Institut de Recherches Economiques et Fiscales

Faire un don

Nos ressources proviennent uniquement des dons privés !

Journal des Libertes
anglais
Accueil » Banque de France : une entreprise (très) mal gérée

Banque de France : une entreprise (très) mal gérée

par
1 057 vues

• Coût de la fabrication des billets : 34 % de plus que ses concurrents
• Frais de personnel de la Banque de France : 2 fois plus que la Bundesbank (4 000 employés de plus !)
• Salaires à la Banque de France : 24 % de plus qu’à la Bundesbank
• Coût des retraites : 300 Millions d’euros de plus pour la Banque de France

Une entreprise est mal gérée quand elle présente certaines caractéristiques, tels que des prix de revient plus élevés que ceux de ses concurrentes ; des activités fortement déficitaires ; des frais généraux plus élevés que ceux de ses concurrentes ; des effectifs pléthoriques et de trop nombreuses implantations ; des salaires et des avantages sociaux exorbitants ; des gaspillages divers ; des ventes d’actifs à des prix trop bas et des placements à pertes ; l’absence de réaction- à des propositions de réformes justifiées.
Si l’on compare ses comptes 2012 à ceux de la Bundesbank (Banque centrale allemande), on peut affirmer que la Banque de France est mal gérée.

Prix de revient plus élevés que ses concurrentes

Le coût de revient de la fabrication des billets de banque « peut être estimé à 34 % » de plus que celui de ses concurrents privés, constate la Cour des Comptes, notamment à cause de « coûts salariaux supérieurs de 24 % ».

Activités fortement déficitaires

« Le chiffre d’affaires du fichier bancaire des entreprises (FIBEN) est loin de couvrir l’ensemble des coûts engagés (seulement 29 % du coût complet couvert) (…). A 16 %, le taux de couverture des coûts complets des prestations de conseil aux collectivités territoriales est l’un des plus faibles dans les prestations pour compte de tiers » (…). La gestion des comptes de ses agents ne se justifie plus au regard de la densité des réseaux des banques commerciales sur le territoire national et des coûts de gestion d’une telle activité, qui continue de mobiliser près de 80 ETP (emplois à temps plein).

En 2010 la médiation du crédit (qui consiste à pousser les banques à accorder à des PME des crédits qui leur paraissent injustifiés) « coûte 14,173 M€ pour 104,8 ETP ». En Allemagne les banques prennent elles-mêmes les décisions de crédits aux PME.

Frais généraux plus élevés que ses concurrentes

« Les frais généraux de la Banque (375 M€ en 2010) ont crû, notamment à compter de 2007, à un rythme soutenu (taux de croissance annuel moyen de 15 % sur la période 2007-2010), alors même que les effectifs de la Banque de France se contractaient (…). L’activité ressources humaines (RH) mobilise près de 4 % de l’effectif, taux très supérieur à celui des entreprises publiques (1,55 % à la RATP ou 1,15 % à la SNCF) ».

En outre les frais de personnel de la Banque de France (1.453 M € en 2012)- sont plus du double de ceux de la Bundesbank. Parmi ces frais, les salaires et charges sont de 1.013 M € (+ 63% sur la Bundesbank). Les pensions de retraites sont de 440 M € (contre107 à la Bundesbank), ce qui montre que le régime de retraites y est extrêmement favorable.

Effectifs pléthoriques et trop nombreuses implantations

Les effectifs de la Banque de France comprennent 13.012 personnes (contre 9.543 à la Bundesbank). Et ? le comble, elle vient d’annoncer l’embauche de plus de 200 personnes en 2014 !
«La Banque de France emploie à elle seule plus d’agents que l’ensemble des 16 autres banques centrales de la zone euro réunies». Certes une partie de ces effectifs est affectée à des missions que ne remplit pas la Bundesbank. Ainsi « la gestion du surendettement des particuliers mobilise aujourd’hui 1 605 ETP. Or, il ne s’agit pas d’une activité de banque centrale ».

