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Les marchés financiers ne veulent pas des augmentations d’impôts en France

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Les marchés financiers n’ont pas apprécié les premiers pas du gouvernement Barnier sur le plan économiques et ses déclarations selon lesquelles il n’excluait pas d’augmenter les impôts, alors que les prélèvements obligatoires en proportion du revenu sont déjà au premier rang mondial. Les valeurs bancaires françaises ont dévissé à la Bourse de Paris. Déjà  cet été les obligations françaises ont vu la prime de risque demandée sous forme de taux d’intérêt augmenter, reflétant un certain pessimisme sur la capacité de la France, voire sur sa détermination à juguler le déficit hors de contrôle. Le fossé entre le rendement des Bons du Trésor français et allemand, une mesure de ce que représente le risque français, est monté à 0.8 % (quatre-vingt points de base), deux fois plus qu’en juin, juste avant la dissolution surprise du Parlement.

M. Barnier a proposé d’augmenter les impôts des particuliers fortunés et des grandes entreprises afin de combler le déficit budgétaire de la France, qui atteindra 5,6 à 6% % du PIB cette année. La France est notée Aa2, un rang relativement bon mais inférieur à celui d’une dizaine de pays occidentaux, par l’agence de notation Moody’s. Depuis 2022, les investisseurs exigent une prime de risque de plus en plus élevée pour détenir des obligations françaises plutôt que celles de la périphérie européenne, compte tenu de l’endettement excessif du pays. L’écart entre les rendements des obligations italiennes et françaises a atteint vendredi son niveau le plus bas depuis 2010, à 59 points de base. L’écart avec l’Espagne, quant à lui, est passé de plus de 50 points de base à la même époque l’année dernière à près de zéro.

Parallèlement, l’Etat français, qui a demandé un délai supplémentaire à la Commission européenne en raison des élections législatives, présentera finalement son plan de réduction du déficit public d’ici fin octobre, ont annoncé lundi des responsables de l’Union européenne. La France, comme six autres pays membres de l’Union européenne, a encore dépassé en 2023 la limite des 3% de déficit public fixée par le Pacte de stabilité et de croissance et a été placée en procédure de déficit public excessif fin juillet. Les dernières prévisions de Bercy anticipent que le déficit public de la France atteindra 6% en 2024, bien supérieur à l’objectif de 5,1% fixé par le gouvernement sortant. L’équipe de Michel Barnier doit présenter le 9 octobre aux députés le projet de loi de finances pour 2025. Attendons pour juger.

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3 commentaires

Trasymsarl 24 septembre 2024 - 10:28

« M. Barnier a proposé d’augmenter les impôts des particuliers fortunés et des grandes entreprises  »
ça commence bien, il va faire fuir les derniers fleurons de l’industrie française, et pour trouver suffisamment de particuliers fortunés, il va falloir taper dans les revenus de moins de 4000€/mois. Une bonne révision des cours d’arithmétique ne sera pas inutile!

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ORILOU 24 septembre 2024 - 10:54

Quid de la réduction du train de vie de l’Etat et des dépenses ? Vu le nombre de ministres dont certains parlent déjà de « défendre » et de « moyens », c’est mal parti.

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Albatros 24 septembre 2024 - 11:06

En réalité, le projet ne serait-il pas tout simplement de couler l’économie française ?
Pourquoi cette question : Ces gens ne sont pas bêtes, comment imaginer qu’ils n’ont pas une petite conscience du problème ?
Attendons le FMI, qui, paraît-il n’aurait pas les moyens de sauver le radeau de la Méduse qu’est devenue l’économie française.
Comptent-ils sur le « too big to fail »? Si oui, alors ils sont vraiment cons…
Sincères salutations.

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