Durant la campagne électorale qui commence véritablement entre Obama et Mitt Romney, le président en exercice ne pourra pas s’appuyer sur son bilan qui est très mauvais malgré un léger…
Nicolas Lecaussin
Nicolas Lecaussin
Directeur de l'IREF, Nicolas Lecaussin est diplômé de Sciences-po Paris, ancien président de l'IFRAP (Institut Français de Recherche sur les Administrations Publiques), fondateur de l'association Entrepreneur Junior et auteur de plusieurs ouvrages sur le capitalisme, l’Etat et les politiques publiques. Auteur et co-auteur de plusieurs ouvrages dont : Cet État qui tue la France (Plon, 2005), L’absolutisme efficace (Plon, 2008), Au secours, ils veulent la peau du capitalisme ! (First Editions, 2009), A quoi servent les riches, coauteur avec Jean-Philippe Delsol (Lattès, 2012), L’obsession antilibérale française (Éditions Libréchange, 2014), Anti-Piketty, coauteur avec Jean-Philippe Delsol (Éditions Libréchange, 2015), Echec de l'Etat, coauteur avec Jean-Philippe Delsol (Éditions du Rocher, 2017), Les donneurs de leçons (Éditions du Rocher, 2019).
Je lundi de Pâques, j’ai été l’invité d’Eric Brunet dans son émission « Carrément Brunet », en direct sur RMC. Comme prévu, l’animateur a montré ses compétences et ses connaissances, qualités (très) rares chez les journalistes de radio ou de télé… Bien sûr, il est de droite. C’est d’ailleurs le but de son émission. Faire passer les idées de droite. Mais il le fait de manière intelligente et argumentée, non pas comme les animateurs de gauche qui lancent des diktats et non pas des idées. Face à moi, le sociologue Jacques Cotta, l’incarnation parfaite du sociologue français qui se défend d’être marxiste tout en proférant des sentences tirées directement du capital : les riches contre les pauvres, la classe ouvrière contre la classe dominatrice, les inégalités sont partout, etc… Finalement, lors du sondage de l’émission, j’ai remporté la bataille des arguments avec un score très serré : 51 à 49 %. Un résultat qui m’a tout de suite fait penser aux élections qui approchent. Mais pour quel candidat ? Malheureusement, celui qui défend les libertés économique n’est pas encore connu en France.
Onze premiers ministres ont signé un appel destiné aux autorités de Bruxelles afin de mettre en place un programme économique libéral de nature à relancer la croissance européenne. Réaction contre l’axe Paris-Berlin, enferré dans le dirigisme ?
La crise et la mondialisation n’expliquent pas la situation actuelle de l’économie française. Le mal français est celui des charges sociales (coûts de la Sécu), du Code du Travail, de la fiscalité et des dépenses publiques. C’est le modèle social français qui plombe notre économie. Le candidat président promet-il une vraie rupture ?
Le programme de François Hollande est purement démagogique. Il y a des cadeaux pour tous, et notamment pour les jeunes. Il y a aussi des punitions pour les riches. Mélenchon en rajoute une couche. Rappel de quelques mesures du programme commun de la gauche trop souvent oubliées et qui nous coûteront très, très cher.
Le Hudson Institute a établi la statistique des dons privés aux pays pauvres. Ils sont plus importants que l’aide publique. Les Américains sont les premiers donateurs du monde. Infâme capitalisme, misérables entrepreneurs !
+ 116 milliards. Sur 27 pays membres de l’Union européenne, la France est deuxième pour ce qui est des dépenses totales des administrations publiques en % du PIB : 56.6 % (le Danemark est à 58 % du PIB) ou 1 101 Mds d’euros. Mais la moyenne européenne (les 27 pays) se situe à 50.6 %. Ce qui veut dire que la France dépense 6 points de PIB de plus (ou 116 Mds d’euros) que les autres pays européens. Le futur président devra donc trouver 116 Mds d’économies à faire ! Pour le moment, nous sommes mal partis.
Philippe Manière n’avait pas publié de livre depuis 2003. C’est chose faite avec cet essai parfaitement argumenté à l’usage de ceux qui considèrent la mondialisation comme la cause de nos malheurs économiques. Et ils sont nombreux. En 2010, plus de sept Français sur dix estimaient que la France était en déclin. Concernant la mondialisation, seulement deux Français sur dix considèrent que la France est porteuse de nouvelles opportunités. Le bouc émissaire est tout désigné. Philippe Manière démontre qu’on se trompe. La vie est plus dure dans notre pays à cause de notre Etat obèse et parce que la pression fiscale est insupportable. Les rigidités administratives sont un frein au développement de nos entreprises et empêchent les créations d’emplois. Pourquoi d’autres pays s’en sortent et pas nous ? Regardons dans notre propre jardin d’abord. C’est ce que le futur président de la République devra faire en premier. Face à la désinformation économique ambiante, cet ouvrage fait beaucoup de bien.
Le chef du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, a décidé de frapper fort en baissant drastiquement les dépenses publiques. Les budgets des ministères espagnols seront réduits de 17 % en moyenne et les salaires des fonctionnaires restent gelés. On prévoit aussi la suppression de la plupart des niches fiscales et une amnistie fiscale pour lutter contre l’économie au noir qui représenterait environ 20 % du PIB. Les communautés autonomes sont aussi obligées de baisser leurs dépenses afin d’arriver à l’équilibre budgétaire. Rajoy garde le cap vers le redressement économique du pays.
Ceux qui s’inquiétaient pour la santé de notre ministère de l’Education Nationale et les résultats de notre école peuvent se rassurer. Car pendant cette campagne électorale, les ministres ne chôment pas. Luc Chatel, ministre de l’Education nationale, a lancé une plateforme interactive intitulée « Culture Lycée » qui est censée mettre à la disposition des lycéens les chefs d’œuvre du répertoire artistique et patrimonial. En collaboration avec le « référent culturel » (l’enseignant), les élèves choisissent les œuvres qui les intéressent car cette plateforme doit « offrir à chaque lycéen un accès facilité à la culture et lui permettre de devenir un acteur de son parcours scolaire et culturel ». Nous sommes ainsi rassurés. L’avenir scolaire de nos enfants s’éclaircit.