On peut se demander pourquoi une telle tâche a été confiée à une entreprise aussi peu performante. En Allemagne les dossiers de surendettement des particuliers sont traités directement par les tribunaux sans intervention d’un tiers. L’explication réside sans doute dans le fait que le développement de cette activité a permis de limiter les réductions d’effectifs. Car « la Banque de France a restructuré son réseau entre 2004 et 2006(…). Fermeture de 83 succursales (pour aboutir à 96 succursales en 2006) (…). Le réseau de la Banque n’en est pas moins encore très vaste, puisqu’il comprend près d’une succursale par département, et 32 implantations infra-départementales, avec un coût associé élevé (…). Il demeure le plus dense d’Europe. Une nouvelle rationalisation de ce réseau devrait être engagée ».

Salaires et avantages sociaux exorbitants

« Depuis 2005, les augmentations générales de salaires ont été 3,3 points plus élevées que celles de la fonction publique (respectivement + 8,36 % contre + 5,06 % de 2004 à 2010), alors que les agents de la Banque bénéficiaient de niveaux de rémunération supérieurs à ceux de la fonction publique pour des postes équivalents ».

En 2012 les salaires et charges salariales par personne étaient à la Banque de France de 77,8 K € par an, soit 24 % de plus qu’à la Bundesbank (sans compter les pensions de retraite et les dépenses d’action sociale, tels que les 12 centres de vacances et un chalet). « La Cour avait relevé en 2005 que le niveau élevé des dépenses d’action sociale de la Banque avait atteint, voire dépassé, un seuil critique (87,5 M€ en 2002, soit 13 % de la masse salariale de référence). La Banque de France se fixait, à l’horizon 2011, un objectif de 10 % de la masse salariale. Ce taux était encore de 11,5 % en 2010 ».

Gaspillages divers

« La Cour relevait en 2005 que la Banque de France louait à des personnalités extérieures, à des tarifs préférentiels, certains de ses plus beaux appartements. Aujourd’hui, les logements loués à des personnes extérieures, dont les loyers sont inférieurs aux prix moyens du marché, représentent 52 appartements sur un total de 105. Le manque à gagner résultant de ces situations préférentielles a été estimé par la Banque à 880 000 € ».

Ventes d’actifs à prix trop bas, placements à pertes

« Entre décembre 2004 et septembre 2009, la Banque a vendu 589 tonnes d’or, réduisant ainsi son stock de l’ordre d’un cinquième (- 19,5 %)(…). Le résultat de ce programme n’est pas satisfaisant, en raison de l’appréciation du cours de l’once d’or à partir de 2005. S’il n’avait pas été exécuté, la valeur des réserves en or aurait été, à fin 2010, supérieure de 19,4 Md€ (…). La Banque a réinvesti le produit des cessions d’or dans des titres en devises. En 2008, et au cours des années suivantes, des allègements de positions en livre sterling ont été réalisés. La perte de change nette enregistrée à la suite de ces cessions de titres libellés en livres sterling s’est élevée, sur la période 2007-2010, à 1,6 Md€ (…). A la suite de la défaillance, en 2008, de cinq banques (dont principalement Lehman Brothers), la Banque de France a, provisionné 1 184 M€ de pertes dans ses comptes. A partir de l’été 2011, le programme d’achat de dettes souveraines a été réactivé (…). Ces portefeuilles en euros « pour compte propre », d’un montant de 56,7 Md€ au 31 décembre 2010, étaient constitués, pour plus des quatre cinquièmes de titres de dettes souveraines de la zone euro, 44% du total ayant été investi dans des titres de dette d’Etat pour lesquels la probabilité de défaut n’était pas nulle à l’origine (Grèce, Irlande,Portugal, Italie, Espagne).

