Michèle LESBRE ne change pas. Ses « échappées intimes » nous entraînent cette fois-ci sur les bords de la Furieuse, petite rivière du Doubs, affluent de la Loue, où Léon son grand-père l’emmenait pêcher. Aujourd’hui elle n’y trouve plus rien, si ce n’est le souvenir et la prise de conscience de l’enfance achevée et de la mort. Car à quoi pouvait-il penser ce Léon qui chantait au bord de l’eau si ce n’est aux canons de la guerre qui lui arrachèrent ses amis ?
Alors la mémoire de Michèle Lesbre vagabonde entre « rives et dérives », entre les êtres aimés et les dictatures sans pitié, entre les chambres d’hôtels de ses voyages   et les retours aux rayonnages de sa bibliothèque. Ce livre tout en prose poétique élève par son style semblable à la Furieuse, bouillonnante à la fonte des neiges mais apaisante en période de sécheresse. Il déverse d’ innombrables références littéraires  qui toujours  ramènent l’auteure au bord de l’eau de son enfance, que ce soit les écrits de Vaclav Havel, de Jean-Paul Kauffmann ou  d’Edward Abbey et bien d’autres encore. Belle occasion pour le lecteur de remonter comme Michèle Lesbre à l’origine de son propre monde !
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