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Il faut plus de société civile et moins d’Etat, d’argent public et de politiques

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Malgré leur omniprésence dans les médias, les Français rejettent massivement les politiques. Le gaspillage d’argent public, l’étatisme et les affaires aggravent cette méfiance. Et si l’on écoutait plus la société civile ?

Les politiques sont omniprésents dans les médias. Il n’y a presque pas d’émission – même de divertissement – sans qu’au moins un des invités ne soit un personnage politique, de gauche, de droite ou des extrêmes… C’est une particularité bien française. Ni en Allemagne, ni au Royaume-Uni et encore moins en Amérique, les politiques ne squattent autant les plateaux de radio, de télé ou les couvertures des magazines. Et pourtant, quel paradoxe ! Malgré leur omniprésence dans les médias, les Français les rejettent massivement. Selon le baromètre de la confiance réalisé par le Cevipof et publié il y a quelques jours, pour 89 % des Français sondés, les responsables politiques « ne se préoccupent pas de ce que pensent les gens comme nous » ; pour 75 %, ils sont « plutôt corrompus » ; 40 % des personnes interrogées éprouvent de la « méfiance » en pensant à la politique et 28 % du « dégoût » ; seules 11 % d’entre elles ont « confiance » dans les partis et près des trois quarts (70 %) estiment que « la démocratie ne fonctionne pas bien en France ».

Le Bundestag interdit aux députés l’embauche des membres de leur famille

Ce sondage a été réalisé avant l’affaire Fillon qui ne fait qu’aggraver cette perte de confiance. Les réactions de l’ancien Premier ministre aux révélations du Canard enchaîné confirment d’ailleurs les résultats du baromètre de confiance des Français envers les politiques. Il existe clairement un fossé entre les politiques (ou l’establishment) et le peuple. Malgré quelques changements ces dernières années, ceux qui vivent de l’argent public ne réalisent pas à quel point ils méconnaissent le fonctionnement de la société. La preuve, cette situation – légale – d’embaucher un membre de la famille dans leur équipe. Avec la possibilité de le payer jusqu’à 4 700 euros par mois. Combien de Français dans le privé n’aimeraient-ils pas travailler avec quelqu’un de leur famille ? Entre les cadres qui font 50 heures par semaine et les chefs d’entreprise qui prennent des vacances une fois tous les trois ans, nombreux sont ceux qui aimeraient embaucher à leurs côtés des épouses ou des enfants. Au même moment, on apprend que la taxe d’habitation pourrait augmenter jusqu’à 60 % pour les résidences secondaires à Paris ! Or, il s’agit souvent des appartements dont profitent les enfants et les petits-enfants pour la période des études supérieures…

Les politiques français devraient s’appuyer sur la société civile

Les élus profitent de la situation et le font sans se rendre compte des dégâts qu’ils provoquent. Car il s’agit bien d’un privilège, qu’il s’agisse d’un emploi fictif ou non (cette pratique est d’ailleurs interdite en Allemagne !). Un privilège financé avec l’argent public. Le contexte est encore plus grave pour François Fillon car il a mis sa campagne sous le signe de la transparence et de la vérité. Ca ne sert à rien de condamner le populisme extrémiste si l’on n’a pas conscience du fait que c’est justement ce genre de comportement qui l’alimente. Lorsque les Français ont pris connaissance, dans le passé, des turpitudes de plusieurs anciens présidents de la République, des magouilles de certains anciens ministres auprès du fisc, des condamnations des élus, lorsqu’ils voient qu’un autre candidat, M. Macron, est soupçonné d’avoir utilisé l’argent public pour sa campagne, il ne faut pas s’étonner qu’ils votent pour les extrêmes. Les arguments pour les discours populistes ne manquent pas et semblent se multiplier. Et ils sont vrais dans leur grande majorité. Aux Etats-Unis, Donald Trump avait fait campagne aussi en dénonçant les connivences entre la fondation des Clinton, l’argent public, l’administration et des chefs d’Etat étrangers. Or, on vient d’apprendre que cette fondation va être dissoute ce qui montre que les accusations de Trump étaient fondées.

C’est à la société civile de prendre les choses en main. Il faudrait que les politiques s’entourent plus de membres la société civile qui pourraient constituer de vrais remparts à certaines dérives et des sources d’inspiration pour des réformes. Quand seulement 11 députés sur 577 sont (ou ont été) chefs d’entreprise, mieux vaudrait prendre dans son équipe des connaisseurs du secteur privé et des vrais problèmes qui préoccupent les Français. En gros, plus éloignés des médias et plus proches des réalités.

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1 commenter

Jean-Paul TRONQUOY 1 février 2017 - 8:52 am

decrepitude
la démocratie reflète bien l’état de la France:le peril

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