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Mythes, vérités et mensonges autour de la présidence de Donald Trump

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Quelle coïncidence ! Alors que l’on célèbre le centenaire du « putsch communiste d’octobre », les émissions et débats autour de la présidence de Donald Trump ressemblent aux procès staliniens. Tous juges et accusateurs. Difficile dans ces conditions de se faire une idée neutre de ce qui s’est passé depuis … 9 mois (élu en novembre, le président américain ne prend ses fonctions qu’en janvier). Il ne s’agit pas de défendre un personnage complètement atypique, provocateur et imprévisible mais il mérite au moins une analyse impartiale. Par contraste, chez les mêmes inquisiteurs, le président Macron bénéficie d’une aura qui frise le grotesque. Puis, souvenons-nous, il fut un temps où Carter n’était qu’un « mangeur de cacahuètes » et Reagan un « demeuré » et un « cow-boy de série B ».

Les « débats » sur Trump ressemblent aux procès staliniens

Tout d’abord, il est intéressant de noter que ceux qui se prononcent doctement sur sa présidence aujourd’hui sont aussi ceux qui affirmaient il y a un an que Mme Clinton avait 98 % des chances de remporter l’élection… Ils avaient largement sous-estimé les chances de Trump et les besoins de changement de la population américaine qui a rejeté l’establishment de Washington représenté par Mme Clinton. Donald Trump avait mené une campagne contre les politiques d’Obama et en particulier sa réforme de la santé connue sous le nom d’Obamacare. En tant que président, il n’a pas réussi à la neutraliser – sauf partiellement en accordant un peu plus de libertés aux assurés – à cause de plusieurs élus républicains qui ont voté contre cette réforme. Malgré une majorité à la Chambre et au Sénat, Trump est d’abord dans le viseur des Républicains qui ne semblent toujours pas accepter qu’un inconnu (au sein du parti) comme lui ait pris la place d’un politique professionnel.

Une démocratie qui repose sur l’équilibre des pouvoirs

Et c’est aussi un exemple du fonctionnement des « checks and balances » dans la démocratie américaine où les Chambres détiennent de vrais pouvoirs. Il suffit de voir les changements qu’elles apportent au budget proposé par la maison Blanche. En France, le Parlement est juste une caisse de résonance au mieux et d’enregistrement au pire, en ne changeant que 0.006 % du budget. Auxux Etats-Unis, le budget est décortiqué par plusieurs commissions (Budget Committees à la Chambre et au Sénat, Finance Committee au Sénat, le Way and Means Committee à la Chambre et les Appropriation Committees). En fin de compte, le budget est complètement étrillé et souvent il n’est adopté qu’en début d’année budgétaire. Toujours sur le plan intérieur, Trump a nommé à la Cour suprême le juge Neil Gorsuch, qui est un conservateur et défenseur de la Constitution.

Déréglementations et prouesses économiques

En France, on sous-estime l’impact négatif des réglementations, qui pèsent sur les entreprises (et les consommateurs) au moins autant que les impôts. Dès sa prise de pouvoir, Trump a lancé un vaste programme de suppression de réglementations surtout dans le domaine environnemental. Il a signé davantage de lois réduisant les réglementations de son prédécesseur que l’ensemble des trois derniers présidents américains, depuis que la pratique a été instituée par le Congressionnal Review Act en 1999. Tandis que la fameuse Food and Drug Administration a été obligée d’arrêter toute nouvelle réglementation sur les labels d’information nutritionnelle.

N’en déplaise aux critiques de Trump, l’économie affiche une santé insolente. On vient d’annoncer une croissance de 3 % au troisième trimestre après 3.1 % au second, malgré deux terribles ouragans. Ce chiffre complète d’ailleurs une belle panoplie de résultats spectaculaires : le Dow Jones bat des records jamais atteints depuis 85 ans (+ 23 500 points), le taux de chômage atteint le niveau plancher d’il y a 17 ans et le nombre de demandeurs d’emplois n’a jamais été aussi bas depuis 1973. Plus de 261 000 emplois ont été créés en octobre (2 millions d’emplois créés depuis janvier 2017). L’investissement des entreprises a augmenté de 6.7 % au second trimestre et de 3.9 % au troisième. Depuis un an le nombre d’emplois à temps partiel involontaires à diminué de 1,1 million tandis que le taux d’emploi a augmenté de 59,7% à 60,2%. Par comparaison, on vient d’apprendre qu’en France, les créations d’emplois salariés reculent fortement au 3e trimestre, avec 29.700 nouveaux postes vs 80.000 au trimestre précédent. Les créations d’emploi chutent en glissement annuel sur un an de 300.000 au T2 à 240.900 au T3.

Trump est l’ennemi du politiquement correct

Sur le plan international, en renforçant la présence militaire américaine, Trump a largement contribué à la défaite de Daech et, lors de son discours (6 juillet) en Pologne, il a réitéré son attachement à une Europe des nations libres et protégées par l’OTAN tout en rappelant les valeurs de la civilisation européenne. Un discours qui contraste avec celui, technocratique, d’Emmanuel Macron.

Les discours, justement : un domaine où Trump se montre le plus original, où il provoque le plus d’animosité ; où il bafoue le politiquement correct auquel les médias et autres « spécialistes » sont habitués. Le président américain se retire de l’Accord de Paris sur le climat et de l’UNESCO, qu’il considère comme des « machins » gaspilleurs de l’argent des contribuables américains ; il affirme que la « realpolitik » (des milliards de dollars d’aides) à l’égard du tyran de Pyongyang et de l’Iran n’a jamais marché et s’en prend ouvertement à l’immigration clandestine ; l soutient que la Chine ne respecte pas les accords de libre-échange ; il déclare qu’il serait temps que le Mexique se prenne en charge, qu’il reçoive moins d’aides et bénéficie de moins de facilités de la part des Etats-Unis.

Il est pratiquement impossible de prévoir ce qui se passera dans les prochains mois, jusqu’aux élections de mid-term en novembre 2018. Pour le moment, Trump a des ennemis partout, il lui faudra beaucoup de force pour résister et faire passer ses réformes. Mais ceux qui le contestent avec autant d’acharnement risquent aussi de déchanter. Est-ce un signe, un présage ? Il y a quelque temps, deux journalistes de CNN, dont un prix Pulitzer, ont été obligés de démissionner pour avoir proféré de fausses accusations à l’encontre de Trump…

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1 commenter

Renard 14 novembre 2017 - 3:07

Intéressant
Affaire à suivre, les médias continuent son procès quotidiennement.

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