Prix Nobel d’économie en 1986, James Buchanan s’est éteint mercredi dernier 9 janvier. Fondateur de l’école du « Public Choice » il a démontré que les hommes politiques ont avant tout pour objectif d’accéder au pouvoir ou de le garder. Leurs choix économiques sont électoralistes.
Le 9 janvier 2013, à l’âge de quatre-vingt-treize ans, l’économiste américain James Buchanan nous quittait. Mais ses enseignements ne doivent pas être oubliés car il est l’un des rares à avoir compris l’importance du rôle de l’homme politique et l’impact de ses décisions sur l’économie. Aujourd’hui, nous rendons hommage à cet universitaire hors classe et lauréat du prix Nobel d’économie en 1986 pour ses travaux sur « le développement des principes contractuels et constitutionnels pour la théorie économique et de la prise de décision en politique ».
Buchanan a partagé avec Gordon Tullock (encore en vie et enseignant à l’Université de Tucson, Arizona) la paternité de la théorie des « public choice », qu’il ne faut pas traduire par « choix publics », mais par logique des comportements des hommes politiques. Les rouages de la démocratie parlementaire sont ainsi parfaitement expliqués. Les hommes de la classe politique sont majoritairement mus par leur intérêt personnel et proposeront toujours un programme politique maximisant leurs chances de réélection. Les premiers travaux de Buchanan et Tullock (The Calculus of Consent) ont été publiés en 1962, mais on ne peut manquer d’évoquer un grand ancêtre de l’analyse économique de la vie politique : Frédéric Bastiat, qui dès 1840 avait démonté avec précision et talent la machinerie politique et législative.
James Buchanan a été de 1984 à 1986 Président de la Société du Mont Pèlerin, aréopage des économistes et intellectuels libéraux du monde entier. Il a ainsi occupé la position qui sera ensuite donnée au professeur Victoria Curzon Price, administrateur de l’IREF, ainsi qu’au professeur Pascal Salin, administrateur de l’ALEPS. La Société, fondée par Hayek en 1947, ne compte pas moins de 10 Nobel dans ses effectifs.
Dans le débat actuel sur la dépense publique, les thèses de Buchanan devraient être connues et méditées. L’adoption de telle politique publique plutôt qu’une autre est une décision purement électoraliste, et il n’y a aucune raison pour que les réformes qui déplaisent à une fraction « stratégique » de l’électorat ne soient jamais mises en œuvre. La seule solution est de réduire la sphère de l’Etat pour éviter les dérives populistes, nous disait Buchanan.