Les travaux des scientifiques sont-ils encore pris au sérieux par la population ? Par les médias ? Ou par les politiques ? On peut en douter après avoir vu l’impact…
Nicolas Lecaussin
Nicolas Lecaussin
Directeur de l'IREF, Nicolas Lecaussin est diplômé de Sciences-po Paris, ancien président de l'IFRAP (Institut Français de Recherche sur les Administrations Publiques), fondateur de l'association Entrepreneur Junior et auteur de plusieurs ouvrages sur le capitalisme, l’Etat et les politiques publiques. Auteur et co-auteur de plusieurs ouvrages dont : Cet État qui tue la France (Plon, 2005), L’absolutisme efficace (Plon, 2008), Au secours, ils veulent la peau du capitalisme ! (First Editions, 2009), A quoi servent les riches, coauteur avec Jean-Philippe Delsol (Lattès, 2012), L’obsession antilibérale française (Éditions Libréchange, 2014), Anti-Piketty, coauteur avec Jean-Philippe Delsol (Éditions Libréchange, 2015), Echec de l'Etat, coauteur avec Jean-Philippe Delsol (Éditions du Rocher, 2017), Les donneurs de leçons (Éditions du Rocher, 2019).
Lors de son discours d’investiture, le 20 janvier dernier, Joe Biden avait bien fait appel à l’unité nationale. Il a cité Saint Augustin et invité à la prière pour les morts de la pandémie. « C’est un nouveau départ », a-t-il clamé, en demandant que les clivages politiques n’empêchent pas l’entente et le travail en commun. Toutefois, il a aussi soutenu qu’il fallait se rassembler autour d’un point de vue, le sien, porteur d’une vérité unique ! Pas d’ambiguïté donc. Ceux qui ne sont pas d’accord avec les démocrates « progressistes » ont forcément tort.
Le 23 octobre dernier, une proposition de résolution relative au lancement d’un débat public sur la création d’un mécanisme de revenu universel appelé « socle citoyen » a été déposée à l’Assemblée nationale par un groupe d’une quarantaine de députés. En prenant comme prétexte la crise de la Covid-19, ces élus souhaitent « inventer un mécanisme de solidarité universel, qui assure à chacun un filet de sécurité et de quoi tenir pour rebondir en cas de choc. L’assurance que lui/elle et sa famille seront à l’abri quoiqu’il arrive. Un tel filet, automatique et universel, n’est pas seulement un moyen d’éradiquer la pauvreté qui touche près de 14 millions de Français, il est la seule réponse possible pour garantir la confiance de tous dans l’avenir et l’envie de prendre le risque de s’engager dans la société. » Ils suggèrent donc qu’un « socle citoyen » de 564 euros soit alloué à chaque Français à partir de 18 ans. Comment sera-t-il financé ? Selon les auteurs de la proposition, l’universalité de l’impôt (sans précision claire des taux appliqués) suffira à ce que ce revenu puisse être accordé à tout le monde.
Au moment du changement d’administration à Washington, il est temps de faire un rapide bilan de la présidence Trump. Beaucoup a été dit et écrit, très rarement avec justesse. Dans leur très grande majorité, les journalistes, correspondants aux Etats-Unis ou experts se sont comportés plus comme des militants anti-Trump que comme des analystes neutres et lucides. Aucune présidence n’a déclenché autant les passions et les haines – même pas celles de Reagan ou de Bush fils. Nous l’avons déjà écrit, Trump lui-même a souvent fourni des verges pour se faire battre (surtout en fin de parcours) mais on ne peut pas lui imputer tous les mensonges et scénarios grotesques dont il a été accusé.
Il ne fait pas bon écrire et penser librement de nos jours. Folâtrer hors de la matrice idéologiquement correcte peut valoir à n’importe quel étourdi une mise au ban rapide et permanente. Enseignants, intellectuels, étudiants ou personnalités politiques, tous gens sérieux et responsables, se liguent avec l’Etat, les universités ou certaines entreprises privées pour nous imposer une pensée unique, « propre et progressiste ».
En France, nous sommes très bien lotis avec notre Etat, hyper-protecteur, hyper-compétent, qui veille sur nous nuit et jour, s’immisce partout où il le peut pour nous distiller ses conseils au point de nous rendre accros aux principes de précautions. L’IREF ne cesse de le dénoncer. La pandémie a été une belle occasion d’accroître encore son contrôle sur nos vies.
Nicolas Lecaussin est face à la députée Valérie Petit pour débattre de la proposition d’instauration d’un revenu universel en France. Voir l’émission.
Le retard dans la vaccination en France, le « collectif citoyen » et le souvenir de l’affaire du sang contaminé
Les échecs de l’Etat français durant cette pandémie sont de plus en plus nombreux et la démagogie des politiques n’a plus de limites. Avec la vaccination contre la Covid, on atteint des sommets !
Dans sa dernière interview de l’année 2020 publiée dans L’Express du 23 décembre, le président Macron affirme : « Nous ne sommes pas un pays qui se réforme comme les pays anglo-saxons, scandinaves ou l’Allemagne, nous sommes un pays qui se transforme. Un pays très politique, perclus de passions contraires. C’est ce que j’aime profondément en nous. Cette tension créatrice ». On retrouve dans ces paroles un brin provocatrices et non dénuées de prétention, l’ancienne antienne de la singularité française. Un cliché invoqué par la plupart des politiques incapables de réformer ce pays. Car la France n’est pas forcément différente des autres. Bien sûr, elle a ses particularités, comme chaque pays au monde mais dont aucune ne justifie l’absence des réformes accomplies ailleurs avec succès, non seulement dans les pays cités par le président mais aussi au Canada, au Chili, en Australie ou dans l’Est de l’Europe…
Lorsque Boris Johnson, Bolsonaro et Trump ont été contaminés par le Covid-19, les moqueries et les sarcasmes ont inondé les réseaux sociaux et même les médias les plus « sérieux ». Le virus ne s’en prenait-il pas à ceux qui osaient contester sa dangerosité ou s’opposaient au confinement généralisé ?
Or, voici que le même virus a contaminé aussi le président Macron, celui qui n’a eu de cesse de vanter l’importance de l’isolement, de la fermeture du pays et du confinement pour tous. Comment cela est-il possible ? Il nous a pourtant fait la leçon depuis des mois sur le port du masque, les contacts à éviter, même entre les membres d’une famille et l’obligation de respecter la « distanciation sociale ». Concernant Trump, on pourrait aussi rappeler au passage, les railleries dont il a été la cible quand il avait dit aussi qu’un vaccin anti-Covid serait prêt avant la fin de l’année…
Le 29 décembre prochain, la Parti communiste français fêtera ses 100 ans. Difficile à croire, mais il existe encore un parti communiste en France, une organisation politique qui a énormément perdu de son électorat mais qui garde intact son dogmatisme idéologique. Pire, malgré son nanisme politique, il réussit encore à influencer les débats d’idées, à déteindre sur d’autres partis gauchisants et écologistes.