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La dette publique est « le cadet des soucis » d’un directeur de l’OFCE

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L’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) se présente sur son site comme un « organisme indépendant de prévision, de recherche et d’évaluation des politiques publiques ». Accueilli au sein de la Fondation nationale des sciences politiques, elle-même chargée des grandes orientations stratégiques et de la gestion administrative et financière de SciencesPo, il est financé par le ministère de l’Enseignement supérieur avec pour mission de « mettre au service du débat public en économie les fruits de la rigueur scientifique et de l’indépendance universitaire ».

Nos lecteurs nous pardonneront ce long exorde, mais nous souhaitions insister sur le caractère a priori pluraliste et « scientifique » de l’OFCE qui compte une quarantaine de chercheurs. Or, en pratique, il s’agit d’un organisme unilatéralement « néokeynésien », dirigé comme tel par un… « néokeynésien ».

Néokeynésien également son directeur du département analyse et prévision, Eric Hayer, qui multiplie les interventions dans la presse de gauche. Le 7 septembre, il donnait un entretien au très antilibéral Alternatives Economiques intitulé « On se dirige vers un budget d’austérité qui va réduire la croissance économique », faisant ainsi honneur au caractère « prévisionniste » de l’OFCE…

Le 30 octobre, c’est dans le très distingué Charlie Hebdo qu’il a donné un nouvel entretien au titre parlant : « Quand nos enfants suffoqueront, je pense que la dette publique sera le cadet de leurs soucis ».

Eric Hayer anticipe le mouvement puisque la dette publique est déjà pour lui le « cadet de ses soucis », en bref un non-problème, au pis une absence de problème grave. Quel est son raisonnement ?

  • De la dette publique, on ne regarde que le « passif », à savoir les 115 points de produit intérieur brut, sans voir les « actifs » correspondants. On ne voit pas de quels « actifs » il s’agirait puisque la dette publique n’a pas servi, pour sa plus grande part, à investir mais à renflouer les trous béants du « modèle social » français « quelemondenousenvie ». L’allégation est au demeurant absurde puisqu’elle signifierait que plus on s’endette, plus cela correspondrait a priori à des « actifs », ce que la politique économique comparée dément aisément.
  • Il faut espérer, avance-t-il, qu’après les travaux de la commission d’enquête visant à établir les raisons de la très forte croissance de la dette depuis 2017, le « catastrophisme ambiant » cessera.
  • La situation n’est en effet pas catastrophique, elle est simplement « préoccupante ».
  • Pour rééquilibrer les comptes, l’orientation du gouvernement Barnier, à savoir faire « 60 milliards d’économies » en 2025, est mauvaise, « il faudrait y aller progressivement » selon Hayer. Or, l’Iref ne cesse de le dire et répéter : le budget va continuer de croître l’année prochaine et les prétendues économies seront surtout un accroissement de la fiscalité.
  • « Le problème pour les générations futures, ce n’est pas la dette publique, c’est la dette écologique », la « super dette climatique » qui exigera 60 milliards d’euros « d’investissements dans la transition écologique, chaque année, pendant dix ans », conformément au rapport de l’économiste de gauche Jean Pisani-Ferry, dont l’Iref a dit tout le mal qu’elle en pensait, mais dont Eric Hayer se délecte manifestement.

En substance, les chercheurs de l’OFCE continuent de diffuser leur idéologie interventionniste et conformiste aux frais des contribuables. Puisque Michel Barnier cherche, paraît-il, des économies à faire, en voici une toute trouvée…

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7 commentaires

Robert 4 novembre 2024 - 8:29 am

Excellent papier qui démystifie la supercherie de cet organisme OFCE gangrené par l’idéologie de gauche. Le problème est que ses « travaux » biaisés sont constamment cités en référence par tous les médias et les politiciens.

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Jean-Aymar de Sékonla 4 novembre 2024 - 9:03 am

C’est pour cela que je propose de renommer « Sciences Po »: « Manipulations Po » (je cherche toujours, en vain, ce que la science a à voir avec la politique?!)

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Marly 4 novembre 2024 - 10:35 am

En effet, Eric Hayer l’adepte de raisonnements douteux sous une avalanche de chiffres très orientés.
L’OFCE ne manquerait à personne.

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Belot 4 novembre 2024 - 12:32 pm

L’IREF a toujours été un nid d’économistes encartés
toujours invités dans les médias de leur paroisse pour diffuser la bonne parole de gauche
toujours prompts à manipuler les chiffres pour faire monter le soufflé de l’étatisme, de la redistribution, de l’égalité hystérique et de la pauvreté pour tous
et ils sont payés avec nos taxes
et ils enseignent à science Po un nid de gauchistes qui affiche tous les jours sa décrépitude

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Nicolas Lecaussin 4 novembre 2024 - 12:46 pm

Vous voulez dire l’OFCE !!

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gillet 5 novembre 2024 - 8:18 am

E.Hayer,ceinture noir en observation,ferait mieux en observant le fonctionnement d’un grande entreprise .je l’invite à observer les éoliennes figées dans le brouillard du nord,sans parler du solaire inutile en hiver

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AlainD 6 novembre 2024 - 11:29 am

Je suis totalement d’accord avec votre conclusion, l’OFCE est encore un machin dont le gouvernement pourrait se séparer sans dommage à l’instar de tous ces organismes vivant surtout de subventions qui ne pèsent pas pour rien dans les dépenses de l’Etat.

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