La nouvelle ministre britannique des Finances Rachel Reeves a présenté son plan d’action, lundi, quatre jours après la formation du gouvernement des Travaillistes issu de leur triomphe électoral, en soulignant qu’il n’y a « pas de temps à perdre » pour stimuler la croissance économique, devant des chefs d’entreprises à Londres. « Notre programme était clair : une croissance économique durable est le seul moyen d’améliorer la prospérité de notre pays et le niveau de vie des travailleurs », a affirmé la chancelière de l’Echiquier, alors que les marges de manoeuvres budgétaires du nouveau gouvernement travailliste apparaissent limitées, avec un déficit dans le budget dévoilé cet automne attendu à 20 milliards de livres sterling (bien moins toutefois qu’en France, puisque équivalent à 0.7% du PIB), ce qui est une bonne chose pour échapper à la tentation d’une relance keynésienne par les dépenses publiques, dont l’inefficacité s’avère à chaque tentative.
Rachel Reeves dit vouloir « débloquer l’investissement privé et dans les infrastructures » et a prévenu que des « décisions difficiles » sont à prévoir. Elle compte créer de nouveaux instruments financiers incitant les investisseurs à miser sur l’énergie verte, la construction de logements et d’infrastructures, une tâche délicate étant donnée parfois la faible rentabilité immédiate de ces projets. Le précédent projet travailliste d’investissements publics et privés dans les infrastructures, sous l’égide de Tony Blair et Gordon Brown dans les années 90, avait suscité la controverse en raison de leur coût, leur qualité et leurs résultats.