Éric Heyer, directeur du département analyse et prévision de l’OFCE, institut lié à Sciences Po Paris, a accordé un entretien au magazine Alternatives Economiques. Il y adopte une position alarmiste concernant les effets d’une politique budgétaire qu’il dit d’austérité. La nomination de Michel Barnier à Matignon l’inquiète, c’est une figure de droite qui, selon lui, annonce un virage vers la rigueur budgétaire. L’économiste affirme qu’une réduction des dépenses publiques entraînera une baisse de la demande, une perte de productivité et une destruction d’emplois. Cette objection, cependant, repose sur des fondements keynésiens dépassés et ne prend pas en compte les bénéfices potentiels d’une gestion budgétaire responsable. Une réduction efficace des dépenses publiques et une réforme fiscale appropriée peuvent, au contraire, stimuler la croissance économique et soutenir l’innovation.
I. La véritable nature de l’austérité : gestion responsable des finances publiques
Heyer présente l’austérité comme une réduction aveugle des dépenses publiques, ignorant les nombreuses réformes qui visent à optimiser la gestion des ressources. Il est essentiel de distinguer une austérité brutale d’une gestion budgétaire responsable, qui se concentre sur l’élimination des dépenses inefficaces et sur la réallocation des fonds vers des secteurs porteurs, comme l’innovation ou l’entrepreneuriat. Contrairement à ce que soutient Heyer, l’exemple de la Suède dans les années 1990 montre qu’il est possible de réduire les dépenses publiques tout en stimulant la croissance. En réduisant les dépenses superflues et en favorisant les réformes structurelles, la Suède a réussi à créer un environnement économique plus compétitif et dynamique.
II. Les failles des politiques keynésiennes
Heyer adopte une perspective keynésienne, où la dépense publique est vue comme un outil essentiel pour soutenir la demande (rappel : au premier trimestre 2024, la dette publique augmente de 58,3 Md€ et s’établit à 110,7 % du PIB, la France étant le troisième pays le plus endetté après la Grèce et l’Italie). Cette approche néglige le fait que des dépenses excessives entraînent souvent des distorsions économiques et un alourdissement de la dette publique, sans résultats durables sur la productivité. En recentrant les politiques économiques sur la réduction des prélèvements obligatoires et en favorisant un environnement de libre concurrence, le gouvernement peut encourager l’innovation, la compétitivité et la croissance à long terme.
III. L’importance d’une réforme fiscale pour stimuler l’économie
Heyer ne mentionne pas l’impact positif qu’une réforme fiscale pourrait avoir sur l’économie. Une baisse des impôts sur les entreprises et les travailleurs, combinée à une simplification des réglementations, pourrait encourager l’investissement privé et soutenir l’activité économique. Une telle réforme favoriserait également l’entrepreneuriat, en créant un climat plus favorable aux entreprises et en stimulant la création d’emplois dans des secteurs innovants.  L’adoption de la Tax Cuts and Jobs Act aux États-Unis en 2017, par exemple,  a réduit les impôts sur les entreprises, ce qui a entraîné une hausse des investissements privés et des créations d’emplois. Cette réforme fiscale a également stimulé la compétitivité des entreprises et soutenu la croissance économique.
IV. Les économistes subventionnés et leur vision biaisée de l’économie
Heyer, à l’instar d’autres économistes subventionnés par l’État, continue à défendre des solutions keynésiennes malgré leur inefficacité à long terme. Ironiquement, Keynes lui-même, dans sa Théorie générale, résumait cette approche en affirmant avec humour : « À long terme, nous serons tous morts. » Ces économistes continuent de prôner une augmentation des dépenses publiques pour soutenir la demande, sans reconnaître que de telles politiques n’ont pas permis de résoudre les problèmes économiques structurels. En réalité, la réduction du rôle de l’État et la promotion de la libre concurrence sont les clés pour sortir l’économie de sa stagnation.
En persistant à défendre des politiques keynésiennes dépassées, Éric Heyer néglige l’opportunité d’une gestion budgétaire rigoureuse capable de relancer l’économie de manière durable. La solution réside non pas dans l’augmentation des dépenses publiques, mais dans la réduction de l’État et la libération des forces créatrices du marché.
11 commentaires
J’entends que la France est le pays la plus attractif en Europe pour les investisseurs;Ã chaque fois ces commentateurs oublient de dire que c’est au prix d’une augmentation de la dette de 1000 milliards d’euros
Quand une organisation est sur la voie de la faillite, il n’y a pas 36 moyens pour redresser la situation.
