N’en déplaise aux thuriféraires du conformisme, LCI a eu la bonne idée d’inviter deux libéraux sur son plateau : David Lisnard et Alain Madelin. Cela ne risque pas d’arriver sur le secteur audiovisuel public…
Le journaliste Darius Rochebin s’en est amusé : « Le parti libéral est tout entier sur ce plateau ». En effet, le 7 janvier sur LCI se sont succédé David Lisnard et Alain Madelin. Ces derniers ont même pu échanger quelques mots avant le passage de témoin de l’un à l’autre.
Interrogé d’abord sur les provocations islamistes et la menace terroriste, David Lisnard a commencé par se gausser du « silence des néo-féministes face à la société patriarcale islamiste », ces dernières étant « beaucoup plus actives pour dénoncer les barbecues »… Il a martelé que la France avait l’immense mérite de garantir la liberté religieuse, et qu’elle avait mis des siècles à constituer un juste équilibre entre espace public et croyances religieuses, tout en rappelant qu’il avait été le premier maire à interdire les burkinis après l’attentat de Nice en 2016.
Questionné ensuite sur l’économie, le maire de Cannes et président de Nouvelle Energie a stigmatisé le social-étatisme et le « conformisme de Bercy », qui « ne sait pratiquer que le rabot », d’une part, ou l’impôt et la dépense publique, d’autre part. Le résultat absurde tient en une « courbe descendante de Laffer », selon laquelle l’impôt tue l’impôt.
David Lisnard a poursuivi son raisonnement en critiquant de manière acerbe l’étatisme des hommes politiques français : « Je regarde l’offre politique, de l’extrême gauche au Rassemblement national : je ne vois que des étatistes ». En contrepoint, il a appelé à « tailler dans les surcharges bureaucratiques qui créent de la dépense supplémentaire », à commencer par la suppression de la Direction régionale de l’environnement (DREAL).
Il a conclu avec à propos que « la grande chance » de la période actuelle était de faire « face à des réalités qui nous obligent à des décisions radicales », mais pas extrémistes pour autant.
Reprenant le flambeau, Alain Madelin, que l’on revoit de plus en plus sur les médias, a considéré qu’avec la « crise de la dette », on en était « à la fin d’un système usé », à savoir « des décennies d’étatisme », et qu’il fallait mettre le cap sur les « vraies libertés ».
L’ancien ministre de l’Economie et des Finances a qualifié la réforme des retraites d’« absurde », l’« âge totem », à 60 ans selon les uns, à 67 selon les autres, n’étant pas la « bonne réponse », si bien que ce ne serait pas un « drame » de la sacrifier. Il a donné un exemple chiffré pour illustrer son propos : « Si vous placez 1 € en capital aujourd’hui, vous aurez 42 ans plus tard à 7 % un rendement de 16 €. Si vous placez 1 € en répartition, vous aurez peut-être 1 € dans 42 ans. La messe est dite ».
Alain Madelin a ensuite constaté : « On a les talents en France, mais on les décourage », en donnant l’exemple des Français représentant « la moitié des plus beaux cerveaux » de la Silicon Valley dans le domaine de l’intelligence artificielle. Par conséquent, nous avons besoin d’un « choc de liberté ». L’ancien ministre a clos son discours par une mise en garde : « Cette nouvelle croissance (celle de ce qu’il désigne comme l’hyper-capitalisme contemporain) se fait dans une liberté plus grande, et certainement pas dans les clous de la réglementation française et européenne ».
Un grand merci à LCI d’avoir consacré une demi-heure de son antenne à des libéraux !
2 commentaires
Merci de nous avoir fait rêver l’espace d’un instant.
Mais croyez vous que les imbéciles instruits en place, séduits par l’aubaine des nos institutions leur permettant d’exercer leur incompétence sans douleurs, vont lâcher leur fromage facilement?
Il a raison car DREAL signifie en réalité Direction Régionale de l’Elimination de l’Activité Locale.