Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau prépare un nouveau projet de loi sur l’immigration, qui devrait être présenté au début de l’année 2025. Selon un sondage réalisé par l’institut d’études Odoxa-Backbone Consulting pour Le Figaro, 71 % des Français pensent qu’une nouvelle loi sur l’immigration est nécessaire et 57 % pensent qu’elle sera efficace pour améliorer la situation. Pour autant, une majorité d’entre eux (46 %) ne fait ni confiance au RN, ni au gouvernement pour réformer efficacement la politique d’immigration.
Comme d’habitude en France, pays qui baigne dans la culture de l’étatisme, chaque gouvernement a le réflexe d’adopter de nouvelles lois pour résoudre les problèmes auxquels la société est confrontée. Le Journal officiel est passé de 11 808 pages en 1966 à 26 701 pages en 2022, soit une augmentation de 126 %. Cette inflation normative entrave l’application des lois existantes et pose un véritable obstacle d’efficacité sur le terrain. La question de l’immigration ne fait pas exception. Une loi est adoptée tous les deux ans en moyenne depuis 1945 : 118 textes au total si on fait fi des ordonnances, des arrêtés, des circulaires ou des décrets. La dernière date d’il y a moins d’un an.
Certes une nouvelle loi peut être utile si en même temps qu’elle contraint les possibilités d’entrée en France et d’accès à la nationalité elle donne effectivement et résolument aux autorités compétentes les moyens de son exécution (seules 6,9 % des OQTF avaient été suivies d’effet en 2022). Mais plus généralement, il faut surtout réduire notre État providence pour qu’il cesse de servir de pompe aspirante de l’émigration.