N’importe quel dirigeant de l’économie réelle sait qu’il faut se concentrer sur ses MISSIONS de BASE et tailler dans les MISSIONS ACCESSOIRES.
Or les fonctions régaliennes sont la quintessence d’un Etat.
Tout le reste est accessoire et peut souvent être assuré par d’autres moyens plus en phase avec la vie réelle.
Michel Barnier serait bien inspiré dans les lettres de cadrage à ses ministères d’avoir une approche claire et compréhensible pour la France d’en bas.
– 20 à 50% d’augmentation pour les ministères régaliens
– 50% minimum de réduction sur les ministères accessoires
Ce serait un bon début pour diminuer la bureaucratie et la complexité technocratique qui en découle.
En corollaire et pour préparer l’avenir, il devrait annoncer que le statut de fonctionnaire ne sera réservé dorénavant qu’aux serviteurs des fonctions régaliennes.
Réduire le nombre de fonctionnaires ineficaces pour les reclasser dans la production de richesses du privé ne peut que bénéficier à l’économie… surtout qu’on nous justifie l’immigration par le manque de main d’Å“uvre !!!
Oui, bien sûr. Vous avez 100 fois raison. Voir des soi-disants économises continuer à débiter leurs sornettes du miroir aux alouettes keynésien, au mépris des réalités, est consternant et nocif.
Augmenter la dépense publique pour soutenir la demande ???
En quoi l’augmentation des frais de fonctionnement a-t-il amélioré le service public et la situation financière de notre pays ? Les diverses allocations octroyées au nom de la justice sociale n’ont-elles pas surtout servi à acheter des produits fabriqués hors de France ou d’Europe ? L’exemple des voitures électriques est à ce titre édifiant.
Notre pays vit au dessus de ses moyens. Une situation qui perdure et n’est pas près de changer si on en juge par les rumeurs d’impôts supplémentaires qui circulent alors qu’on aimerait entendre parler de mesures destinées à faire des économies.
Si l’état n’était pas aussi glouton, le salaire net des travailleurs Français pourrait être augmentés, sans grever la compétitivité de nos entreprises ! Si la fraude sociale était sérieusement combattue, l’équilibre des comptes de la sécurité sociale serait meilleur. Pourquoi le personnel en surnombre dans certaines administrations inutiles ne pourrait-il pas être affecté au contrôle des bénéficiaires de certaines prestations sociales, cartes vitales par exemple ! etc. etc.
« une réduction des dépenses publiques entraînera une baisse de la demande, une perte de productivité et une destruction d’emplois »
C’est juste l’inverse !
D’où sort-il cet Eric Heyer ?
L’OFCE est pour moi, la contre-référence économique. Je m’étais abonné, il y a 25 ans de cela, à leur revue pour m’en sortir 2 ans après. Je ne sais pas qui les subventionne, mais leurs articles économiques et leurs solutions penchent, généralement, du côté de la facilité sociale, en totale contraction avec l’expérience du passé et du présent.
Excellent papier qui remet l’église au milieu du village. On hallucine quand on voit les médias subventionnés passant leur temps à tendre le micro à ce genre d’économiste et au bouffon Piketti qui s’est fait un nom grâce un bouquin prônant une économie quasi communiste. Quand en plus on sait qu’il inspire notre nouveau ministre de l’économie…
Hayer est salarié de l’ OFCE , organisme d’economistes socialo- compatibles,payée par les suventions de l’ETAT, plus de 20 millions €, qui bien sur promeut les solutions etatiques.
L’arret de leur subvention contribuera à rétablir le budget de l’ETAT.
Les dépenses publiques c’est du gaspillage
les dépenses et les investissements des entrepreneurs et des citoyens seules créent de la croissance
Je partage non pas à 100% mais à 150%!!!
La polisse l’offre est très efficace pour soutenir l’économie de pays étrangers qui nous livrent pour satisfaire les besoins des français en produits que la France ne produit pas
Ainsi creusons nous toujours plus le déficit et augmentons nous notre dette
Dit autrement les besoins des français sont en croissance selon le credo du « toujours plus » et la capacité industrielle et agricole pour les satisfaire sont en régression, donc il faut importer… donc creuser le déficit commercial car nous ne sommes pas davantage capable de produire pour exporter hormis les quelques domaines où la France a conservé son leadership
Brico M. Semanne