Si Elon Musk n’existait pas, en dépit de ses défauts certains, il faudrait l’inventer. Il est courageux et il ose tout. Le plus souvent pour des causes qui servent la liberté. Mais hélas aussi parfois, faute de bien connaître les questions dont il se mêle, il intervient pour défendre des ennemis de la liberté.
Il a avec succès défié le consensus industriel de l’automobile qui ne croyait pas possible de produire un véhicule électrique performant, à grande échelle, pour un coût qui ne soit pas exorbitant. Il a aussi démontré que les géants du transport spatial étaient incapables d’innover et de réduire massivement les coûts de lancements de satellites. Et plus récemment il s’est attaqué au mammouth des dépenses fédérales américaines, en brutalisant au passage les droits acquis de la bureaucratie de « l’État profond ».
Parce qu’il est richissime, il est indifférent aux menaces de l’establishment, en particulier de la presse politiquement correcte, en guerre ouverte contre toute tentative de réduction du pouvoir des fonctionnaires.
Parce qu’il est libertarien, il ne s’intéresse pas de manière obsessionnelle au pouvoir politique. Il n’est candidat à rien. Il ne veut pas faire d’ombre à Donald Trump, au grand désespoir du New York Times et de l’AFP qui rêvent d’un clash d’egos entre le président populiste et son allié auto-proclamé « technoking ».
Parce qu’il a souffert dans sa chair, avec la transformation à son insu et grâce aux lois californiennes pro-transgenre, de son fils, adolescent né Xavier Alexander, en femme désormais appelée Vivian Jenna, Elon Musk ne recule devant rien pour dénoncer le wokisme. C’est là probablement le crime le plus odieux que la gauche lui reproche : oser combattre la notion, tellement coloniale et fascisante, selon laquelle on naît soit de sexe masculin, soit de sexe féminin, quel obscurantisme réactionnaire !
Elon Musk, blanc, parti de rien, richissime, a tout pour déplaire à la bien-pensance
Les journalistes programmés pour défendre le statu quo de l’infaillibilité des fonctionnaires indéboulonnables, jettent sans cesse à la figure d’Elon Musk le fait qu’il est richissime. Jamais ils ne rappellent à leur public pourquoi et comment il est devenu si riche. Pour le rendre détestable, surtout ne jamais évoquer l’entrepreneur audacieux qui risque tout et change le monde !
Parti de rien, il a osé innover, parier tout ce qu’il avait gagné dans sa première entreprise (PayPal) pour faire décoller Tesla, puis à nouveau pour lancer Space X. Le code du journaliste moderne interdit le rappel des faits qui ne sont pas en conformité avec le décret woke-gauchiste : les riches capitalistes sont par définition des voleurs, blancs et racistes.
La croisade d’Elon Musk pour la liberté d’expression, pour le démantèlement du wokisme et l’élimination de la bureaucratie, a fini par rejoindre en 2024 la démarche populiste de Donald Trump. Les quelque 300 millions de dollars qu’il a plus ou moins directement consacrés à la campagne du bouillonnant républicain sont très loin d’avoir compensé l’énorme avantage du trésor de guerre de Kamala Harris. Mais là encore, ne comptons pas sur l’AFP ou France Inter pour le rappeler.
D’ahurissantes gabegies en tout genre
Aujourd’hui Donald Trump a chargé Elon Musk d’un travail ingrat : fouiller dans les fichiers et systèmes informatiques des agences fédérales pour traquer les gaspillages, voire les fraudes. Or l’idée même que de l’argent public puisse être mal dépensé est inacceptable pour la gauche.
Il n’y a jamais assez de crédits pour les fonctionnaires, car forts de leur supériorité morale, ils ne peuvent que faire le bien. Les 6800 milliards de dollars dépensés par l’Oncle Sam constituent pourtant un gisement colossal de gabegies en tout genre. En accédant, sur l’autorisation du Secrétaire au Trésor nouvellement confirmé par le Sénat, aux systèmes de paiement du gouvernement fédéral, les équipes d’agents temporaires recrutées par Elon Musk, découvrent beaucoup de choses louches et insoupçonnées qui, curieusement, n’intéressent guère le New York Times ou CNN. Par exemple, le système en place autorise la libération de fonds pour telle ou telle agence, mais n’en reçoit jamais aucune confirmation que les crédits ont bien été affectés aux fins prescrits par la loi. Une entreprise privée ne pourrait pas en faire autant. Mais ce serait « fasciste » de l’exiger.
En fouillant dans les bureaux de l’agence d’aide humanitaire et au développement, USAID, les croisés d’Elon se sont aperçus que des dizaines de millions de dollars ont été octroyés à des projets LGBT et transgenres dans des pays lointains. Le New York Times est allé vérifier. Résultat : il accuse les auditeurs mandatés par le président démocratiquement élu, d’avoir exagéré. Tenez-vous bien : ces projets LGBT en Serbie, en Colombie, dans les Caraïbes étaient en fait… initiés directement par le Département d’État ! Tout va bien. Les diplomates de Joe Biden sont donc eux aussi pris les doigts dans les pots de confiture, ainsi que de multiples organismes non gouvernementaux (ONG), intermédiaires politiquement introduits, nécessaires au recyclage de l’argent du contribuable vers des causes trop correctes pour être ouvertement publiées.
Promouvoir des mouvements et personnages téléguidés par Poutine, comme en Roumanie, ou en Allemagne, est indigne
Les tenants de la « cancel culture » veulent annuler la victoire de Donald Trump. Ils trouvent des juges démocrates pour suspendre, par des procédures d’urgence, les audits du petit Département de l’efficacité gouvernementale. Pour combien de temps ? Idem pour les programmes très généreux d’incitation au départ proposés à plus d’un million de fonctionnaires fédéraux. Faudra-t-il que la Cour suprême intervienne in fine pour rappeler à ces juges que le pouvoir exécutif, issu du peuple, dispose du droit de gérer la fonction publique ?
Elon Musk n’est évidemment pas irréprochable. En tant que patron de sociétés cotées en bourse, il a bien souvent démontré son mépris des lois de la gouvernance. Sa vie privée n’est peut-être pas woke, mais elle n’a rien d’un modèle de décence. Sa consommation assumée de drogues illicites non plus. Quant à sa manière d’injecter ses intuitions personnelles dans les débats électoraux en Allemagne ou au Royaume-Uni, elle est choquante. Dénoncer la veulerie des sociaux-démocrates ou la faillite des travaillistes est une chose. Promouvoir des mouvements et personnages téléguidés par Poutine, comme en Roumanie, ou en Allemagne, est indigne.
Un des dangers de ces outrances est précisément de rendre contre-productive sa démarche libertarienne. Elon, ne vous trompez pas d’ennemi ! Liberté d’expression sur votre réseau X ? D’accord et bravo ! Mais colporter n’importe quelle rumeur malveillante pour déstabiliser le débat au profit de la Russie ou pour dénigrer la résistance ukrainienne, serait vraiment agir contre la liberté et la démocratie qui vous sont chères.