La présidente de la Commission européenne, l’Allemande Ursula von der Leyen, a rendu publique la composition de son équipe de vingt-sept commissaires, un par pays, après des semaines de tractations reflétant les équilibres politiques au sein du Parlement européen et le poids des principaux pays. L’ancienne Première ministre estonienne, Kaja Kallas, 47 ans, a déjà été nommée chef de la diplomatie européenne et vice-présidente de la Commission par les Vingt-Sept en juin dernier. Une des meilleures alliées de l’Ukraine en Europe, elle a été placée par Moscou sur une liste de personnes recherchées. Balte, et donc sensible à la menace russe, elle devra aussi prouver qu’elle n’est pas seulement concentrée sur la Russie au moment où une autre guerre fait rage au Moyen-Orient. La ministre espagnole socialiste de l’Ecologie Teresa Ribera, 55 ans, a été nommée vice-présidente de la Commission européenne, chargée de la transition « juste, propre et compétitive », un challenge considérable étant donné les coûts induits sur les entreprise et ménages par la décarbonation à marche forcée, qui risque d’avoir la peau de l’industrie automobile européenne d’ici dix ans.
Parallèlement, après la démission fracassante de Thierry Breton, le ministre français sortant des Affaires étrangères Stéphane Séjourné, a été nommé « vice-président exécutif pour la prospérité et la stratégie industrielle ». Peu réputé pour sa connaissance des questions économiques, il aura fort à faire pour s’imposer au sein d’un collège où le portefeuille économique est aussi entre les mains de l’actuel vice-président de la Commission chargé du commerce, Valdis Dombrovskis. D’autant plus que Stéphane Séjourné, 39 ans, ne peut pas s’appuyer sur un parcours professionnel impressionnant jusqu’ici, son principal fait d’arme étant d’être un soutien d’Emmanuel Macron depuis dix ans…
Actuellement ministre des Affaires européennes dans le gouvernement nationaliste de Giorgia Meloni, Gabrielle Fitto, 55 ans, a été nommé vice-président. L’Italie « retrouve son rôle central » dans l’Union, a immédiatement réagi la dirigeante italienne, évoquant cette nomination contre laquelle la gauche et le centre au Parlement européen avaient multiplié les mises en garde. La nouvelle Commission européenne doit recevoir l’aval des eurodéputés avant de pouvoir entrer en fonction, et l’audition de M. Fitto s’annonce houleuse. Pïotr Serafin, fin connaisseur des arcanes européens et homme de confiance à Bruxelles du Premier ministre polonais de centre gauche Donald Tusk, se voit attribuer le portefeuille du budget, un secteur clé avant les difficiles négociations qui s’annoncent pour fixer les perspectives financières à venir dans l’Union européenne.
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je vous pari que nous allons retrouver monsieur Breton au gouvernement. C’est cousu de fil blanc !