Absence de réactions à des propositions de réformes justifiées

« Sur la période s’étendant jusqu’à 2020, la possibilité de ne pas remplacer deux départs sur trois devrait être examinée (…). Il faudrait modérer les augmentations générales de salaires et les avantages non salariaux, accélérer la baisse des dépenses sociales et culturelles, accentuer les gains de productivité des fonctions supports, engager une nouvelle réduction de la taille du réseau ». Le Gouverneur de la Banque de France n’a pas répondu à la plupart de ces suggestions de la Cour des Comptes. Il a seulement indiqué que le maintien de la gestion des dossiers de surendettement était « indispensable »,et que « le maintien d’un maillage départemental (lui) paraît, en tout état de cause, le plus approprié » et qu’il prévoyait « le remplacement de la moitié des départs attendus au cours des 10 prochaines années (au lieu de un sur trois) (…) sauf à envisager un changement radical des principes de l’implantation territoriale et une réduction significative du périmètre de ses activités, telle qu’un retrait pur et simple de son implication dans la gestion du surendettement ».

Le «changement radical» n’est toujours pas en vue.

Comparaison des dépenses de fonctionnement de la Bundesbank et de la Banque de France

Comparaison des dépenses de fonctionnement de la Bundesbank et de la Banque de France
Comparaison des dépenses de fonctionnement de la Bundesbank et de la Banque de France

Abonnez-vous à la Lettre des libertés !

Vous pouvez aussi aimer

Laissez un commentaire

12 commentaires

Berthier Bernard 19 janvier 2014 - 7:03

RECHERCHE UN PATRON POUR DEGRAISSER UN PETIT MAMMOUTH D' URGENCE
36% de personnel en plus et 57% de dépenses en
plus que nos voisins allemands c'est une honte,une
escroquerie en bande organisée.

Répondre
Michel St Pierre 19 janvier 2014 - 8:10

Correction orthographique dans le préambule de votre article
Le coût des retraites n'est pas de 300 milliards (Mds) de plus pour la France mais de 300 millions (M) ! Amicalement

Répondre
Royer 22 février 2014 - 1:52

Le cercle vicieux.
– Une bonne partie de nos députés sont d'origine fonctionnaires ou assimiles. Comment voulez vous qu'ils s'attaquent aux privilèges des fonctionnaires.
– Les fonctionnaires bénéficient d'un statut " a vie " difficile d'en réduire le nombre
– Toute modification de poste fait donc l'objet de négociation donc de compensations.

En résumé le système est parfaitement verrouillé et il n'est pas question d’économies sur les fonctions publiques. Il y à de quoi être pessimiste….

Répondre
Astérix 23 février 2014 - 8:01

La bêtise Française !
Prenez n'importe quel domaine, tout n'est que déficits, dépenses excessives, mauvaise gestion.. crétinisme, administration soviétique, règlements par milliers…

Au lieu d'élire des gestionnaires, les Français élisent des incapables.

En l'état, la France court à la catastrophe alors que nous pourrions être un Pays extraordinaire.

Les Français ne savent pas compter; seule la faillite finale pourra, peut être, les faire réfléchir ???

Répondre
liberal003 24 février 2014 - 10:56

Que fait Monsieur Noyer?
Monsieur Noyer est pourtant membre de la BCE, recommande à la France de réduire ses dépenses. Que ne commence-t-il pas par le faire là où il a le pouvoir de le faire? Il est vrai que ces hauts fonctionnaires ne connaissent pas la valeur l'exemple mais seulement celle de l'école que l'on a faite et du rang hiérarchique que l'on occupe et de la caste à laquelle ont appartient!
Que font les journalistes qui interview ce "grand expert"? Pourquoi ne lui demandent-ils pas de commencer par réformer la Banque de France! Encore un régime spécial!
Pauvre France!

PS Au fait qui était le prédécesseur de Monsieur Noyer? Jean Claude Trichet!

Répondre
Jean Claude BRYNDAS 24 février 2014 - 11:52

Un constat de +
Banque de France, Cour des Comptes, corporatismes, etc…

Un pays qui n'arrive pas à se réformer et un pays qui va droit à une révolution (dixit M. Balladur).

