Le commissaire européen au Marché intérieur, le Français Thierry Breton, a claqué la porte de la Commission européenne, se disant désavoué par la présidente Ursula von der Leyen. Les relations entre la dirigeante allemande et lui étaient notoirement tendues depuis que ce dernier avait pris la tête au printemps d’une fronde au sein de l’exécutif bruxellois pour contester le style de direction de la présidente, jugé peu collectif. Le Français avait aussi publiquement mis en cause l’éthique, il est vrai discutable, de Mme von der Leyen. Pour autant, il incarnait aussi un style de technocratisme bruxellois arrogeant enclin à « surplomber » les Etats-nations, comme l’illustrait sa déclaration jadis selon laquelle les Constitutions devaient s’effacer devant les traités européens.
Il s’était aussi arrogé le rôle de bretteur en chef contre les grandes plateformes numériques au travers de deux lois européennes, le Digial service act, au nom notamment de la nécessité de « réguler l’Internet » et de lutter contre la « désinformation », au risque de la censure et de l’instauration d’une Vérité Officielle, comme l’avait illustré un échange acrimonieux récent avec Elon Musk. Au nom d’une politique industrielle et du renforcement de la souveraineté européenne, il avait toutefois visé à réduire la dépendance de l’UE envers l’Asie dans le secteur des semi-conducteurs.
Ursula von der Leyen devait présenter mardi aux chefs de groupe du Parlement européen les noms et les portefeuilles des nouveaux commissaires. La composition de l’exécutif européen relève de l’exercice d’équilibriste, révélateur du poids des Etats membres, des forces politiques et des orientations de l’exécutif européen. Le président français Emmanuel Macron a proposé lundi pour le remplacer son ministre démissionnaire des Affaires étrangères Stéphane Séjourné comme commissaire européen « centré sur les enjeux de souveraineté industrielle, technologique et de compétitivité européenne ». Un choix qui peut laisser perplexe, puisque Stéphane Séjourné, 39 ans et au parcours professionnel quasi inexistant avant de rejoindre le candidat Emmanuel Macron, puis d’être bombardé président du groupe Renew au Parlement européen au cours de la précédente législature, n’a pas laissé un souvenir impérissable au Quai d’Orsay.
3 commentaires
Macron recase un petit copain (du Petit Gibus) vous voyez ce que je veux dire…
La France est sérieusement affaiblie avec cette mini tragédie
Pauvre France !
depuis quelques temps deja les réunions a bruxelles se finissaient a coup de latte et de bourre pifs , t. breton qui n’avait jamais le dessus s’en est aller !
Bonne chose que la démission de T. Breton. Si UVDL pouvait en faire autant…