L’Ukraine va enfin être autorisée à utiliser les missiles longue portée ATACMS américains pour frapper le territoire russe, suite au feu vert donné dimanche soir par Joe Biden. Cela devrait lui permettre de compliquer les opérations militaires russes dans la région de Koursk, sans pour autant faire basculer le sort de la guerre. En effet, dans l’anticipation de cette décision, assez logique passée la présidentielle américaine du 5 novembre, le Kremlin a fait reculer les dépôts de munitions et carburant ainsi que les avions qu’il utilise pour bombarder le front ukrainien, sur des sites hors de portée des ATACMS. Ces derniers peuvent tirer à 300 km maximum. Pour autant, ces missiles, dont l’emploi pourrait n’être autorisé que dans la région de Koursk, où l’armée ukrainienne s’est emparée de1.100 km lors d’une offensive surprise début août permettront de frapper des sites utiles pour la contre-offensive russe dans la région. Le fait de reculer les dépôts de carburant et munitions se traduit automatiquement par des délais dans les rotations approvisionnant les unités russes sur le front.
Moscou, qui a intensifié ces derniers jours ses bombardements de l’Ukraine, avec notamment des raids dimanche sur Odessa qui ont tué une dizaine de personnes, n’a toutefois pas estimé, lundi, que ce feu vert conduisait automatiquement à faire entrer l’OTAN directement dans le conflit, comme Vladimir Poutine l’avait pourtant déclaré mi-septembre. Le porte-parole du Kremlin s’est contenté d’indiquer que la décision de l’Administration Biden revenait à « jeter de l’huile sur le feu ».