Ceux qui espéraient le nom du nouveau Premier ministre pour lundi soir, cinq jours après la censure, sans précédent depuis 1962, du gouvernement dirigé par Michel Barnier devaient en être pour leurs frais. L’annonce du nouveau chef du gouvernement chargé d’impulser une nouvelle politique après six mois d’incertitudes provoquées par la dissolution de l’Assemblée nationale attendra car l’Elysée a fait savoir qu’il « changeait de méthode », à l’issue d’entretiens lundi matin.
Emmanuel Macron est, certes, pressé de trancher par son propre camp. La présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, plaide ainsi pour aller « rapidement » et désigner un nouveau chef de gouvernement « dans les prochaines heures », tandis que François Bayrou s’exclamait dimanche qu’on « ne peut pas continuer comme ça ». Mais il envisage désormais une large réunion de diverses forces politiques pour tenter de parvenir à un accord minimal permettant de former un gouvernement susceptible de résister aux divisions de l’Assemblée nationale, ont déclaré lundi plusieurs responsables reçus à l’Elysée, du parti communiste, du groupe centriste LIOT, ou des écologistes. Plusieurs ont insisté sur le fait qu’Emmanuel Macron ne cherchait pas en priorité un nom et semblait ainsi rompre avec la méthode qui avait prévalu avant la nomination de Michel Barnier.
« On n’a pas parlé de noms, on a parlé de contenu. Nous avons dit que bien sûr il était préférable qu’il y ait un Premier ministre de sensibilité de gauche (…) sans donner de noms (…) mais pour autant pour qu’on avance, (…) on ne vient pas en mettant des préalables, sur des noms, sur des propositions, des lignes rouges », a déclaré Fabien Roussel, pour le PCF. Marine Tondelier, la secrétaire nationale des Ecologistes, également reçue à l’Elysée, a confirmé le nouveau cadre des consultations envisagées par le président de la République, qui pourraient débuter mardi selon elle. « Le président a compris qu’il devait arrêter de n’en faire qu’à sa tête et de se précipiter dans des nominations qui conduiraient à des censures », a-t-elle dit. « Il a répété à plusieurs reprises que la solution ne pourrait plus reposer ou pas reposer sur un accord avec le Rassemblement national, qui s’est montré un piètre partenaire dans la séquence », a-t-elle ajouté. « Le président a fait comme proposition une nouvelle méthode, qui reposerait d’abord par une réunion des différentes forces politiques pour échanger sur une plateforme programmatique », a dit pour sa part la députée écologiste Cyrielle Chatelain.
Emmanuel Macron avait pourtant annoncé une nomination dans les prochains jours, lors de son discours où il avait fustigé l’art anti-républicain ayant voté la censure (regroupant tout de même plus d’un électeur français sur deux et comptant les députés du PS dont Emmanuel Macron avait pourtant un ministre jusqu’en 2016). Bref, entre revirement, détour, tergiversation et coups de billards à trois bandes, la France n’aura sans doute pas de gouvernement opérationnel avant un certain temps…
7 commentaires
Pourtant on pouvait croire que l’expérience de la reconstruction en 5 ans de Notre Dame était le résultat d’une prise de conscience de Macron, mais non, ce n’était qu’un coup de chance.
Si Macron avait compris, il aurait désigné un général premier ministre pour reconstruire la France en 5 ans !
Ah non, s’il vous plaît 😉
Si Notre-Dame a pu être réparée, c’est, tout le monde de sensé s’accorde à le reconnaître, parce qu’on a « suspendu » des tas de règlements et autres ! Et ça a permis que le travail se fasse, sans quoi on y serait encore…
Non, non, dites-moi que vous ne voudriez pas, que Marcon s’affranchisse ou dévoie ENCORE PLUS les lois, règlements et autres, faits pour encadrer, justement, la folie et l’hubris de ces gens ??!!
Notre-Dame, c’est l’argent des mécènes, « seulement », pas celui des impôts, et le futur des Français n’en dépend pas, quelle que soit l’importance symbolique et historique de cette cathédrale…
C’est pourtant bien un général qui à reconstruit la France après la débâcle de la 2e guerre mondiale et la chienlit politique qui a suivit , non?
avec l’aide américaine…
Il est trés surprenant que les Communistes, les Socialistes, et les Ecologistes, qui à maintes reprises rappellent la démocratie, acceptent de se rendre à l’Elysée, alors que le premier Parti Français, 11 millions de voix , n »est pas invité?? Donc il faut comprendre que quand c’est pour soit on alerte le Peuple, mais quand cest pour le R.N. c’est normal. Drôle de conception !!
Les partis sus-cités n’existent que par le N.F.P., ils n’ont pas de Chapelle, ils vont au plus offrant, au diable la Nation, vive les postes bien payés.
Je crains que lorsque on trempe dans le sérum du « En même temps » on ne soit pas capable d’en sortir. La situation actuelle en est un bel exemple . Par ailleurs cette stratégie colle parfaitement avec le personnage qui décide de tout et en même temps ne s’en tient pas pour responsable .
Il y a des moments ou on prend une claque et en même temps on devrait s’en aller ! Attention il ne s’agit pas de refuser le combat , simplement d’éviter un combat inutile parce que perdu d’avance !
Depuis Macron, en a-t-elle déjà eu un, de « gouvernement opérationnel » ?
Tellement le n’importe quoi du « en même temps » a complètement bordélisé toute notion d’intérêt général et a exposé tellement d’incompétence, incompétence dont le nom du romancier à deux balles Bruno le Maire est un parfait synonyme.