Les députés allemands ont adopté un projet de loi durcissant la politique migratoire du pays, qui referme un peu plus l’ère d’accueil généreux ouverte en 2015 par l’ex-chancelière Angela Merkel sous le slogan de « wir schaffen das » (nous y arriveront). Le vote s’inscrit dans une tendance restrictive croissante en Europe, alors que moins de 20% des décisions d’expulsion de migrants en situation irrégulière sont suivies d’effet au sein de l’UE : il est intervenu en parallèle d’un sommet de l’Union européenne, jeudi, où les dirigeants des Vingt-sept ont haussé le ton contre l’immigration irrégulière et réclamé une accélération des expulsions.
Berlin veut notamment supprimer certaines aides pour les demandeurs d’asile entrés d’abord dans un autre pays de l’Union et faciliter les expulsions pour les réfugiés ayant fait usage d’armes, ce qui semble la moindre des choses. Les réfugiés qui retourneront temporairement dans leur pays d’origine n’auront « en règle générale » plus de protection en Allemagne, de même que ceux qui commettront des crimes à caractère antisémite ou homophobe (pourquoi pas les autres crimes ?).
Le brûlant dossier migratoire occupe depuis des mois la coalition d’Olaf Scholz, qui a déjà réintroduit des contrôles aux frontières face à une hausse du nombre de migrants. Le chancelier est sous pression dans un contexte de poussée de l’extrême droite, en Allemagne comme ailleurs en Europe. Aujourd’hui, l’Allemagne compte 3,5 millions de demandeurs d’asile. Et de nombreuses collectivités se plaignent de ne plus avoir les ressources pour assurer l’accueil.
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Merkel pratique un drôle de français : « Nous y arriveront ». Voila ce que c’est de ne pas écouter en classe . Les loups sont rentrés dans Paris et les Turcs dans Berlin .