Le secrétaire américain à la Défense Pete Hegseth a clairement tracé mercredi à Bruxelles, devant les 31 autres ministres de la défense de l’Otan et leur collègue ukrainien Roustem Oumerov, les lignes rouges de Donald Trump sur l’Otan et l’Ukraine, appelant l’Europe à s’engager avec plus de détermination. Dans une brève allocution à la tonalité résolument combative, il a jugé mercredi “irréaliste” d’envisager un retour de l’Ukraine à ses frontières d’avant 2014, c’est-à-dire comprenant la Crimée et le Donbass.
Il faut aussi que les Européens s’engagent beaucoup plus sur le terrain, mais aussi financièrement. Il appartiendra aux Européens et à d’autres pays de trouver les garanties de sécurité “robustes”, qui seront nécessaires au maintien d’une paix “durable” en Ukraine, a averti Pete Hegseth. Les pays européens devront à l’avenir assurer l'”écrasante” part de l’aide civile et militaire à l’Ukraine, a-t-il encore lancé.
Les Européens redoutent aussi qu’un éventuel accord de paix entre l’Ukraine et la Russie, que Donald Trump a promis d’obtenir au plus vite, ne se fasse sans eux et au détriment de Kiev. Européens et Américains ont eu l’occasion de se jauger au cours de ce premier contact à l’Otan, qui sera suivi par le déplacement du vice-président américain J.D Vance en Allemagne, où il rencontrera vendredi le président ukrainien Volodymyr Zelensky en marge de la conférence sur la sécurité qui se tient tous les ans à Munich. Le nouveau chef du Pentagone a également mis la pression sur les Européens pour qu’ils partagent davantage le “fardeau” des dépenses militaires au sein de l’Alliance atlantique.