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Mélenchon ou la pire politique contre le peuple

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Le bolchévisme inspire le programme de Mélenchon. Triste constat pour un pays comme la France où l’on trouve encore ce genre de candidat…

Jean-Luc Mélenchon est bon rhéteur, la plupart des observateurs en conviennent. Son verbe est redoutable pour décrier l’oligarchie financière, dire la misère des ouvriers ou critiquer les médias. Il met donc sa faconde au service de son programme en cette année électorale, et nous allons le voir, il n’en faudra pas moins pour convaincre.

Le programme est réparti en sept grands axes, mais pour avoir les détails précis, il faut l’acheter. C’est étonnant pour le pourfendeur du capitalisme qu’il dit être. Notons aussi qu’aucun des rapporteurs du programme de Jean-Luc Mélenchon ne travaille dans une société privée : des professeurs, des étudiants, des fonctionnaires, des syndicalistes. C’est d’un certain point de vue rassurant pour un parti qui souhaite faire de nombreux champs privés des propriétés publiques, ça l’est moins pour ceux qui douteraient du bien-fondé d’une telle politique.

Presque comme une évidence, il appelle à une sixième République, parce que les problèmes actuels ne résident pas dans l’incompétence et l’aveuglement mais dans les institutions. C’est la première invocation. Il n’est pas seul cependant à l’appeler de ses vœux puisque Benoît Hamon le souhaite aussi. C’est une vieille lune que de changer la constitution après avoir été élu, la plupart des dirigeants socialistes d’Amérique du Sud que M. Mélenchon apprécie l’ont fait aussi (Ms. Chavez au Venezuela ou Correa en Equateur par exemple).

Ensuite, pour faire face à « l’urgence sociale » il faudra supprimer la loi travail et augmenter le SMIC à 1300 euros (+16%). En 2012, le SMIC devait, selon lui, augmenter jusqu’à 1700 euros ; que s’est-il passé en cinq ans ? S’il était possible de décréter la fin de la pauvreté, Jean-Luc Mélenchon le ferait. Qu’est-il reproché à la loi travail ? De donner aux salariés le pouvoir de négocier des accords en contournant les syndicats, d’ajouter des possibilités de licenciements. Le code du travail reste pourtant une somme gigantesque et il est plus facile en France de changer de conjoint que d’employé.

Donc le SMIC a augmenté, ceux qui touchaient 1 300 euros avant seront probablement augmentés aussi, au risque de créer quelques troubles dans les entreprises – publiques ou privées. La dette va s’accroitre (que l’on ne vienne pas arguer du multiplicateur keynésien), ce qui inquiète lorsqu’on frôle les 100% du PIB. Mais pas Jean-Luc Mélenchon qui affirme que les dettes ne seront jamais remboursées, nulle part. Sauf en utilisant l’inflation, ce qu’il met en avant lors d’un entretien avec le journaliste M. Mazerolles : c’est le comble… Augmenter les salaires de 16% et augmenter l’inflation en même temps, de combien ? 30% ? 550, 2000% comme au Vénézuéla après le passage réussi de celui qu’il admire tant, Hugo Chavez ? Tout cela, basé sur l’idée que la dette n’est pas remboursable. Pourtant elle l’est, de nombreux pays s’y sont employés, Canada, Nouvelle-Zélande, Australie, Suède, l’Allemagne y travaille. Mais, eux, loin de réprouver le monde capitaliste et d’accuser les riches (voir l’algarade contre les Mulliez) se sont adaptés par des réformes. Et ils s’en portent bien, la pauvreté n’a pas atteint les classes laborieuses ni la maladie contaminé le peuple.

Ainsi, il faudrait aussi faire rembourser 100% des soins par la sécurité sociale. Que les soins soient déjà remboursés en totalité pour la plupart des gens n’est pas à prendre en compte (16 milliards sont aujourd’hui payés directement par les patients, soit seulement 8,5%). Il prétend donc nationaliser toutes les mutuelles, sans mettre personne au chômage qui plus est. Encore une fois, on voit bien la difficulté de réaliser ce souhait. Tous les mutualistes ne travaillent pas à Paris, tous ne sont pas payés pareillement et tous ne souhaiteront peut-être pas rester. Qui plus est, on n’est pas sûr de son intérêt si ce n’est encore une fois qu’une défiance permanente pour l’initiative privée.

Les traités internationaux, eux, seront évidemment renégociés dans leur ensemble, en espérant qu’à défaut de s’adapter au monde, le monde daigne s’adapter à nous. Mais comment négocier avec le gouvernement allemand, dont on apprend qu’il fait partie des « ennemis identifiés » ? En « menant des actions unilatérales pour rendre nos menaces réalistes », réquisition de la Banque de France, liquidation des paradis fiscaux, mise sous contrôle des mouvements de capitaux. Il y a peu de l’utopie mélenchoniste à la rhétorique guerrière.

Jean-Luc Mélenchon sait se montrer lucide cependant quand il admet « qu’il ne sait pas aujourd’hui comment payer 35h les employés travaillant 32h ». La mesure sera discutée par la suite. On lui souhaite bien du courage pour trouver une solution à ce problème.

Enfin, en matière d’écologie, le programme est très volontariste avec la volonté de sortir totalement du nucléaire en 2050 en raison de la dette écologique : le monde consommerait plus de ressources que ce qu’elle peut produire à partir du mois d’aout. Ce qui est rendu possible dans le scénario sur lequel Jean-Luc Mélenchon s’appuie puisqu’il anticipe une consommation énergétique plus de deux fois moindre en 2050 !

Voilà, on aime bien la société rêvée par le Parti de Gauche, sans pauvre ni classe, sans capital ni pollution. Les bons vœux (« LE PROGRÈS HUMAIN D’ABORD », « LA FRANCE AUX FRONTIÈRES DE L’HUMANITÉ », « PROTÉGER ET PARTAGER ») ne font pas de bonnes politiques, invoquer la prospérité ne l’apporte pas. Mais si ça ne fonctionne pas comme prévu, tout est prévu, l’ennemi est identifié. Les bolchéviques les avaient identifiés aussi !

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