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Bret Easton Ellis : White

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Ceux qui emportent des livres avec eux pendant les vacances ne devraient surtout pas oublier celui-ci. Drôle et ironique, ce volume est un ensemble de notes prises par le célèbre auteur du roman American Psycho durant ces trois dernières années. C’est une véritable radiographie de la société bobo américaine que nous propose Bret Easton Ellis. Celle de la côte ouest des Etats-Unis, la Californie, avec les riches villes de San Francisco et de Los Angeles. Précisons tout de suite que l’auteur est homosexuel et de gauche (démocrate) et qu’on ne peut pas le soupçonner d’être à la solde d’un quelconque lobby conservateur ou extrémiste.

Scénariste à Hollywood, il connaît bien le monde du cinéma et des célébrités. Il le décrit sans complaisance en pointant ces acteurs, producteurs ou metteurs en scène riches et prétentieux, grands donneurs de leçons. Ils sont les premiers à défendre les droits des minorités et l’égalité des sexes tout en étant mêlés à de nauséabonds faits divers, de la violence conjugale à la consommation de drogues. Ils sont au premier rang pour défendre la planète mais possèdent des propriétés géantes qui consomment énormément d’énergie, possèdent de luxueuses voitures et prennent des jets privés pour tous leurs déplacements.

Le politiquement correct et la censure idéologique de gauche organisent la vie culturelle américaine. A tel point que même les terroristes assassins bénéficient d’une forme de sympathie. Ainsi deux cents membres au moins du PEN America, organisation littéraire, ont-ils décidé, il y a quelques années, de ne pas accorder aux survivants du massacre de Charlie Hebdo la récompense Freedom of Expression Courage Award, afin de ne pas « offenser » les musulmans (sic). Mais c’est avec l’élection de Donald Trump que l’instinct « libéral », dans le sens américain du terme, s’est épanoui. La « Résistance » a été immédiatement organisée. La victimisation qui avait explosé sous la présidence d’Obama a choisi la lutte ouverte contre le « monstre de la Maison blanche ». Une véritable psychose s’est emparée de ce monde de bobos riches. Trump est devenu la cause de tous les malheurs et de toutes les catastrophes. L’auteur raconte avec délice les discussions lors des dîners dans de grands restaurants de Los Angeles où, entre le homard et la langouste, on insulte le locataire de la Maison Blanche et on plaint la société américaine, victime d’un président qui a tout d’un nouveau Hitler. Panique dans les médias et chez les riches : « Les libéraux riches que je connaissais étaient ceux qui le vivaient le plus mal et étaient toujours les plus hystériques ». La haine de Trump atteint des niveaux paroxystiques à Hollywood : « Barbara Streisand avait déclaré aux médias qu’elle prenait du poids à cause de Trump. Lena Durham avait déclaré aux médias qu’elle perdait du poids à cause de Trump… » Et, lors des Golden Globes, Meryl Streep a affirmé avoir des névroses depuis son élection. Au même moment, elle mettait en vente sa maison de Greenwich Village pour…trente millions de dollars.

On en rit mais les exemples donnés par l’auteur montrent très bien le gouffre qui s’approfondit entre la gauche bobo et riche qui fait la morale à la terre entière et l’autre monde qui vit les réalités. Le livre de Bret Easton Ellis nous incite à méditer sur les vraies causes du populisme.

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