Le président russe Vladimir Poutine a de facto fixé vendredi la reddition de l’Ukraine comme condition préalable à des pourparlers, autant dire exclut toute négociation puisqu’il a réclamé le retrait des forces ukrainiennes des régions de Donetsk, Lougansk, Kherson et Zaporijjia. Il a ajouté vouloir une Ukraine « démilitarisée et dénazifié », et révélé avoir voulu s’emparer définitivement d’un « pont terrestre » entre la Russie et la Crimée annexée au début du conflit, lui qui prétendait jusqu’ici n’avoir jamais voulu conquérir de territoires ukrainiens en dehors du Donbass.
Sa déclaration, qui a été accueillie par un haussement d’épaules de l’exécutif ukrainien, a été faite à la veille d’un sommet en Suisse consacré aux moyens d’arriver à la paix. L’enjeu de ce dernier sera de montrer combien de pays du sud ont envoyé une délégation en signe de soutien au moins politique à l’Ukraine envahie. Si la Turquie, membre de l’OTAN et médiatrice au conflit, et l’Inde seront représentées, la présence de l’Arabie saoudite n’était pas certaine vendredi, celle de l’Afrique du sud incertaine, tandis que le Brésil serait seulement représenté par son ambassadeur à Berne. La Chine boycotte la Conférence car la Russie n’a pas été invitée en raison de sa capacité de provocation et parce qu’elle est le pays agresseur.