L'échéance pour la France approche malheureusement … à quand la goutte d'eau qui va faire déborder le vase …

Un manque de courage au niveau politique, la confiance est perdue …et sans confiance, pas de crédit.

Mais nous sommes tous responsables, nous avons les politiques que nous méritons.

Répondre
Sprikritik 24 février 2014 - 8:42

Première mesure
Ne plus croire à la démocratie et ne plus avoir le culte du vote majoritaire.

Donc en limiter les méfaits draconiennement : un seul mandat , une seule fois pour éviter la notabilisation qui pourrit

Nul n'est indispensable et irremplaçable

« Dès que nous disons le mot « démocratie » pour nommer notre mode de gouvernement qu’il soit américain, allemand ou français, nous mentons. La démocratie ne peut jamais être qu’une idée régulatrice, une belle idée dont nous baptisons promptement des pratiques très diverses. Nous en sommes loin, mais encore faut-il le savoir et le dire » (Feu Alain Etchegoyen, ex-patron du Commissariat général au Plan dans « La démocratie malade du mensonge », petit ouvrage toujours disponible )

« Ce n'est pas parce qu'ils sont nombreux à avoir tort qu'ils ont forcément raison » (Le grand philosophe Michel Collucci)

On peut encore voire surtout évoquer Alexis de Tocqueville et son « Ceux qui regardent le vote universel comme une garantie de la bonté des choix se font une illusion complète. »

« …. mais encore faut-il le savoir et le dire » d'après Etchegoyen.

Me permettez-vous de le dire, de le redire et de le dire encore, ici et ailleurs, dans un but constructif

Répondre
Mimi 26 février 2014 - 10:04

Que d'erreurs dans cet article incomplet et mensonger !
Il est très facile de comparer rapidement deux établissements mais à comparer des choux et des carottes, le resultat devient très partisan.
Il aurait été plus honnète de faire un vrai travail d'investigation et une analyse complète plutôt que de donner des chiffres sans explication avec une conclusion à charge.
On se croirait dans les pages d'un magasine people !
Exemple: source dans les chiffres de l'article !
Salaire Bundesbank 53966 €
Salaire BDF 54718 €
Où sont les 24 % ? Dans les charges et qui fixe les charges ? Pas la BDF !
Combien la Banque de France a t'elle versé de dividende à l'état ces 2 dernières années ?

Cette étude est un tissu de mensonges.

Répondre
Terry 26 février 2014 - 2:23

Pourquoi pas tout dire à ce moment la ?
"Le chiffre d’affaires du fichier bancaire des entreprises (FIBEN) est loin de couvrir l’ensemble des coûts engagés (seulement 29 % du coût complet couvert)"

— > FIBEN représente moins de 100M€ du CA de la BDF ( 86M€ il me semble )

Or, la méchante et mal gerée BDF réalise 3,15M€ de résultat net en 2012, intégralement reversé à l'état sous forme de dividendes, l'état étant actionnaire à 100%.

Source : http://www.lemonde.fr/economie/article/2013/03/28/benefice-record-pour-la-banque-de-france-en-2012_3150005_3234.html

L'auteur de l'article n'avait peu etre pas la place de l'écrire… Et puis ca fait tout de suite moins tape à l'oeil…

Répondre
Michel FELCE 17 mars 2014 - 10:25

Droit de réponse à votre article
Votre article reflète tout d’abord une ignorance évidente des missions exercées par la Banque. Or, leur diversité et leur étendue rendent peu pertinente toute comparaison avec les autres banques centrales de l’Eurosystème. Aussi le « benchmark » systématique avec la Bundesbank auquel vous vous livrez n’a-t-il guère de sens, s’agissant notamment des effectifs de la Banque de France que vous qualifiez de « pléthoriques ». Je m’en tiendrai à trois exemples, parmi bien d’autres.

