Cumulant une dette supérieure à son chiffre d’affaires malgré un total de subventions 28 000 millions €[[L’État verse à SNCF Réseau des subventions d’exploitation ainsi que des subventions d’investissement dont 26 807 milliards € en 2016 sont inscrites au bilan qui viennent compenser les capitaux propres négatifs, le reste étant des subventions d’exploitation au titre de l’année 2016]], une situation de monopole et des facilités comptables, la SNCF est une société exsangue qui ne trouverait pas beaucoup de soutien si elle était privée. Son chemin boursier ressemblerait alors probablement à celui de THOMSON.
Jean-Baptiste Boone
Jean-Baptiste Boone
Chargé d'études. Titulaire d'un master 2 en ingénierie financière, Jean-Baptiste a commencé comme analyste financier puis responsable administratif et financier en VIE. Il a ensuite travaillé pour la fonction publique comme cadre administratif ayant une mission de contrôle de gestion notamment.
Poursuivons la revue de l’état de la fonction publique en France en portant notre regard vers l’enseignement, après avoir étudié la fonction publique hospitalière. L’argument du manque d’enseignants fait aussi partie des armes qui empêchent de penser à la baisse du nombre de fonctionnaires.
Est-ce un hasard si le programme d’Emmanuel Macron relègue les questions budgétaires en dernière page ? Elles sont très succinctement traitées et l’exigence de la réduction des déficits étant reconnue, c’est en responsabilisant les ministres sur leurs objectifs de dépenses qu’on entend économiser 60 milliards €. Nous craignons que ce soit un peu court, tant en quantité que dans les explications ! En effet, face à cela, c’est un florilège de dépenses supplémentaires que le candidat promet, renouant par là avec les promesses de François Hollande ou de Benoît Hamon.
Prétendre que l’on ne peut diminuer le nombre de fonctionnaires en arguant du besoin d’avoir des infirmières est malhonnête. Selon les chiffres de l’OCDE, 35,22% des emplois hospitaliers en France ne sont pas médicaux ou paramédicaux, contre 24,3% en Allemagne et 30,81% en Suisse. Se rapprocher du taux allemand équivaudrait à économiser 127 000 postes dans la fonction publique hospitalière.
Nous recevons cette semaine un opuscule publié par Le MEDEF. En vue des élections à venir, la brochure intitulée « Le monde change, changeons la France » regroupe un ensemble de propositions pour la France de 2017 et après. Si la première partie se veut une présentation agréable de l’avenir qui s’ouvre à nous, elle met en garde contre un manque d’adaptation dont la France pourrait souffrir. Le MEDEF a raison mais il pourrait être encore plus déterminé dans ses propositions.