A la fois roman policier et satire sociale, « Panorama » est un véritable réquisitoire contre la sacrosainte Transparence. Tout a contribué à mettre en scène ce panoptique où chacun surveille chacun : la lenteur, la partialité et l’impunité de la justice, puis la vengeance personnelle. Dorénavant  tout le monde observe tout le monde , murs et cloisons sont de verre , l’intimité n’existe plus, la sécurité semble assurée à tel point que les policiers deviennent simples gardiens, les femmes ne sont plus abusées, les riches habitent le quartier de Paxton, la classe moyenne celui de Bentham et les pauvres celui des Grillons. Les homos vivent entre eux, les écolos de même, les féministes pareillement, et l’entente est parfaite tant qu’on vit entre soi. Pourtant un malaise caché se développe, il faut dissimuler ses penchants et épouser les normes de son milieu social, à tel point que l’amour et la compréhension ne sont pas toujours assurés, ni même la surveillance puisque toute une famille a disparu sans que personne ne s’en soit aperçu.
La narratrice va reprendre son travail de policier et découvrir que, si l’architecture de la ville a changé, la nature humaine elle ne change pas. Le petit Milo et ses parents seront-ils retrouvés et surtout compris ? Car la psychothérapie , les défouloirs pour écoliers ou les promenades virtuelles ont engendré des incapables , remplacé Dieu par des veaux d’or et surtout fabriqué des truands et des malheureux. Tel semble être le résultat des idéologies auquel notre monde se livre . Mais Lilia Hassaine laisse entrevoir une porte de sortie: la beauté de mère Nature et la revalorisation de la Culture …