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Pour la gauche, il y a des urgences qui sont manifestement plus urgentes que d’autres

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On connaît la fameuse citation d’Orwell, extraite de La Ferme des animaux : « Tous les animaux sont égaux, mais il y a des animaux plus égaux que d’autres ». On peut se demander si, pour la gauche actuelle, il n’y a pas aussi des urgences qui sont plus urgentes que d’autres… et d’autres qui ne seraient finalement peut-être pas si urgentes que ça. Les politiques de gauche nous rebattent continuellement les oreilles de l’ « urgence climatique », de l’urgence sociale, de l’urgence des politiques publiques, mais ils tendent curieusement à être moins diserts lorsqu’il s’agit de poser clairement le problème – pourtant abyssal – de la dette publique et de s’attaquer à celui-ci comme il se doit. On ne comprend d’ailleurs pas très bien pourquoi celles et ceux qui militent bec et ongles en faveur de la « croissance verte », de l’ « économie durable », ou de la « décroissance », et qui disent agir ainsi au nom des générations futures, ne prennent pas davantage à bras-le-corps le problème de la dette, dont le fardeau accablera à coup sûr et probablement aussi pour longtemps nos descendants. Le souci des générations à venir est sans doute un principe éminemment estimable, à condition toutefois qu’il ne soit pas à géométrie variable.

Dans son dernier livre paru tout récemment (Le Déclin français est-il réversible ? Odile Jacob), Jacques de Larosière s’en prend notamment au discours médiatique ambiant excessivement rassurant à propos de l’état de la dette publique dans notre pays. En avril 2021, Le Monde faisait ainsi paraître un article intitulé : « Pourquoi la dette publique n’est pas un problème (pour l’instant) ». « La dette publique n’est pas un problème mais la solution », peut-on également lire dans un article ayant paru en septembre de la même année ! L’ancien ministre des finances grec, Yanis Varoufakis, a quant à lui déclaré sans ambages dans un tout récent entretien à La Tribune : « Vous n’avez pas de problème de dette en France »…

Ce n’est pas l’avis de François d’Orcival qui, dans Le Figaro Magazine du 4 octobre 2024, nous rappelle notamment que la dette était de 20% du PIB à la fin de la présidence Giscard, qu’elle a ensuite doublé sous Mitterrand, pour ensuite atteindre 80% puis 100% respectivement sous Sarkozy et Hollande. Aujourd’hui, la dette se monte à 112% du PIB (elle était de 115% lors du covid). Il semble donc que cette folle course à la dette publique soit sans fin : invoquant les circonstances du moment et tout particulièrement les crises (crise financière de 2008 pour Nicolas Sarkozy, crise du covid pour Emmanuel Macron), chaque président élu a considérablement alourdi le montant de la dette par rapport à son prédécesseur depuis plus de 40 ans. Il serait enfin temps d’arrêter les discours lénifiants, de casser la spirale infernale de l’endettement et de refonder la gestion des finances publiques sur des bases saines, comme l’IREF recommande de le faire depuis longtemps.

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