Le contrôle prudentiel en premier lieu : il relève d’un organisme extérieur à la Bundesbank (la BAFIN), alors que la totalité des moyens dévolus à cette mission est fournie par la Banque de France (1030 personnes à fin 2012). Il vous a également échappé, semble-t-il, que la Bundesbank ne fabriquait pas de billets, contrairement à la Banque de France où cette activité emploie plus de 930 personnes. Enfin, la collectivité nationale a confié à la Banque de France de nombreuses missions d’intérêt général qui, pour la plupart, ne sont pas présentes dans les autres banques centrales. Sans être exhaustif, il en est ainsi du traitement des situations de surendettement des particuliers, du droit au compte ou encore de la surveillance des moyens de paiement (gestion des fichiers d’intérêt général tels que le FCC, le FICP et le FNCI) qui employaient plus de 2070 agents à fin 2012.
Au total, une fois pris en compte ces seuls correctifs (environ 4000 agents), justifiés par les différences considérables de périmètre d’activités exercées, les effectifs des deux banques centrales s’avèrent en fait assez proches, contrairement à ce que vous affirmez.

Outre cette méconnaissance des réalités de notre Institution, vous semblez dénier toute utilité à ses missions.
Ainsi, vous réduisez la médiation du crédit à une activité « consistant à pousser les banques à accorder à des PME des crédits qui leur paraissent injustifiés », tout en soulignant son coût pour la collectivité. Or, contrairement à ce que vous écrivez, ce dispositif a pour objet d’aider les entreprises en difficulté à surmonter un refus initial de financement. Depuis son lancement en novembre 2008, il a effectivement permis à plus de 18000 entreprises de bénéficier de plus de 5 milliards d’euros de crédit et de sauver ou de conforter environ 300000 emplois.
Ce même article aborde le système d’information sur les entreprises (Fichier Bancaire des Entreprises –FIBEN-) dont vous dénoncez l’insuffisante couverture de ses coûts. Là encore, votre approche purement comptable vous fait passer sous silence les finalités de cette base de données sur les entreprises. Elle contribue à l’exercice du contrôle prudentiel par l’ACPR (Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution), tout en offrant aux banques la possibilité de calculer le montant de leurs fonds propres réglementaires.

Plus encore et surtout, elle est utilisée par ces mêmes banques pour sélectionner les créances privées qu’elles présentent en garantie de leurs opérations de refinancement auprès de l’Eurosystème. Aussi, contrairement à ce qui prévaut dans les autres pays membres de l’Eurosystème, le refinancement des banques françaises (plus de 150 milliards d’euros en 2013) s’effectue-t-il pour une large part sur la base des données fournies par ce fichier, via la cotation attribuée aux entreprises par la Banque de France.
Vous laissez accroire également que « la gestion du surendettement a été confiée à la Banque de France afin de limiter les réductions d’effectifs ». Cette assertion fait manifestement peu de cas de la volonté du législateur, qui entendait lutter contre l’exclusion financière en confiant cette mission à la Banque (loi du 31 décembre 1989 dite loi Neiertz). De fait, nonobstant vos insinuations quant à l’inefficacité de l’action de la Banque de France et de son Personnel, cette procédure a tout de même permis de traiter plus de 3,5 millions de dossiers de surendettement et d’éviter à un certain nombre de nos concitoyens de se retrouver à la rue.

Enfin et plus généralement, il me semble utile de vous rappeler que nos résultats sont bien plus importants que ceux de la Bundesbank : nous avons versé à l’État, entre 2006 et 2012, plus de 23 milliards d’euros au titre de l’impôt sur les sociétés et des dividendes, dont 5,5 milliards pour l’exercice 2012.Sans pour autant l’approuver, j’appelle également votre attention sur l’évolution prévue de nos effectifs d’ici à 2020 : plus de 2500 emplois vont être supprimés, du fait du non remplacement d’un départ sur deux en retraite.

Pour conclure, je vous signale un certain nombre d’approximations, voire d’erreurs factuelles.

