qui « vont pénaliser l’activité et accroître le chômage », n’oublie pas de dire que le programme du RN « est le plus incohérent » et que celui du NFP « peut paraître plus équilibré ». Il en appelle cependant, si j’ai bien compris, à « une coalition du centre », seul moyen d’éviter le scénario du pire. Une coalition qui ne sera possible, selon lui que si le centre droit, se remette en cause et affronte son principal tabou : les impôts. Pour Cherbonnier, « notre pays ne peut trouver rapidement 60 milliards par an pour faire face à sa situation budgétaire et autant à moyen terme pour financer la transition écologique sans chercher de nouvelles recettes fiscales ! ». Par conséquent, il faut taxer davantage les héritages, mais aussi « réduire certaines exonérations de charges, rehausser la fiscalité foncière, taxer le patrimoine des plus aisés » comme le recommandent depuis des années, assure-t-il, « des économistes initialement proches d’En marche ! ». Bref, Cherbonnier voudrait voter pour un centre qui aurait le programme de l’extrême-gauche !
Le même jour, le site internet du journal donne la parole à Lucas Chancel, Anne-Laure Delatte et Elise Huilery, trois économistes qui affirment que le programme du NFP ne manque pas du tout de sérieux. Au contraire, c’est « seul projet capable de réduire le déficit budgétaire actuel et d’engager des dépenses supplémentaires pour les investissements d’avenir ». Nous n’en dirons pas davantage sur cet article délirant et renvoyons nos lecteurs aux propositions de l’IREF.
L’IREF a toujours critiqué le programme économique du Rassemblement national, trop dépensier et trop étatiste. Il ne s’agit pas ici de le défendre. Mais faut-il pour autant faire accroire que celui du NFP est meilleur ?
Ce n’est pas notre avis. Ce n’est pas non plus celui des entrepreneurs. Les Échos, toujours dans l’édition du 27 juin 2024, nous apprennent que 36% des chefs d’entreprise reporteraient leurs projets d’investissements ou de recrutement en cas de victoire du RN. Ils seraient 58% dans ce cas si le NFP est majoritaire au soir du 7 juillet.
La direction d’un quotidien économique ne devrait-elle pas accorder davantage d’intérêt à l’opinion des chefs d’entreprise qu’à celle d’économistes de gauche dont les préconisations sont mauvaises pour l’économie ?
4 commentaires
Les Échos a viré « à gauche toutes » lors de la campagne électorale qui vit le premier succès de M Macron. Cela se traduisit pour ses lecteurs par la suppression du blog public. Il était devenu urgent de fermer cette fenêtre de liberté d’opinion qui exprimait pour la rédaction une opinion trop nettement à droite et défavorable au nouveau Jupiter. Ce blog n’est jamais réapparu. Les Échos est devenu ce jour là un bête journal de propagande socialiste.
La dérive des Échos vers la gauche n’est pas récente; c’est l’une des raisons pour laquelle je m’en suis désabonné
En tant qu’abonné des Échos je me suis fait le même commentaire.
Oui vous avez tout à fait raison le journal Les Echos n’est plus non partisan mais ouvertement un promoteur des points de vue de gauche et une critique systématique des idées économique de droite ! Ce qui reflète le bon papier de M . Boubou s récemment dans le Figaro qui remarquait que la quasi totalité des économistes français sont très à gauche et en faveur du programme du NRP , ce qui montre leur intolérance et esprit sectaire !