Nous venons de consacrer un article à l’animisme et une pendule au Théâtre de la Concorde dans la capitale. Nous ne nous doutions pas que les deux sujets seraient aussi rapidement liés.
En effet, le 9 décembre a eu lieu dans ce « nouveau lieu démocratique », dixit le site de la Ville de Paris, une soirée spéciale dont le titre était : « La Seine, les droits d’un fleuve : le procès fictif ».
S’agissait-il de mettre en accusation Anne Hidalgo (d’ailleurs présente) pour avoir pollué le fleuve lors d’une baignade le 17 juillet dernier, quelques semaines avant l’ouverture des Jeux d’été ? ou bien d’ouvrir un procès d’Ancien Régime en poursuivant des animaux, en l’occurrence des « surmulots » coupables d’avoir souillé la Seine ? Nullement. Voici, sur le site du Théâtre de la Concorde, la présentation de la soirée dont nous extrayons les points les plus édifiants :
- « la défense de la nature prend la forme d’un procès captivant » ;
- « et si la Seine, fleuve emblématique, devenait sujet de droit, capable de défendre son intégrité ? » ;
- « ce procès théâtralisé imagine la Seine plaidant pour sa protection » ;
- « en présence de personnalités de haut niveau {nous ne savions pas qu’il en existait de bas niveau…] et d’experts internationaux, cet évènement met en lumière l’urgence de protéger nos écosystèmes et d’adapter notre cadre juridique aux enjeux environnementaux » ;
- Il s’agit de se plonger (c’est le terme utilisé…) « dans les rouages d’une justice écologique en devenir » et d’une « invitation à réfléchir à notre responsabilité collective [Un non-sens : dans une société civilisée, la responsabilité ne peut être qu’individuelle !] » ;
- Il s’agit aussi de « vivre un moment artistique et citoyen » ;
- Enfin, chacun est appelé à se mobiliser « pour une planète plus juste ».
Nous avons consulté la liste des participants. Nous avons été surpris de n’y rencontrer aucun sauvage ou membre d’une tribu primitive versé dans l’animisme, autrement dit qui traite les non-humains comme des humains, ce qui est regrettable car il aurait pu être de bon conseil… Mais surtout, nous avons été surpris de ne pas trouver dans la liste la Seine elle-même. Car enfin, si le fleuve est un sujet de droit, pourquoi ne vient-il pas lui-même se défendre lors de ce « projet fictif » ?
On pourrait, au-delà du vocabulaire utilisé, sourire de ces billevesées écolo-primitives. Malheureusement, ces élucubrations, qui se multiplient dans le monde entier jusqu’au plus haut niveau normatif, sont particulièrement dangereuses. En effet, iIl s’agit, avec les « droits » des arbres, des plantes et autres moustiques, ni plus ni moins que d’une pollution du droit en général et des droits de l’homme en particulier. Or, comme le disait notre maître Friedrich Hayek, « maintenir le terme « droit » dans son sens strict est de la plus haute importance si nous voulons sauvegarder l’avenir d’une société libre ».