Vous qualifiez « d’exorbitants les salaires et les avantages sociaux» des agents de la Banque de France.
Tout d’abord, il est erroné d’affirmer que « depuis 2005, les augmentations générales de salaire ont été plus élevées que celles de la Fonction Publique ». Aucune augmentation générale n’est intervenue en 2012 et 2013, alors que la Fonction Publique a mis en place depuis plusieurs années une Garantie Individuelle de Pouvoir d’Achat –GIPA- (749 € en moyenne pour les bénéficiaires en 2013) ainsi qu’une revalorisation des bas salaires par ajout de points d’indice.
Plus encore, les salaires des agents ont accumulé depuis 1998 une perte de pouvoir d’achat de plus de 15% par rapport à l’indice des prix INSEE.
Au demeurant, cette comparaison avec la Fonction Publique n’apparaît pas pertinente : il serait plus justifié de comparer les niveaux de rémunération des agents de la Banque de France avec ceux des banques, eu égard à la similitude de nombre de nos métiers et des profils recherchés. Au contraire, les salaires d’embauche se sont longtemps situés en dessous du marché. Ils nous ont même posé un problème d’attractivité auquel il a été récemment remédié.

Votre article fait également état de « frais de personnel de plus du double de ceux de la Bundesbank ». Là encore, il convient de comparer ce qui est comparable : les périmètres d’activité très différents suffisent à expliquer les écarts d’effectifs et donc de charges d’exploitation, en particulier ceux de frais de personnel.

De même, l’écart que vous relevez entre ce qui concerne les charges de pension ne démontre nullement que « le régime de retraites est extrêmement favorable à la Banque de France » : ce différentiel résulte, pour l’essentiel, du financement partiel des pensions versées aux retraités de la Bundesbank par le régime de retraites des fonctionnaires !

Enfin, s’agissant des avantages sociaux, vos sources d’information, notamment le rapport de la Cour des Comptes de mars 2005, sont largement obsolètes. Les dépenses récurrentes du budget des dépenses sociales s’établissaient à moins de 9 % de la masse salariale de référence à fin 2013, bien en deçà donc du chiffre de 11,5 % que vous indiquez pour 2010. Par ailleurs, le nombre actuel de centres de vacances s’élève à 7 et non à 12.

Répondre
Michel Felce 1 avril 2014 - 4:48

Droit de réponse, suite …
En tant que Conseiller général représentant le personnel à la Banque de France, j’ai d’abord le souci de la vérité et de rectifier les poncifs qui peuvent circuler au sujet d’une entreprise dont l’étendue des activités que lui confie l’État comme de celles relevant de l’Eurosystème est au final mal connue du grand public.
Il serait cependant trop long et fastidieux pour les lecteurs de répondre point par point aux préjugés, procès d’intention et comparaisons qui n’en sont pas.
C’est pourquoi, je vous renvoie au rapport d’activité de la Banque de France qui permet également de comprendre l’origine de ses ressources et le caractère exogène de leur variation qui impacte les résultats de notre entreprise.
Je renouvelle par ailleurs ma proposition d’une rencontre si vous souhaitez actualiser vos connaissances sur la Banque de France.

Répondre
Poulbot 12 octobre 2014 - 4:54

La Banque de France – des activités fortement déficitaires
Juste un mot sans polémiquer puisque ça ne servirait à rien :
La Banque de France a enregistré 2,4 milliards € de bénéfices en 2013
Et c'était moins qu'en 2012 : 3.15 milliards
Pas mal pour une entreprise (très) mal gérée, non ?
Tout bénéfice pour l'état actionnaire.
Ajoutons que la BDF gère elle-même son propre régime de retraite.
Nous ne coûtons rien au contribuable.

Sur la base de quoi évoque-t-on des agents en sureffectifs ? Selon quels calculs ?
Pourquoi comparer les missions de la BDF et celles de la Bundesbank ?
Quand le français cessera-t-il de jalouser son voisin d'en face ?
Faut-il opérer un nivellement par le bas pour que tout le monde soit égal ?
Les concours BDF sont ouverts à tous.

Répondre